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Critique de La piel que habito

par Kazuyuki Asai le mar. 19 nov. 2013 Staff

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Nouveau drame du réalisateur espagnol qui signe avec ce scénario adapté, un de ses films les plus dérangeants psychologiquement. Bien qu’il se refuse soi-disant à montrer des scènes gores ou horribles, on est plongé entièrement et ce pendant toute la durée du film dans un sentiment de mal à l’aise. Le cinéaste comme à son habitude ne lésine pas sur les scènes choques : tentatives de suicide, viols, humiliations… Par ailleurs, le trop de sexe nuit parfois à la mise en scène, on a l’impression qu’il veut absolument intégrer de l’explicite comme un voyeur et on restera sceptique face à la débauche de certains passages. Cependant outrepassé cela, l’ambiance est sublime portée par une BO aux morceaux flippants, où la tension est omniprésente et où les plus simples accords nous rendent paranoïaque. Le casting est flamboyant : Antonio Banderas y est un chirurgien esthétique, chercheur en biologie d’une nouvelle peau artificielle. Tourmenté par le décès de ses proches, la vengeance dans la peau, il n’hésite pas à tomber dans l’illégalité afin d’arriver à ses fins. Marisa Paredes est une domestique froide mais attachante tandis que la magnifique Elena Anaya interprétera un homme qui est devenu une femme. Touchante, prenante, juste émotionnellement, on est captivé par sa personne physique et psychique. Le reste des acteurs sera aussi efficace que convaincant. Le scénario quant à lui est des plus pervers. Si un jour, vous deveniez une fille contre votre gré, quelle serait votre réaction ? Abordant la question de la transsexualité avec une force et une beauté sans égales, le récit se veut horrible et insoutenable par définition. Les personnages y sont tous torturés. Le film est plus sombre qu’à ses habitudes, moins coloré, plus dichromatique blanc-noir. On entre avec fascination, bien qu’horrifié par ce qui se déroule sous nos yeux, dans cet univers à part où progrès, sexe et thriller se mêlent. La diégèse se présente de telle manière que l’on découvre crescendo les éléments de l’intrigue qui choquent (au moins la première fois que l’on les voit). Le développement suit une logique où les raisons du tueur n'ont plus lieu d'être. Visuellement majestueux, scénaristiquement original, un mini chef d'oeuvre à voir absolument.

En bref

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