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Critique de Shinobi Quartet #1

par snoopy le dim. 22 juil. 2018 Staff

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Cette année, la collection shojo des éditions Pika fait peau neuve comme vous l’avez sans doute remarqué sur les étals des librairies avec les nouveaux titres estampillés « shojo addict » lors de votre shopping préféré. Difficile de résister à l’appel pour toute addict qui se respecte et de ne pas repartir avec l’un d’entre eux voir carrément plusieurs si tout comme moi vous êtes une boulimique du genre. D’autant plus que ces nouveautés sont réparties en trois sous-collections portant des petits noms et logo très sympa permettant de facilement identifier l’univers de chacune d’entre elles ainsi que quelques mots clés à la manière des éditions d’Akata qui en une fraction de seconde laissent entrevoir à quel genre de romance se rapporte le titre. Chouette idée !

A l’heure où j’écris cette chronique, trois titres ont déjà débarqués sur la planète « Cherry blush ». Le premier amour fait toujours couler autant d’encre. Le premier à l’inaugurer n’est autre que Shinobi quartet de Tohru Himuka qui signe avec ce dernier ses débuts dans nos contrées mais qui compte déjà plusieurs œuvres à son actif au Japon. Elle a notamment débuté sa carrière dans le boy’s love. Terminée en huit tomes, la série fut publiée de 2014 à 2017 pour le magazine Asuka (le vilain petit canard, pray for love,…) des éditions Kadokawa Shoten et nous entraine dans les mésaventures d’une jeune héritière surprotégée qui accepte d’intégrer un lycée pas comme les autres espérant ainsi recouvrer un peu de liberté. On nous promet d’y retrouver une « comédie », « schoolife », « glamour » mais  j’aurai personnellement troqué le dernier terme par « harem » qui correspond mieux au titre selon moi. Après lecture de ce premier tome, ce dernier correspond bien à ce que je m’étais imaginée mais se révèle tout de même beaucoup moins drôle.

« Un début sympathique mais à qui il manque un côté déjanté pour être véritablement divertissant »

Tout est dans ce sous titre. En lisant le synopsis, je ne m’attendais clairement pas à lire un chef d’œuvre scénaristique mais j’avais bon espoir de lire une comédie hilarante puisque même un titre léger s’il est pourvu d’une grosse dose d’humour poilant peut remplir son job de bon divertissement et plaire aux lectrices qui cherchent à simplement se vider la tête. Malheureusement, le contrat n’est ici que partiellement rempli.

L’auteur pose rapidement le contexte suffoquant dans lequel vit notre jeune héroïne. En le découvrant, on aurait pu se retrouver avec un personnage féminin doté d’un sale caractère, hautaine à souhait et centrée sur elle-même, l’archétype même de la gosse de riche ultra choyée mais ce ne sera en réalité pas le cas. En effet, Choko souhaite juste pouvoir respirer et possède des aspirations toute simples comme se faire des amis et s’éloigner de cette bulle de pression sociale dans laquelle elle est enfermée depuis sa plus tendre enfance. Elle aspire donc à une vie plus banale, un sentiment qu’il est facile de comprendre et fait qu’elle est plutôt agréable à suivre dès le départ.

Elle va donc intégrer un lycée spécial où elle devra se chercher un shinobi qui la protégera au péril de sa vie. Ce n’est franchement pas l’idée du siècle et avant même de poursuivre la lecture, on sent déjà qu’on va nous servir quelques mésaventures bien clichées mais ces dernières peuvent très bien passer avec une énorme dose de comic de situation. D’ailleurs sa rencontre avec Togô, shinobi obsédé par la jeune héritière, s’avère assez drôle. On se dit alors qu’avec un tel début de relation, la suite risque d’être hilarante et emplie de situations plus cocasses les unes que les autres. Il y aura effectivement bien quelques petites touches d’humour qui font que ce premier tome reste un minimum divertissant mais ce ne sera pas suffisant pour pallier au manque d’imagination concernant les petites mésaventures qu’on va vivre aux côté de Chokô et de sa bande. Pour débuter, l’histoire des kidnappeurs ne fait pas très crédible, a un goût de déjà vu et révèle un côté beaucoup trop sombre chez Togo qui ne colle pas vraiment avec l’ambiance légère du titre. On découvre dans la foulée la raison de l’attachement de ce dernier pour Choko et là aussi on reste sur quelque chose d’assez cliché.

C’est un peu mieux ensuite puisque quelques petites rivalités masculines  viennent doucement installer le côté harem du récit et nous permettre de découvrir d’autres personnages dont certains sont assez marrants. Difficile de savoir ce que ce dernier donnera sur le long terme mais on apprécie les réactions de l’héroïne qui semblent sincères envers ses nouveaux amis un peu encombrants. Par contre, le dernier chapitre nous entraine à nouveau dans une histoire sombre puisque mettant en scène un enfant maltraité. Un peu lourd pour ce qui est censé être une comédie. Heureusement, le bonheur de s’être fait une première amie se ressent bien chez Chokô et fait plaisir à voir. On la découvre déjà plus épanouie.

Tout ceci laisse pressentir que la série risque de s’articuler autour de petites péripéties qui s’enchaîneront à vitesse grand v risquant d’être un peu juste pour parvenir à réellement nous divertir sur le long terme. J’espère me tromper et que le second tome saura me prouver le contraire. En attendant, cette série pourrait malgré tout plaire aux jeunes lectrices mais il est bien plus difficile pour une vétérane comme moi d’y trouver son bonheur puisque j’espérais plutôt découvrir un titre vraiment déjanté.

Un petit mot sur les graphismes, on retrouve un trait assez classique mais bien exécuté dans l’ensemble. La mise en scène est dynamique, les visages sont expressifs et les scènes s’enchaînent de façon fluide. Le contrat est rempli de ce côté-là si on tient compte du fait que les dessins restent un peu passe partout. Quant à l’édition, je n’ai rien remarqué de particulier. Elle est de bonne facture.

En bref

L’association du terme comédie et shinobi laissait présager une intrigue assez déjantée mais l’auteur s’est essayé à installer une ambiance plus sérieuse par moment qui ne coïncidait pas forcément avec nos attentes. Si cette dernière s’était réellement lâchée question humour, le titre aurait eu un petit côté décalé très plaisant. Ce qui aurait également permis à cette sensation de déjà vu en lisant les petites mésaventures de Chokô et cie de passer beaucoup mieux. Reste que les personnages sont malgré tout sympathiques à suivre, qu’il y a une bonne ambiance entre eux et qu’il s’agit là des débuts d’une série qui pourrait tout de même parvenir à nous offrir de bons moments de lecture. Seule la suite nous le dira !

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