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Critique de Wonder Rabbit Girl #3

par Ashitaka le mer. 27 juin 2018 Staff

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Il y a des œuvres qui, par leur simple évocation, éveillent une foule d’émotions en nous. Que nous les ayons lues ou non, tout un chacun est capable de nous parler, plus ou moins grossièrement, de séries comme Dragon Ball, Goldorak, Candy ou pour les plus récentes One Piece et Fairy Tail. Appréciées ou non, nous en avons tous entendu parler, en bien comme en mal, et si par hasard vous avez lu ne serait-ce qu’un seul de ces volumes, vous risquez de vous en rappeler à vie.

Pourquoi cette longue aparté ? La raison est simple. L’oeuvre dont je vais vous parler aujourd’hui brille et excelle par l’oubli qu’elle créé chez son lecteur. C’est-à-dire qu’à peine avoir ouvert ce troisième tome, j’ai du me replonger dans le second, puis encore dans le premier. Serait-ce là un acte manqué de ma mémoire sélective ? Très certainement. Bien sûr, Wonder Rabbit Girl est très loin d’être la seule œuvre que vous finirez par oublier avec le temps. Mais le changement de direction, beaucoup trop extrême, qu’a choisi de prendre l’auteur est tel qu’à chaque nouveau tome, c’est en fait une nouvelle œuvre qui fait son apparition. Cela peut être une bonne comme une mauvaise chose en fonction de son traitement. Ici, il s’agit indéniablement d’une mauvaise idée. Une idée ? Que dis-je ? S’il s’agissait d’une idée, nous pourrions au moins accorder cela à la créativité de l’auteur. Non. Ici, il s’agit ni plus ni moins d’un manque de rigueur consternant.

Je me pose aussi la singulière question qui est la suivante : « pourquoi persiste-t-on à catégoriser ce manga parmi les Shonen ? ». Pour les deux premiers tomes, le nu était deviné, bien que certaines scènes auraient pu choquer les plus jeunes, mais la quatrième de couverture nous précise bien qu’il s’agit là d’un ouvrage pour public averti. Or, dans ce troisième tome qui rompt totalement avec les précédents, tout part en vrille, et nous sommes réellement à la limite du Hentai. Loin de faire une éloge de la pudeur, je constate simplement qu’il faudrait reconsidérer la catégorie visée par l’auteur. Nous ne pouvons avoir un public adolescent avec une œuvre pornographique. Mais, encore une fois, pour ce qui est du fond, cela ne me dérange en rien puisque dès le début le manga traite la tourmente et les tumultes adolescents à travers des scènes érotiques largement exagérées, belle allégorie de la basse et vile condition humaine.

« Interpréter consiste toujours à mettre en équivalence deux textes : celui de l'auteur, celui de l'interprète » selon le mot de Tzvetan Todorov. Si l’on applique cette citation à l’analyse que l’on peut faire de ce troisième tome de Wonder Rabbit Girl, nous dirions que l’auteur tente d’accentuer l’intensité de l’histoire au fur et à mesure que progresse l’enquête. A contrario, le lecteur lui y verra un volume qui se détache beaucoup trop des précédents, lui donnant par là la désagréable impression que nous lui servons un Hentai sans fond. Alors que l’intrigue elle se dessine de plus en plus, que nous en savons un peu plus sur la fameuse Wonder Rabbit Girl, que le fond donc gagne en intérêt.

En bref

Ce troisième tome de Wonder Rabbit Girl se détache considérablement des deux précédents, à notre plus grande déception. L'histoire, elle, avance, mais entraîne des planches de plus en plus proches de la pornographie plus que de l'érotisme qui, jusque la, était essentiel à l'intrigue principale.

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