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Critique de Fullmetal Alchemist

par Sciaphile le lun. 25 mai 1970

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« Fullmetal alchimist » ou ma grande déception. Bon, je m’explique avant de me mettre tout le monde à dos. J’adore ce manga mais pour quelqu’un comme moi, dont l’enfance a bercé dans les contes et les mythologies, un manga qui traite d’alchimie, c’est du pain béni. Mais là je suis un peu déçu. Premièrement par le dessin qui manque à mon avis encore un peu de maturité. L’auteur a un réel talent, à n’en pas douter, puisqu’il semble parfois capable de faire passer d’une planche à l’autre, en quelques ajustement de crayon, le visage d’Edward de l’enfance à l’adolescence voire même à l’âge adulte. Cependant, cela reste encore trop… gamin (désolé, aucun autre mot ne me vient à l’esprit), parfois un peu broyon. On sent que Hiromu Arakawa se laisse parfois aller à la facilité. Facilité, elle-même aidée par d’innombrables passages humoristiques, où, pour rendre l’impression d’un retour à l’enfance d’Edward, le dessin fait place à un graphisme très enfantin à la limite du gribouillage. Certes ces passages et ce genre graphique sont voulus et maîtrisés mais il n’en reste pas moins une désagréable impression de contournement de difficulté. Les passages humoristiques sont le deuxième sujet de ma déception. Il y en a beaucoup trop. C'est une affaire de goût bien sûr, mais vu tout le potentiel tragique de l'oeuvre, je ne pense pas me tromper en disant cela. J’ai eu l’impression en lisant le manga que l’auteur essaye de rallier le public le plus large possible et qu’il est obligé pour contrebalancer le côté très adulte et très mature de la réflexion philosophico-alchimique, de parsemer son œuvre de ces petits passages comiques afin de garder le manga accessible à un jeune public. Pour moi c’est un gâchis. Avec un univers aussi intéressant et complexe que celui de l’alchimie, des réflexions aussi attrayantes que celles de l’équivalence, du respect de l’équilibre naturel et de l’opposition Science/Dieu, et des personnages aussi prometteurs qu’Edward dans leur évolution psychologique, tous ces petits passages comiques enlèvent à l’œuvre une bonne part de force et de dynamisme. Du coup, le mélange des genres déséquilibre l’intrigue, qui évolue lentement et perd une bonne part de son intensité dramatique. Car c’est en ceci que réside l’atout majeur de « Fullmetal alchemist » : le personnage d’Edward, à la fois enfant et adulte, donne à l’œuvre une gravité dont on ne se lasse pas, une portée dramatique digne de manga tel que « Larme ultime », « Neon Genesis Evangelion » ou « Gunslinger girl ». Etant donné ce dernier constat, le fait que beaucoup de manga se révèlent et murissent sur le long terme et que ce titre n’en est qu’à son 10ème volume (ce qui est peu comparé à d’autres), je dirais que la série mérite parfaitement le succès qu’elle connaît actuellement. Un bon début, une série certes à recommander, mais aussi à faire évoluer.

Sciaphile

En bref

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