Second film du réalisateur coréen qui contrairement à ses dernières productions ne se passe pas dans le luxe mais dans les bas-fonds de la capitale coréenne. Avec une caméra vibrant constamment, des couleurs vives ainsi que des filtres, le cadrage est très particulier (un peu amateur parfois mais surtout original). Le rendue sur image est assez sombre et gâche certains plans où on ne distingue pas grand-chose. On a comme décors donc les quartiers mal famés de Séoul où les affaires louches sont monnaies courantes. Le récit se concentre sur quatre mineurs baignant dans la prostitution, la drogue et l’alcool et ayant quelques accrocs avec les flics. Deux d’entre eux sont vierges, amoureux et drogués au gaz, et s’opposent à l’autre couple. En effet ce dernier est composé d’une prostituée et de son chéri (et aussi entremetteur). Face à une société qui les dépasse, ils tentent de se faire de l’argent de manière pas très légale. Les acteurs sont bons, pas spécialement excellent, leur jeu manque de profondeur et d’émotions par moment mais ils s’investissent bien dans leur rôle et réussissent à incarner avec réalisme des jeunes paumées, vivant au jour le jour sans se soucier des autres. La BO est particulièrement sympathique, rock, jeune, enthousiaste collant à l’ambiance libertine et rebelle des images. Ces jeunes volant, agressant sont hélas un peu trop distants de nous. On ne s’attache que peu à eux et le récit présente quelques longueurs, les « péripéties » de nos héros n’étant pas des plus exaltantes. On ne s’ennuie pas mais on n’est pas pris dans le scénario, happé dans leur univers. Il manque ce petit quelque chose qui fait qu’on s’amuserait ou s’émouvrait de leur situation. Sympathique mais pas indispensable, loin d’être au sommet de l’art dont est capable Im Sang-Soo.