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Critique de Animabilis

par vedge le mer. 7 nov. 2018 Staff

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Hiver 1872. Un journaliste parisien débarque sur les côtes du Yorkshire où d’étranges phénomènes se produisent et où les légendes semblent prendre vie. Dès le début du récit le lecteur est happé par les cases sombres, que n’éclairent nul soleil, à peine la réverbération sur la neige. Pas de dialogues ou à peine. Un voix off en haut ou bas des pages. A l’ancienne. Le dessin vous harponne, comme l’atmosphère semble absorber le personnage principal, par magie. Ensuite le récit se fait poème illustré. Les mots frottent l’âme contre l’écorce des troncs noirs. L’homme court et nous courons avec lui sans savoir ni vers où, ni pour quelle raison ; Jusqu’à la rencontre, muse ou chimère, sensuelle, d’une apparition nommée Mëy qui accélère les mots et simplifie les cases. Avec l’exaltation des sens vient la torture de l’être, hésitant entre poète et simple humain. Le personnage principal prend alors dans les traits l’allure de Rimbaud. Chaque mot est mystère que le cœur du poète résout, dépasse et oublie avant la découverte suivante. Mais la cohabitation du rêveur et des pragmatiques ou fanatiques religieux n’est pas simple. Pourtant le printemps semblent ensuite revêtir les cases des couleurs chaudes de l’amour. Dans cette quête de sens et de dérèglement des sens, le poète, débarrassé du carcan de son enveloppe humaine, accède à un ailleurs où l’écriture est le dernier lien qui le relie au monde. Cette BD est entêtante et voluptueuse comme le parfum prégnant des sous-bois. Récit initiatique et ésotérique, il nous ouvre à une quête vertigineuse d’infini. « Toutes les choses contiennent un mystère. Et la poésie est le mystère qui contient toutes ces choses ».

En bref

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