Un dernier tome qui clôt de manière éclatante une série contrastée et profonde. Trois enfants, dans la Silésie alors libre, grandissent avec des rêves commun d’aviation. Las, les nazis qui prennent alors le pouvoir sur les esprits des jeunes et des moins jeunes, les séparent, sans que chacun d’eux ne connaisse vraiment le destin des deux autres. Les survivants poursuivent leur route jusqu’à ce tome fort en émotion. Les deux personnages principaux des tomes précédents se livrent à une joute qui ressemble à une guerre, où chacun pense défendre l’honneur, le sien ou celui de sa patrie, de la meilleure façon. Le scénariste a su tempéré cette vision manichéenne, en montrant les chemins, parfois longs et tortueux, que dois suivre l’âme humaine, jusqu’à une prise de conscience salutaire. Au-delà de ce trio, c’est l’ambiance de fin de guerre qui est décrite. Chaque puissance victorieuse cherche, sans scrupules, à dépouiller le Reich détruit de ses savants et de ses richesses, pour mieux préparer les guerres chaudes ou froides à venir. Altruisme et cynisme cohabitent donc, dans une série dont le dessin s’est affiner au fil des tomes, développement un style propre, alternant la précision des engins et des décors à une douceur et un certain recul, une réserve, dans les personnages. Une belle série qui a su s’attacher aux individus et à leurs destins, dans un contexte délétère de fin de guerre qui annonce les terribles évènements d’un futur de surenchère dans l’ignominie, à l’Est comme à l’Ouest.