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Critique de Only God Forgives

par Kazuyuki Asai le mer. 29 mai 2013 Staff

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Présenté à Cannes et hué par le public, on se demande comment une telle œuvre a-t-elle pu être maltraitée de cette façon. On rentre dans le film dès les premières secondes baignées dans une lumière rouge (sang et passion) tamisée. On retrouve une ambiance thaïlandaise totalement excellente. Ring de boxe, karaoké, clubs de prostitutions, hôtels de luxe, ou simplement les rues de Bangkok : tout est tourné avec finesse, grâce et précision. On s’attarde sur les détails des splendides décors mis en valeur par des jeux de lumières monochrome (rouge, bleu, orange) et des plans tantôt très serrés, tantôt gigantesques. On sera littéralement transporté dans cet univers confiné, secret et terriblement oppressant. A cela s’ajoute une BO resplendissante, puissante soutenant un suspens imminent, des émotions fortes et des personnages hautains. En effet les trois personnages principaux se présentent tels des dieux, Vithaya Pansringarm jouant un policier aux méthodes expiatoires et cruelles, Kristin Scott Thomas en mère démoniaque, presque insensible et totalement vulgaire et enfin Ryan Gosling en jeune gérant de boxe thaï, en proie au doute, taciturne, tentant de pardonner les autres. Le casting est vraiment superbe, prenant, expressif, préférant jouer sur les regards et les mouvements que les mots. La violence est assez présente mais de manière si raffiné qu’elle paraît presque artistique. Le sang coule de nombreuses fois puisque la vengeance sera un des thèmes principaux du récit mais ce n’est pas agressif. Il y a de la retenu dans les gestes même si certaines scènes seront particulièrement sadiques. Le scénario développe les liens familiaux, qu’est-ce qu’on peut faire par amour pour ses proches ? Jusqu’où la chaîne interminable de la vengeance va aller ? On se retrouve vraiment happé, passionné par l’intrigue. Excellent dans sa mise en scène et dans son jeu d’acteurs, il est impardonnable de ne pas aller le voir. Presque plus réussi que Drive.

En bref

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