Dans la lignée de Femmes au bord de la crise de nerf, le réalisateur présente une mère de famille accro aux médicaments. Celle-ci vit pauvrement avec ses deux fils, l’un dealer et drogué, l’autre se prostituant (implicitement), son mari absent et violent, sa belle-mère radine et insupportable ainsi qu’un ignoble lézard surnommé Dinero. L’ambiance n’est donc pas des plus gaies dans la famille, en effet ils s’ignorent, ne se parlent pas, ne se connaissent pas et vivotent sans se rendre compte des efforts que leur mère fait. Heureusement le ton donné au film est très ironique avec certaines répliques franchement réussies dans le domaine du comique, impossible de ne pas éclater de rire. Les personnages sont aussi mis dans des situations gênantes. Comme pressenti, le film ne fera pas impasse sur quelques scènes torrides (la voisine étant une prostituée) ni sur un drame (un mort !). Carmen Maura est encore une fois au centre du film et réussit avec brio à interpréter son personnage. Convaincante et totalement en symbiose avec son rôle, on s’attachera sans problème à cette femme désespérée plongeant la tête en avant dans le désastre. Les autres membres de la famille seront aussi fort bons dans le genre « chiant ». La BO est très sympathique, originale assez posée et joviale. La réalisation bénéficie d’un panorama des quartiers de Madrid peu aisées. Peu de couleurs, tout est fait pour nous enfermer, prêt à exploser car on ne supporte plus le quotidien qui nous entoure et nous dévore peu à peu. Le récit prend des tournures captivantes, tristes et parfois malsaines pour finir sur une note mitigée entre la happy end et la solitude.

En bref

8
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