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Critique de Attache-moi !

par Kazuyuki Asai le dim. 15 déc. 2013 Staff

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Le réalisateur espagnol nous offre une véritable réflexion sur les conditions extrêmes de l’amour avec ce drame érotique. On y retrouve ses acteurs fétiches. Antonio Banderas, un jeune homme pervers aux intentions louables mais tirant vers la folie. Sa proie : une ex-actrice porno, junkie, reconvertie dans le cinéma et interprétée magistralement par Victoria Abril. Le duo principal brille par la force de ses émotions, ses caractères marqués et par la nature violente et perverse de leur relation. Le reste du casting soutient parfaitement le couple d’amants et livre des performances excellentes. Rappelons que l’héroïne s’est faite kidnappé par un homme disant vouloir se marier avec elle. Loin d’être mignon avec elle, il la séquestre dans son appartement et l’attache et la frappe dès que les événements ne tournent pas en sa faveur. On est complétement passionné par les images crues, toujours sur le qui-vive, espérant qu’elle va s’en sortir. Moins kitch qu’à son habitude, le cinéaste soigne ses décors d’intérieurs tout en n’hésitant pas à provoquer lors de certaines scènes. On est plongé dans un monde d’érotisme voyeuriste où cette femme se fait cruellement manipulée sous nos yeux. On pourra reprocher au récit un manque d’explicite sur la psychologie des protagonistes qui débouchent sur un dénouement des plus inattendus. Bien que ingénieusement orchestré, la fin qui surprend par son originalité (et sa référence au syndrome de Stockholm) semblera un poil trop légère au vu de la noirceur du reste. Toutefois, le développement est bien rythmé, les personnages attachants, la BO enivrante et la photographie voluptueuse. On se plait dans cet univers où l’amour n’est plus qu’un sentiment entre fougue et fureur ne laissant place à la raison. Impitoyable, démentiel et profond, cette histoire ne pourra nous laisser indifférent et malgré les horreurs commises, on compatira volontiers au sort des personnages, leur trouvant toutes sortes d’excuses. Jamais la passion n’avait été si maitrisée et si oppressante. A voir impérativement !

En bref

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