Magic Mike est un véritable show en soi mais ce n’est pas pour autant que le film est une réussite. Comme sous-entendus dans le résumé, on suit le quotidien de jeunes strip-teaseurs chauds comme la braise se produisant dans un cabaret quelques soirs par semaine. Alors oui, on a du spectaculaire : des prestations sur scène cools, ça se déhanche, c’est impressionnant sans aucun doute. Ambiance festive, brûlante voire excitante : tous les costumes sont de sorties pour séduire les clientes et gagner de l’argent en leur faisant une joyeuse lap dance. Les acteurs jouent donc sur la carte charme au maximum. Channing Tatum, Adam Rodriguez, Alex Pettyfer et bien sûr Matthew Mcconaughey (en parfait organisateur cupide et déjanté). S’il n’y a aucun problème avec leur jeu d’acteur durant le show, ils perdront un peu de crédibilité parfois dans la vie de tous les jours. Palme d’or accordée à Cody Horn pour son « je fais la gueule 90% du temps même quand j’esquisse un sourire ». Les garçons ne pourront donc pas se rincer l’œil de superbes filles. Car le problème résiste : en dehors de ces danses outrageusement sensuelles, il ne réside pas grande matière. Des dialogues vides pour la plupart du temps, des personnages superficiels, peu exploités, des rôles qui ne servent à rien, plats, inintéressants. Il n’y a pas assez pour nous captivé, pour nous attacher aux personnages. Le scénario tente quelques romances, un trafic de drogue, en vain. On a du mal à savoir où le récit veut en venir. Pas spécialement drôle, ni touchant ni prenant on se saura que penser de ce récit faiblard. BO sympathique, dynamique, rythmée en revanche. Très beau angles de cadrages et filtres de couleurs, toutefois des jeux de lumières pas terrible persistent. Divertissant pour son côté « clubber », le film ne décolle pas assez, restant sur des points bancables, hésitant à créer une quelconque armature à son squelette de diégèse qui finit donc de manière pas terrible du tout.