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Critique de Superman - The World of Krypton

par Le Doc le dim. 18 mars 2018 Staff

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Le scénariste et responsable éditorial Paul Kupperberg le précise dès les premières lignes de sa préface de l'album "Superman - The World of Krypton" : il n'y a pas eu qu'une seule Krypton. La Krypton de l'Âge d'Argent n'est pas la Krypton du long métrage de Richard Donner avec Christopher Reeve, par exemple. Et lorsque John Byrne a eu la charge en 1986 de "moderniser" les comics Superman pour les nouvelles générations après la Crise des Terres Multiples, le scénariste et dessinateur-star a lui aussi donné sa propre vision de la planète natale de l'Homme d'Acier. Chez Byrne, les kryptoniens ont préféré la froide logique aux émotions, afin d'éviter les tragédies du passé. Dans le prologue de la mini-série "The Man of Steel", Jor-El révèle à Lara, la mère de son enfant qu'il rencontre pour la première fois (dans cette société déshumanisée, les bébés naissent dans des "chambres de gestation" et la plupart des parents ne se rencontrent jamais) que la destruction annoncée de Krypton est due à une réaction en chaîne au coeur même de la planète, les radiations libérées créant un nouveau métal dangereux pour les kryptoniens. Ce prologue est repris dans le dernier chapitre de la mini-série "The World of Krypton" dont il est question ici, afin de boucler la boucle et de donner plus d'informations sur les conséquences de la fin de Krypton, une fin qui trouve son origine dans les guerres qui ont ravagé la planète des centaines d'années plus tôt. Publiée de décembre 1987 à février 1988, "The World of Krypton" est une excellente mini-série qui décrit l'évolution d'un peuple en explorant de très intéressants concepts de science-fiction (comme les droits des clones dans un monde où ces "copies génétiques" ne sont utilisées que comme réserves de membres et de cellules pour prolonger la vie des kryptoniens). Les chapitres sont bien construits (Byrne ne perd pas de temps pour exposer la situation, les tensions qui secouent le mode de vie kryptonien dégénérant vite en un chaos généralisé) et alternent les points de vue (le lecteur assiste aux événements par les yeux du jeune Van-L, puis le chapitre 3 est centré sur un Jor-El fasciné par l'histoire de sa famille avant que Superman lui-même referme cette histoire de façon touchante). Aux dessins, on retrouve un Mike Mignola entre deux styles (les débuts d'Hellboy datent de 1993), qui livre de très belles pages, très riches et qui ne manquent pas de jolies trouvailles (comme la mise en parallèle des premières pages de chaque numéro). Dans cet album qui présente la redéfinition de la Krypton "post-Crisis", DC a également inclus plusieurs histoires courtes "pré-Crisis", une série de "back-up" (pour employer le terme américain) intitulée "The Fabulous World of Krypton" et à l'origine publiée principalement dans le titre "Superman". Des contes parfois (naturellement) un peu datés, qui explorent différents genres, différentes atmosphères, et qui parlent d'exclusion, de fanatisme, d'écologie...de guerre, de paix et d'amour. Parmi les plus réussis, il y a ceux qui mettent en scène Jor-El et Lara, et aussi "The Greatest Green Lantern of All", qui revient sur les efforts de Tomar-Re pour retarder la destruction de Krypton et donner à ses habitants une chance d'évacuer la planète condamnée. À la partie graphique de ces vignettes d'un passé révolu, il y a du beau monde, de Murphy Anderson à Gil Kane, en passant par Dick Dillin, Mike Kaluta, Dave Cockrum, Gray Morrow et Marshall Rogers.

En bref

Le scénariste et responsable éditorial Paul Kupperberg le précise dès les premières lignes de sa préface de l'album "Superman - The World of Krypton" : il n'y a pas eu qu'une seule Krypton. La Krypton de l'Âge d'Argent n'est pas la Krypton du long métrage de Richard Donner avec Christopher Reeve, par exemple. Et lorsque John Byrne a eu la charge en 1986 de "moderniser" les comics Superman pour les nouvelles générations après la Crise des Terres Multiples, le scénariste et dessinateur star a lui aussi donné sa propre vision de la planète natale de l'Homme d'Acier. Chez Byrne, les kryptoniens ont préféré la froide logique aux émotions, afin d'éviter les tragédies du passé. Dans le prologue de la mini-série "The Man of Steel", Jor-El révèle à Lara, la mère de son enfant qu'il rencontre pour la première fois (dans cette société déshumanisée, les bébés naissent dans des "chambres de gestation" et la plupart des parents ne se rencontrent jamais) que la destruction annoncée de Krypton est due à une réaction en chaîne au coeur même de la planète, les radiations libérées créant un nouveau métal dangereux pour les kryptoniens. Ce prologue est repris dans le dernier chapitre de la mini-série "The World of Krypton" dont il est question ici, afin de boucler la boucle et de donner plus d'informations sur les conséquences de la fin de Krypton, une fin qui trouve son origine dans les guerres qui ont ravagé la planète des centaines d'années plus tôt. Publiée de décembre 1987 à février 1988, "The World of Krypton" est une excellente mini-série qui décrit l'évolution d'un peuple en explorant de très intéressants concepts de science-fiction (comme les droits des clones dans un monde où ces "copies génétiques" ne sont utilisées que comme réserves de membres et de cellules pour prolonger la vie des kryptoniens). Les chapitres sont bien construits (Byrne ne perd pas de temps pour exposer la situation, les tensions qui secouent le mode de vie kryptonien dégénérant vite en un chaos généralisé) et alternent les points de vue (le lecteur assiste aux événements par les yeux du jeune Van-L, puis le chapitre 3 est centré sur un Jor-El fasciné par l'histoire de sa famille avant que Superman lui-même referme cette histoire de façon touchante). Aux dessins, on retrouve un Mike Mignola entre deux styles (les débuts d'Hellboy datent de 1993), qui livre de très belles pages, très riches et qui ne manquent pas de jolies trouvailles (comme la mise en parallèle des premières pages de chaque numéro). Dans cet album qui présente la redéfinition de la Krypton "post-Crisis", DC a également inclus plusieurs histoires courtes "pré-Crisis", une série de "back-up" (pour employer le terme américain) intitulée "The Fabulous World of Krypton" et à l'origine publiée principalement dans le titre "Superman". Des contes parfois (naturellement) un peu datés, qui explorent différents genres, différentes atmosphères, et qui parlent d'exclusion, de fanatisme, d'écologie...de guerre, de paix et d'amour. Parmi les plus réussis, il y a ceux qui mettent en scène Jor-El et Lara, et aussi "The Greatest Green Lantern of All", qui revient sur les efforts de Tomar-Re pour retarder la destruction de Krypton et donner à ses habitants une chance d'évacuer la planète condamnée. À la partie graphique de ces vignettes d'un passé révolu, il y a du beau monde, de Murphy Anderson à Gil Kane, en passant par Dick Dillin, Mike Kaluta, Dave Cockrum, Gray Morrow et Marshall Rogers.

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