Deuxième film du réalisateur japonais qui replonge dans le monde des yakuza pour notre plus grand plaisir. Un jeune homme un peu simplet, travaillant dans une station essence, a une altercation avec un yakuza, depuis la mafia japonaise les menace, il décide donc de se trouver une arme pour se protéger quitte à aller à Okinawa. C’est donc une aventure palpitante que va entreprendre notre héros désemparé en croisant le chemin d’un vieux yakuza endetté et déluré. Yurei Yanagi endossera le rôle du naïf et peu intelligent héros, (mauvais) joueur de baseball amateur,. Presque impassible dans toutes les situations, il joue exactement comme le fait son confrère Takeshi Kitano en yakuza bourru aux exigences bizarres et au caractère lunatique, c’est à dire sans trop d’expressions, rarement souriant mais incroyablement attachant. Le reste du casting sera nous convaincre convenablement dans des performances typiques du réalisateur. C’est dans une atmosphère douce que vont évoluer nos personnages, peu de dialogues mais une ambiance assez intimiste, où les protagonistes apprennent à se connaître et jouent ensemble sur la plage. L’ironie est omniprésente et certains passages sont vraiment dérisoires cassant l’image qu’on peut se faire des yakuza. Il est intéressant de voir le héros à côté de la plaque, ayant du mal à comprendre ce qui lui arrive. Le récit se déroule lentement et la fin va donc s’accélérer pour conclure dans un drame noir. On est toujours proche des personnages mais on a parfois un peu de mal à se sentir impliqué et enrôlé dans les événements. Les sentiments mis en jeu manquent de profondeur et d’intensité et même la sublime photographie n'arrive pas à nous toucher entièrement. On se laisse tout de même porter sans ennui mais Kitano nous a prouvé maintes fois qu’il était capable de mieux et de plus captivant.