Passez à côté de « Warm Bodies » est chose aisée, si nous n’adoptons pas la bonne position pour le voir. Il est vrai que si nous le prenons au premier degré, il passe pour un film d’adolescents tendance guimauve. Il faut dire que lorsque nous voyons le logo Summit Entertainment s’afficher à l’écran, on craint une version zombie de « Twilight ». En se laissant aller à l’humour, notre perception du film est totalement autre. Finalement, qu’est ce que « Warm Bodies » ? Probablement, le contre-pied de « Twilight ». Une actrice qui ressemble a Kirsten Steward en blonde (Teresa Palmer), une histoire d’amour entre R. et July, vous comprendrez une histoire d’amour à la Roméo et Juliette, avec en prime la scène de balcon, mais ici aucun sex-appeal…Pas de scène passionnelle comme dans les films de vampires, juste un film décalé. D’ailleurs, en quoi un zombie, grognant et marchant de façon saccadée peut-il être sexy ? Ce film nous relate une histoire d’amour entre un zombie et une humaine qui se moque bien des stéréotypes de la rom-com. C’est là que se situe la meilleure idée de ce film. Comment ne pas rire devant R. dévorant le cerveau de l’ex petit ami de July afin d’acquérir ses souvenirs et retrouver des sentiments humains. Il ne faut pas s’attendre à un renouveau du film de zombie, l’arrière plan est plus que commun : un virus qui a transformé une partie du peuple en zombie et des vivants restant derrière une enceinte fortifiée… rien d’original. Dés les premières minutes, le ton est donné, il s’agit de rire devant un zombie qui philosophe sur sa vie, son état mortifère… Mais derrière ce côté léger, « Warm Bodies » se veut une parabole de notre époque, de notre volonté de vivre les choses pleinement…La première phrase du film prononcée par notre zombie est d’ailleurs « Mais qu’est ce que je fais de ma vie ? », la grande question des adolescents et pas que… « Warm Bodies » cherche à nous montrer que nous sommes tous des zombies en puissance si nous oublions la force des sentiments, la volonté de ressentir, de vivre… Certains retrouverons leurs cœurs comme les amis de R. à la fin du film, d’autres finiront comme les osseux, dénoués de vie, réduit à l’état de squelette errant. Sur ce point, « Warm Bodies » réussit son pari. Je lui reprocherais seulement le côté expéditif de la fin avec un fort essoufflement du comique. Dommage. Vous l’aurez compris, si vous n’avez pas envie de vous prendre la tête et voulez un moment de détente, regardez « Warm Bodies ». Une jolie façon d’aller à tâtons reprendre goût à une vie pleinement vécue, tout comme les zombies réapprennent à vivre à la fin, mais comme le disait Shakespeare : « Allons sagement et doucement : trébuche qui court vite ».