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Critique de Sympathy for Mr Vengeance

par Kazuyuki Asai le lun. 9 sept. 2013 Staff

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Thriller sombre, ce premier film coréen de la trilogie sur la vengeance recèle de qualités insoupçonnées. Le décor est posé de manière impitoyable, un homme cherche un rein pour sauver sa sœur atteinte d’une maladie. Hélas en Corée, il n’y a pas de remboursement des frais médicaux, c’est donc une véritable épreuve que de réunir la somme nécessaire à l’opération et d’attendre un greffon compatible. Entre trafics d’organes, enlèvements et meurtres, notre héros sourd-muet va devoir survivre dans la jungle des bas-fonds de Séoul. Il sera d’ailleurs interprété par Shin Ha Kyun, incroyable dans son rôle de marginal naïf, tantôt doux comme un agneau tantôt sauvage comme une hyène. Doona bae joue elle aussi une marginale se proclamant révolutionnaire (voire terroriste) un peu légère mais plus maligne que son compagnon. C’est surtout Song Kang Ho qui surprend avec un rôle qui le sort de l’ordinaire puisqu’il joue un père bouleversé par la mort de sa fille, sadique et violent. La réalisation enchaîne les scènes horribles de tortures dans une mise en scène toujours très naturelle, très réaliste. On est littéralement choqué face à la violence du propos, les extrêmes auxquels sont poussés les personnages et les réactions qu’ils ont disproportionnés. Le récit dénonce efficacement un système inégalitaire ponctué de plans vraiment terrifiants psychologiquement (comme lorsque cet homme s’entaille le ventre à coup de cutter après l’annonce de son licenciement). Le titre bien représentatif du scénario se présente comme une excuse pour tous les actes inhumains commis par les protagonistes qui ont certes bien des raisons d’en vouloir au monde mais surement pas de faire ça. Seul regret, des facilités durant la seconde partie et des actions manquant parfois de justifications. Mais il reste sans conteste le meilleur du réalisateur sur ce thème, prenant, sanglant et vivant !

En bref

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