Tout dernier film du grand réalisateur anglais, Trance propose une évadée vers l’hypnose avec pour histoire de fond un thriller noir basé sur le vol du « Vol des Sorcières », tableau de Goya. On sera dès le départ pris dans l’action avec une BO magnifique qui amènera suspens, force et profondeur aux images. A elle-seule, elle est prenante, puissante et flippante. Les décors et la mise en scène sont tous au service de l’art et de l’esthétisme avec des plans sombres et des fortes couleurs dominantes (bleu, rouge, orange). Les nombreux reflets, espaces gigantesques mais presque vides donneront au film une impression très spéciale comme si les personnages étaient seuls et se regardaient incessamment. Le film est en revanche moins horrible que prévu, malgré quelques scènes fort violentes et une fixation sur les personnages nus. Le trio gagnant est composé de James McAvoy qui interprété à merveille son rôle d’amnésique mais aussi de pervers accro au jeu, Vincent Cassel au top (rarement vu aussi bon depuis Les promesses de l’ombre) en tant que mafieux charmeur et Rosario Dawson, majestueuse, impressionnante et mystérieuse en hypnotiseuse. Le récit est original, bien que laissant sa trame de départ un peu trop de côté pour se concentrer uniquement sur le passé du héros. Il faut bien sur faire abstraction de vos préjugés et croire pendant 1h30 que l’hypnose peut en effet faire toutes ces choses-là mais ce ne sera que peu difficile puisque le scénario nous convaincra rapidement. Les machinations, les mensonges et les retournements de veste seront nombreux. Tous s’espionnent, s’allient, se trompent si bien que parfois ces petits jeux nous énerveront mais en même temps ils promettent des surprises de taille puisqu’on restera béat jusqu’à la dernière minute concernant la tournure des événements proposant une fin innovante, dramatique et belle. Noir et puissant, impossible de ne pas être littéralement happé dans la transe.