Si après avoir lu le premier tome de Kedamame : l’homme venu du chaos, nous souhaitions plus que tout connaître l’identité et l’origine de Kokemaru, ce second volume répond largement à nos interrogations.

Bien loin du Japon médiéval, un futur post-apocalyptique nous est dessiné. Notons de prime abord cet amalgame entre deux mondes bien éloignés, deux temps trop espacés, mais qui se complètent puisque pour sauver le futur, il faut changer le passé. Si cette idée est des plus intéressantes, elle n’en reste pas moins inattendue. Jusque là, rien, vraiment rien, ne nous laissait supposer une telle révélation. De ce fait, beaucoup seront surpris et plus encore déçus par ce choix scénaristique de la part de l’auteur. Il y avait en effet beaucoup mieux à faire, d’autant que le cadre du Japon médiéval est très rarement exploité dans la littérature, et le lié avec un futur décadent, déjà trop présent dans la culture moderne, peut être assimilé à un gâchis. De surcroît, l’explication relative à la nécessité de récupérer les gênes de personnes d’un autre temps est si mal faite qu’il nous faudra un bon chapitre avant d’en saisir les tenants et aboutissants.

Mais, si ce changement de direction brutal que prend l’oeuvre nous dérange dans un premier temps, nous déciderons rapidement de lui laisser sa chance. De ce fait, une fois avoir compris le principe, nous pourrons le trouver tout à fait intéressant, même si un certain goût de déception restera en nous.

Les graphismes sont toujours aussi agréables, et certaines planches peuvent nous rappeler celles de Ken, Raoh ou bien Toki ! Et par extension, mêler l’antique à l’apocalyptique évoque encore une fois ces trois œuvres. Les quelques cases dévoilant une poitrine féminine ne sont jamais de trop, puisqu’au milieu de ce « chaos », la sexualité prend tout son sens et joue un rôle fondateur.  D’ailleurs, la vile et basse condition de l’homme pervers et sensuel est magnifiquement représentée par des vieillards hideux se changeant en goules en proie à la putréfaction. 

Nous terminerons enfin cette courte critique (il ne s’agirait pas de tout dévoiler en détail) par rappeler qu’il ne reste que deux tomes pour mener l’intrigue de cette histoire saugrenue à son terme. À ce stade de l’oeuvre, nous ne pouvons réellement deviner la suite, mais pouvons avoir quelques craintes quant à la tournure que vont prendre les événements, comme ce second volume nous a surpris en de nombreux points.