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Critique de Maris et femmes

par Kazuyuki Asai le ven. 11 oct. 2013 Staff

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Enième comédie du névrosé réalisateur américain, ce film reprend ses thèmes de prédilection pour une œuvre originale. Cependant tout n’est pas bon, le montage est vraiment mauvais par exemple. Les plans-séquences sont moches, la mise au point se fait sous nos yeux, la caméra bouge tout le temps, le son n’est pas toujours de bonne qualité. Alors c’est peut-être pour donner une ambiance de documentaire au film mais le rendu n’est clairement pas satisfaisant, ce n’est pas soigné. On a tout de même quelques petites originalités au niveau de la mise en scène qui font le charme de ses films. Le casting en revanche est à la hauteur de nos espérances. Mia Farrow, que je n’aime pas particulièrement, joue un de ses meilleurs rôles. Femme accomplie et intellectuelle, elle est loin de jouer un personnage niaiseux comme à son habitude. Judy Davis est excellente, elle en fait parfois un peu trop mais elle est expressive, vivante et attachante. Woody Allen et Sydney Pollack sont aussi très bons en époux bourgeois, amateurs d’art et incertains sur leur vie sentimentale. Le reste des acteurs convaincra en particulier la jeune Juliette Lewis, étudiante brillante vouant une admiration sans borne à son professeur. Le récit s’ouvre sur l’annonce de la séparation d’un couple à leurs amis. Interloqués, choqués et déboussolés par cette révélation, ce quatuor d’intellectuels va faire petit à petit un bilan sur leur vie sentimentale. Les non-dits et les problèmes de couples ressortent violemment et chacun va essayer de se stabiliser sur le plan émotionnel. Rencontres, altercations, séparations et retrouvailles, tous les personnages évoluent émotionnellement, gagnant en maturité. Les dialogues semblent moins drôles que d’habitude mais toujours aussi profonds et intellectuels. Les protagonistes sont tous attachant et tous réagissent différemment aux aléas de l’amour et de la vie, bien ou mal. Heureux ou déprimés par la tournure des événements, on éprouve directement de la compassion pour eux. D’un réaliste troublant, les relations humaines n’avaient jamais été si bien décortiquées et expliquées au spectateur. Le cinéaste a ici trouvé l’essence même de ce qui faisait l’amour, l’amitié, le mariage et l’alchimie qui fait que l’on reste ensemble ou non après avoir vécu des problèmes sentimentaux et avoir aimé autrui. Malgré ses quelques défauts, Maris et Femmes reste un grand Woody Allen. A voir !

En bref

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