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Critique de Five Ghosts #1

par Jack! le mar. 8 nov. 2016 Staff

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J'avoue qu'avec la profusion d'auteurs qui débarquent sur la scène comics et enchainent les projets sans véritablement faire leur preuve, j'ai tendance à confondre certains noms. C'est par exemple le cas avec Joshua Williamson et Frank J. Barbiere. Je croyais que « Five Ghosts : la possession de Fabien Gray » était le fruit du travail de J. Williamson (dont la seul comic mémorable reste sa réappropriation du héros de feuilleton « Captain Midnight » chez Dark Horse) or, surprise, il s'agit du deuxième. Je connais moins F. J. Barbiere, si ce n'est à travers « Black Market », petit polar super-héroïque pas déshonorant mais qui m'a laissé une impression d'inachevé. Bref, intriguant sur le papier, notamment pour son ambition affichée de présenter un aventurier ''à l'ancienne'', très inspiré par les héros de la littérature populaire du début du XXème siècle (ou ''héros de magazines pulp''), « Five Ghost » raconte les péripéties du chasseur de trésor Fabian Gray. La particularité de Fabian, c'est qu'il est hanté par cinq figures littéraires (Merlin, Robin des Bois, Sherlock Holmes, Miyamoto Musashi, et Dracula) desquels il peut puiser dans leurs expériences. Passé ce postulat alléchant, il faut avouer que ce premier arc souffre d'une mise en place un peu longue qui tire sur la corde de l'hommage et peine donc à sortir des sentiers (ra)battus, ce, malgré une structure d'un numéro/une histoire convaincant. Cette sensation de rabâchage est symptomatique dans l'apparition du grand vilain, héritier de l'imagerie du péril jaune (genre Fu Manchu), qui disparaît lors d'un pauvre Deus Ex Machina avant même d'avoir pu prendre de l'épaisseur dans le récit. Le point fort de l'album reste sans aucun doute la partie graphique. L'artiste Chris Mooneyham n'a pas totalement digéré Frank Miller, dans le sens où le jeune dessinateur copie presque telle quelle certaines figures de son maître à penser (les lecteurs assidus retrouveront plusieurs visages tirés de Daredevil ou Batman) mais il n'empêche que ça reste très efficace à regarder. D'autant plus que Chris Mooneyham s'inspire avant tout du Miller des débuts, celui qui n'expérimentait pas encore les hachures et la lourdeur des ombres. Couplé à sa mise en page énergique, Mooneyham offre une bande-dessinée qui se découvre avec un véritable plaisir. [Mention spéciale aux couvertures très narratives qui rendent hommage aux vieux pulps, surtout lorsqu'elles énumèrent les poncifs : cité maudite, dieu déchu, épreuves mystiques, etc.] En conclusion, « Five Ghosts : la possession de Fabian Gray, tome 1 » fait office d'introduction un peu plan-plan malgré un concept riche, mais qui est heureusement sauvé par la prestation de son dessinateur. Malgré l'absence de bonus (alors que le coup de crayon de Chris Mooneyham l'exigeait), Glénat Comics propose un album complet (toutes les couvertures et couvertures alternatives y sont compilées). Espérons seulement que Frank J. Barbiere se libère de l'exercice purement référentiel pour offrir un récit un peu plus original dans le prochain recueil.

En bref

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