Le réalisateur nous pond un film tout aussi spécial que Tetsuo dans la manière de tourner. Caméra subjective, ça bouge, et pas qu’un peu, les plans changent continuellement et on ne reste pas sur une image plus d’une demi-seconde. Alors c’est sûr que c’est original mais il est extrêmement dur de suivre avec de tels éléments auxquels s’ajoutent trop de passages sombres et trop de flash lumineux (qui ne font que nous perdre). Tout est confus, flou, en mouvement et on ne tardera pas à se sentir largué par la mise en scène. Le casting est composé du réalisateur lui-même qui reste correct sans porter à l’écran une interprétation sublime. Le reste des acteurs, bien que sympathique ne mérite pas non plus d’éloges. La BO sauve le film de la catastrophe proposant de superbes morceaux apportant tout ce que les images ne peuvent pas montrer : suspens, psychologie, tension. Elle est tout simplement cool. Dommage que le scénario qui partait pourtant sur des chapeaux de roues prenne un tournant médiocre après la première demi-heure. Alléchant pourtant un homme tourmenté par le suicide de sa femme et ayant des ennuis avec un gang de jeunes. Hélas, plus le récit avance et moins les événements paraissent vrais. On ne se sent pas concerné tellement les personnages sont distants de nous. Il manque de la justification à certaines pistes. Pourquoi ? Comment ? L’évolution n’est pas absolument judicieuse et les rapports entre personnages deviennent totalement incompréhensibles ainsi que leurs actions. On se fiche donc complétement du dénouement totalement irrationnel. Bref avec un potentiel dodo de 70%, ce film ne vous captivera plus passé les premières minutes. Second échec de la part de Shinya Tsukamoto.