Mystic River se vend comme un thriller alléchant et bien dramatique, hélas il ne sera pas à la hauteur de nos espérances. Le synopsis laissait présager un sombre drame avec des anciens amis s’entredéchirant à cause du meurtre d’une de leur fille. Mais en fait pas du tout, ils ne sont plus que des inconnus les uns par rapport aux autres ce qui enlève une tension au film. L’enquête poursuit son cours, dégageant des pistes plus ou moins correctes. Le gros problème du récit c’est qu’on manque à la fin d’explications sur certains agissements des personnages. Une happy end sans réelle conviction qui nous laissera sceptique, et probablement pantois. Si le film amène un véritable suspens, celui-ci n’est pas suffisamment utilisé pour être prenant. Passons au casting en demi-teinte lui aussi : Sean Penn peut aller se rhabiller, tellement sa « beauf attitude » relève de la bêtise. Peut-être sont-ce aussi le vide de certains de ces répliques qui le rendent insupportable, enfin il est de loin de convaincre. Heureusement Kevin Bacon relève le niveau avec une interprétation sans faute d’un flic ou Tim Robbins, en homme traumatisé par un enlèvement dans son enfance et se sentant un peu dérouté. Dommage que les liaisons de ce trio ne soient pas plus exploités. L’ambiance du film reste douce, peu violente, peu sombre. On félicite la dénonciation de l’horreur d’être condamné par des gens « proches » sans preuves, pointant du doigt les dégâts que peut faire l’opinion générale. Si le départ promettait une grande histoire, le potentiel reste caché et ne permet pas de profiter pleinement d’une intrigue haletante.