Le réalisateur nous plonge au cœur de la petite mafia new-yorkaise dans un drame crescendo. Le casting est incroyable avec Robert De Niro en vilain escroc croulant sous les dettes, sanguin et impétueux prenant tout un peu trop méchamment. Mais c’est surtout Harvey Keitel qui illumine par sa présence, à la fois calme et sincère il est peut-être le parfait gangster, toujours sobre et poli, charmeur et charmant. David Proval est très bon lui aussi en usurier et grand propriétaire mafieux qui n’hésite pas à rendre des comptes lorsqu’on lui manque de respect. On suit donc ce trio dans les endroits louches qu’ils fréquentent. Le fil rouge étant qu’un des personnages rembourse une somme d’argent gigantesque (qu’il ne possède pas) à un membre de sa famille mafieuse. Des hauts et des bas, ce ne sont pas les combats et les altercations qui vont manquer dans ce film, les esprits s’échauffent bien vite et ici on frappe avant de réfléchir. Respect de la hiérarchie, honneur à défendre, argent à amasser, femme avec qui flirter, leurs emplois du temps sont bien remplis. Le gros problème du film est sa lenteur, l’espace-temps est assez réduit et ce que font les personnages semblent parfois posés juste là pour retarder l’inévitable encore et encore. Ce qui fait qu’on n’en peut plus, on attend impatiemment que l’intrigue se termine (de quelques manières que ce soient) et apporte une conclusion au récit aussi brièvement que possible. Tout intéresse pourtant mais le film est un poil trop bavard et préfère se concentrer sur des détails qu’on n’a pas vraiment l’habitude de voir dans des films de gangsters. Trépidant et violent psychologiquement se finissant sur une note bien noire prouvant la haute qualité de cette œuvre même si le réalisateur nous a habitué à mieux.