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Critique de L'Orme du Caucase

par Sciaphile le lun. 25 mai 1970

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Dans cette œuvre, talent et pertinence sont au rendez-vous et, à la justesse des écrits de UTSUMI Ryuichiro se marie parfaitement le style impeccable de TANIGUCHI Jiro. Le manga n’est pas simplement l’alliance parfaite de deux styles artistiques, graphiques et littéraires, non il est la fusion de deux sensibilités hors du commun. Le dessin magnifique, quoi que léger et simple, se trouve peut être, être la seule faiblesse du livre dont on regrette parfois la ressemblance des personnages. Même si l’effet participe de l’indifférenciation des héros et favorise ainsi le transfert héros/lecteur, on en vient tout de même à regretter que les histoires ne soient pas plus indépendantes les unes des autres, d’un point de vue graphique. Cependant cet effet de composition s’oublie très vite car il ressort du design général de l’œuvre une certaine cohérence qui renforce incontestablement la nostalgie et la tendresse qui se dégage de l’écrit, qui ancre dans le récit une agréable impression de sérénité ainsi qu’un sentiment profond de vécu. En ce qui me concerne, ce genre littéraire aurait pu, aurait du être pour Taniguchi, le support d’une fresque (et de frasques) graphique qui n’aurait eu de cesse de nous étourdir et ce sentiment de talent réfréné me laisse une certaine amertume : donc, en d’autres circonstances j’aurais très probablement noté ce recueil 10 mais en l’occurrence, je ne lui mettrais que 9.

Sciaphile

En bref

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