Fan de la première heure ou proches du groupe Crude Play et même nous lectrices, tous ont été chamboulés par la crise que ces derniers traversent et chacun gère la situation à sa manière. Dans sa dernière ligne droite, l’émotion est donc plus que jamais au cœur de la série. Tandis qu’on s’inquiète pour l’avenir du groupe, on suit avec la plus grande attention l’envol de Mush&co qui tout en mettant peu à peu en lumière une réalité bien déplaisante du showbizz véhicule toujours une sacrée énergie. Comme vous l’aurez sans doute deviné, chaque nouvelle parution est un petit évènement même très souvent un coup de cœur pour moi et ce vingtième tome est un vrai petit bijou d’émotion !    

On le débute d’ailleurs de la plus belle des façons puisqu’on découvre enfin l’histoire personnelle de Soichiro Takagi, le manager des crude play et de Mush&co. Personnage énigmatique qui n’a pas toujours su éveiller notre sympathie et avec qui on ne sait jamais sur quel pied danser, je désespérais de pouvoir le découvrir plus en profondeur et de réussir enfin à le cerner. L’auteur dépasse ici et de très loin toutes mes attentes concernant ledit personnage. En effet, le passé qui nous est conté donne non seulement un sens à toutes ses réactions mais il va en plus susciter une très vive empathie pour ce dernier qui s’est très violement heurté à la cruelle réalité du showbizz. C’est cette expérience qui a fait de lui l’adulte qu’on connait depuis le début de la série, souvent dur et aigri. Au départ on est envahit par une belle énergie portée par l’amour de la musique, un sentiment que l’on connait tous.  D’abord celle d’un enfant s’éveillant à sa beauté puis d’un jeune adulte se découvrant une véritable passion et une irrésistible envie de laisser son empreinte dans cet univers si singulier. Elle cède malheureusement très vite sa place à la frustration et la tristesse d’une pratique terriblement injuste et cruelle. Ainsi même si un groupe fait de la belle musique, rien ne garantit qu’elle produise l’étincelle qui enflammera le cœur du public. On ne peut que ressentir de l’empathie et se sentir proche de ce personnage aux rêves déçus et aux profondes blessures gravées à l’indélébile dans le cœur.   

L’auteur n’a pas seulement eu envie de nous toucher à travers le passé de ce personnage, elle a également attendu le bon moment avant de nous le livrer afin de donner une véritable ampleur à l’épreuve que sont en train de traverser d’autres personnages se trouvant dans une situation plus ou moins similaire. Le timing est juste excellent car sans cet approfondissement de Takagi, on aurait très probablement continué de le trouver trop dur alors que ce n’est absolument pas le cas et que tout ce qu’il désire au fond est en réalité de préserver ses petits protégés à sa manière. La façon dont il essaie de les guider et de leur faire comprendre qu’ils n’ont pas encore le niveau en évitant du mieux qu’il peut de les blesser vient renforcer cette nouvelle image qu’on se fait de lui. Bluffant ! Un très beau passage qui met également une nouvelle fois en lumière la force des liens d’amitié qui unissent les membres du groupe Mush&co.

Enfin, un quiproquo viendra semer la zizanie et mettra à nouveau en lumière une autre facette peu glorieuse du showbizz. Nos amis vont faire à nouveau  l’amère expérience de se retrouver afficher par les médias, la façon dont ils vont gérer est bluffante de maturité. L’auteur nous offre à nouveau un moment de complicité qui sonne tellement vrai qu’on en oublierait qu’il s’agit ici d’une fiction, elle a un don pour rendre ses personnages incroyablement humain. Rare sont ceux qui arrive à pareil résultat, magique !