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Critique de Wraithborn

par Blackiruah le dim. 19 févr. 2017 Staff

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Joe Benitez ? C’est un artiste que j’apprécie beaucoup. Du moins, visuellement, j’aime sa finesse dans ses traits et ses designs gracieux. L’artiste en avait fait toute la démonstration dans la série « Lady Mechanika » qui nous plongeait dans un univers steampunk aux visuels léchés mais qui pêche sur d’autres aspects dont on y reviendra plus tard. Avec « Wraithborn », Joe Benitez s’attaque à un univers plus classique. Melanie Moore est une fille timide, frêle, voire même un peu lâche sur les bords qui se fait marcher dessus au collège. Mais son destin va changer quand un guerrier surnaturel, au moment de mourir, lui lègue son pouvoir magique. Melanie découvrira, à l’insu de son plein gré tout un pan d’univers magique… qui va la traquer pour récupérer le wraithborn, alors qu’elle n’a pas la moindre idée de ce que ça pourrait être ! Même si on peut saluer la volonté de Joe Benitez de créer une série portée par une figure féminine forte, il faudrait que l’auteur apprenne de ses erreurs. Pourquoi ? « Wraithborn » souffre exactement des mêmes problèmes que « Lady Mechanika » : un joli univers visuel avec quelques bonnes idées (comme le vaudou ici), une belle mise en scène mais qui pêche cruellement sur la narration. Le schéma est en somme toute classique, un personnage qui hérite d’un grand pouvoir et qui se retrouve propulsé dans un nouvel univers avec des pouvoirs (c’est le b.a.-ba des bds d’aventure fantastique à vrai dire). Pourtant, il est ici décompressé à gogo insufflant un rythme lent pour présenter la situation en 6 chapitres ! C’est bien trop long et les auteurs usent de tous les artifices pour faire traîner à la longue… Les auteurs ? Au crédit, Joe Benitez est accompagné de Marcia Chen qui a réalisé le scénario. J’avoue avoir du mal à discerner son apport tant les faiblesses sont identiques à « Lady Mechanika », les dialogues sont mal gérés, n’insufflent pas la vie aux différents protagonistes et cassent le rythme d’une série qui se veut tournée vers l’action… Bref, ça gâche pour beaucoup le plaisir de ce premier tome qui n’est qu’une longue introduction. Pour le reste, l’édition se révèle comme toujours très agréable. Glénat a au moins l’intelligence de publier ce premier arc en un seul volume et avec toujours la même qualité d’impression qui fait la part belle aux dessins. « Wraithborn » fait ainsi partie de ces œuvres qui misent tout sur le visuel et les illustrations très réussies mais à l’histoire pauvre qui aurait pu être acceptable si elle n’était pas gâchée par ce faux rythme instauré par la narration et la décompression excessive. L’univers parvient tout de même à intriguer et peut réserver des surprises… Mais espérons que les faiblesses seront gommées par la suite pour le bien de cette série. A réserver aux amateurs de l’artiste avant tout, mais pour moi, ce n’est guère suffisant.

En bref

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Commentaires (1)
  • Jeremie79
    Membre

    Même si Wraithborn est sorti après le tome 2 de Lady Mechanika chez nous, la publication originale est en fait plus ancienne - la série date de 2006 - et c'est le premier gros travail de Joe Benitez. Cette parution de 2016 (aux USA) a été revue et corrigée, d'ou le nom de " Wraithborn Redux" en VO, après que l'auteur en a récupéré les droits auprès de l'éditeur original, WildStorm. C'est donc plus une réédition augmentée pour redécouvrir l'un de ses premiers travaux qu'une nouvelle série en devenir. Je ne pense pas qu'une suite verra le jour.