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Critique de Lowlifes #1

par Marko le sam. 2 sept. 2017 Staff

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Après "Sukeban Turbo", "Croquemitaines" et avant la sortie prochaine du prometteur "Le Haut Palais" (qui marque la réunion d’une partie de l’équipe créative du titre The "Unwritten"), la branche comics de Glénat s’étoffe avec la continuation de la collection Original Graphic Novel, dont l’appellation assez vague n'indique pas très clairement la nature bicéphale de ces oeuvres, lancées grâce à un partenariat entre Glénat et IDW (avec comme finalité l'exportation vers le marché américain par le biais d’une publication simultanée). Les équipes créatives de ces albums sont donc hybrides pour ainsi dire, puisqu’elle réunissent des artistes venus d’Amérique et d’Europe, qui doivent donc s’adapter pour marier harmonieusement les approches visuelles et narratives du comic-book US et de la BD franco-belge. Dans le cas de Lowlifes, c’est l'auteur américain Brian Buccellato (également scénariste pour le cinéma) et le dessinateur/coloriste Alexis Sentenac qui se sont associés pour créer un récit policier, lorgnant ouvertement sur la représentation de ce genre dans le septième art (de Friedkin à Mann, en passant par Scorsese). L’histoire suit les mésaventures de Richard Grand, un policier tiraillé entre sa situation de flic intègre mais impuissant et la tentation de devenir un ripoux associé à un caïd, et cela afin d’assouvir sa vengeance à l’encontre de l’homme qui a violé sa femme (depuis lors, celui-ci le nargue en toute impunité). Au fur et à mesure de son immersion dans le milieu criminel de Los Angeles, ce flic borderline se retrouve pris dans un engrenage infernal, fait de compromissions morales et de magouilles douteuses, qui implique de pactiser avec les pires ordures pour réussir à atteindre son but. En soi, le sujet est potentiellement intéressant mais c’est son traitement qui peine à convaincre ; la caractérisation est assez basique, et les personnages se limitent à leur statut d’archétypes propres au genre. L’auteur propose là un polar somme toute assez classique, voire convenu dans son déroulement et ses péripéties (il n’y a guère que la scène finale qui peut surprendre par sa soudaineté, comme si le scénariste accélérait seulement dans la dernière ligne droite, à quelques secondes de l’arrivée). Du coup, cette résolution bâclée et expéditive peine à convaincre, de même que le reste de l’intrigue, qui laisse un goût de trop peu (une impression accentuée par le recours aux ellipses). Sur la partie graphique, Sentenac fait le job efficacement mais sans éclat, avec un style clair et précis, rehaussé par l’usage des trames et la gestion adroite de la colorisation. Heureusement que les bonus de l’album indiquent qu’une suite est envisagée, car à la lecture cela n’est en aucun cas limpide ou évident. Dans le cas où une éventuelle suite aboutirait, le scénariste a prévu de changer de point de vue à chaque arc, en se concentrant sur des personnage déjà apparus dans des rôles secondaires auparavant (l’objectif avoué étant d’émuler une structure de récit choral à la manière de "Criminal" ou "Sin City"). À ce stade, "Lowlifes" est bien loin d’avoir atteint le niveau de ses illustres prédécesseurs.

En bref

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