C’est sur un fond gay (pas gai du tout en revanche) que le réalisateur va choisir de porter à l’écran deux thématiques très sensibles : la prostitution et la pédophilie.
Très dur que ce soit sur la forme ou le fond, il ne pourra vous laisser indifférent et vous traumatisera face à l’horrible diégèse incroyablement réaliste. Si les scènes polémiques restent globalement suggestives et implicites, elles ne perdent pas pour autant de leur intensité ou de leur côté dérangeant. On sait très bien ce qui se passe et cela rend la vision de certains plans vraiment difficiles. La BO rajoute un maximum de mélodrame et de tragique. On ne s’apitoie pas non plus sur le misérable sort de ces deux innocents enfants alors qu’ils affrontent sûrement une des plus délicates situations possibles. Au contraire, on les malmène encore un peu plus.
Deux enfants sont touchés : l’un va plutôt y prendre goût et ressentir de l’amour pour son agresseur (et coach de baseball) tandis que l’autre va faire un blocage mental et oublier la totalité de ces événements sordides. Ils vont vieillir et prendre des chemins différents. Le premier est très justement interprété par Joseph Gordon Levitt, un prostitué gay couchant pour une cinquantaine de dollars avec n’importe quel homme d’âge mûr, imprudent et antipathique. Le second joué par Brady Corbet, solitaire et brillant, est certain d’avoir été kidnappé par des extra-terrestres. L’un veut s’éclater et vivre à New-York, l’autre cherche des réponses concernant son possible enlèvement par des OVNI.
On les suivra pendant une dizaine d’années avec leurs quelques amis et leur mère. Leur vie de drogués, d’homosexuels au quotidien, de « marginaux ». Dénonçant avec une efficacité surprenante la pédophilie grâce une violence psychologique insoutenable et un développement mi glauque, mi fantastique digne des plus sombres drames. A voir si vous avez le cœur accroché !
En bref
8
Kazuyuki Asai
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