Parfois la recette est une chose très importante pour livrer un bon plat. Par exemple, les allocos aux piments de ma mère doivent suivre une procédure rigoureuse pour qu’ils soient savoureux sous peine de brûler sa langue faute de trop de piments ou de faire une bouillie après cuisson. Tout est important : les ingrédients et la procédure pour en faire une vraie réussite. Le “Black Hammer” de Jeff Lemire se repose justement sur la même recette depuis le début : une situation mystérieuse, des personnages mélancoliques, un graphisme particulier et un hommage aux héros d’autant, le tout lié par un scénario bien articulé : on a une saga bien ficelée avec pas mal de pistes à éclaircir. Et justement, Urban nous sort le premier spin off de la saga : “Sherlock Frankenstein et la ligue du Mal” qui nous avait été présenté comme l’ennemi / amant de Golden Gail dans la série principale. Avec ce spin off, je me suis donc dit que ce dernier va donc avoir un rôle important dans cet univers, le tout raconté dans cet album. Eh bien.. Ma foi… j’ai vu beaucoup trop grand. En réalité, Jeff Lemire nous narre la recherche de Lucy pour retrouver Sherlock Frankenstein qui pourrait l’aider à retrouver son père. J’avoue avoir été assez déçu par ce récit et pour plusieurs raisons qui vont à l’encontre de cette fameuse recette. D’une part, le récit est trop simple, loin d’être complexe au point de rendre Lucy un peu trop crédule, surtout lorsque l’on comprend le subterfuge plusieurs chapitres avant la révélation (qui tombe à plat pour le coup). C’est dommage, car même si on n’en apprend peu sur le protagoniste principal, Jeff Lemire s’attarde plutôt sur la fille de Black Hammer et son obsession pour la vérité. Il essaie également d’ajouter des éléments sur cette fameuse lutte finale des héros principaux (qui les amènent dans la situation que nous connaissons tous). Mais finalement ça ne fonctionne pas vraiment, n'amenant rien de concret au final. Mais ce n’est pas tout, car derrière cette couverture sublime de Mike Mignola, c’est en réalité David Rubin qui dessine ce récit. Et là aussi, ça ne fonctionne pas vraiment. Le style trop underground et trop cartoony casse la dramaturge d’un grand nombre de scènes. Et j’avoue que l’artiste souffre beaucoup trop de la comparaison avec Dean Ormston qui, non seulement brillait dans les expression de visages, mais parvenait à rendre hommage aux histoires des différents âges en s’inspirant de ces univers graphiques. Là il n’en est rien, David Yardin reste dans son style même lorsque l’occasion se présente. Vous l’aurez compris ce premier spin off de Black Hammer ne m’a pas franchement conquis. Il souffre beaucoup trop de la comparaison avec la série mère et hérite d’un scénario bien trop simpliste à mes yeux. Le seul espoir qui reste, après ce spin off, est l’ouverture en fin de volume qui montre que Jeff Lemire semble vouloir s’étendre sur la situation. Pourquoi pas après tout… s’il suit bien sa recette !

En bref

3
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