Le réalisateur d’American Pie se lance dans un drame avec les plus grands mais n’a hélas pas toutes les cartes en main pour réussir son film. Et pourtant Robert De Niro était plutôt sympathique en chauffeur de taxi devenu sans-abri, alcoolique. Certes on est loin de ses rôles de jeunesse bien mieux interprétés mais il lui reste un certain charme. Julianne Moore est adorable en épouse déprimée et volage… dommage qu’elle n’apparaisse pas plus de cinq minutes à l’écran. Finalement c’est plutôt Paul Dano qu’on ovationnera pour son excellente performance de jeune paumé (et drogué) travaillant dans un refuge pour SDF. Le reste du casting est bon mais s’éclipse vite face à la prestance de ces trois acteurs. Ce n’est ni par sa mise en scène simplette et classique que le film brillera. A vrai dire, s’il est plein de bonnes intentions : faire un drame familial en évoquant la triste condition d’hommes ayant perdu leur travail et vivant désormais dans la rue, il aura du mal à passionner. Le principal intérêt du film relevant dans la relation père/fils entre un clochard se voulant écrivain et son fils avec qui il a coupé les ponts il y a de cela longtemps et qui maintenant a besoin de lui. L’histoire des protagonistes ne captive pas, le récit met trop de temps à démarrer et n’offre que peu d’obstacles, de rebondissements pour finalement livrer une trame trop lisse. Heureusement on ne tombe pas dans des méandres de niaiserie et de pathétique et le scénario se permet d’outrepasser les scènes d’apitoiements sur les pauvres et malheureux sans abris. Malgré sa bonne volonté, les personnages restent trop distants de nous, leur vie n’émeut pas et le drame est trop « léger » pour nous emporter réellement dans leur monde. On oubliera bien rapidement ce petit film aux personnages clichés misant sur son bon casting pour sauver une réalisation pataude et un récit mal rythmé.