Le réalisateur décide de faire après le magnifique drame Magnolia, une comédie absurde et décalée, hélas plus lassante que comique. L’ambiance est en effet particulière et il est difficile de rentrer complètement dedans. Piano bizarre, coups de téléphone omniprésents mais surtout plein de petits puddings à 25cents pour gagner des miles d’une compagnie aérienne. Si la photographie est en revanche vraiment sublime (ce plan en contre-jour où nos héros s’embrassent par exemple), la mise en scène nous laissera aussi pantois que sceptique. La BO est franchement moyenne et ne saura pas vous convaincre. On doit tout de même accorder une ovation à Adam Sandler : un acteur prometteur dans la lignée d’un Jason Biggs à la sauce Woody Allen. Il porte le film, seul et à bout de bras, ses mimiques, ses expressions : tout est intéressant chez lui. Sa psychologie fort spéciale nous fascinera de mêmes que ses interrogations, son caractère et ses relations avec les femmes. Homme opprimé par ses 7 sœurs, concepteur de mobiliers douteux et doutant de sa sexualité. Le reste du casting est tout de même bon, on retrouve Philip Seymour Hoffman et Emily Watson. Toutefois, l’univers dans lequel il évolue n’est pas toujours captivant. Les personnages qui l’entourent restent fades, peu attachants. Certes, il y a de belles trouvailles dans l’humour absurde, les interactions entre protagonistes restent imprévues et innovantes cependant, c’est un échec concernant le côté « drôle » du film. Si vous esquissez un sourire ne serait-ce que deux fois, c’est déjà une prouesse. C’est intéressant, mais à vouloir faire trop original et décalé, on est un peu perdus ne sachant pas trop où tout cela va nous mener. On est tout de même heureux de ne pas subir les mêmes insupportables longueurs que dans ces derniers films. Si le héros est superbe, l’intrigue l’est moins, difficilement accessible et pas vraiment marrante, l’absurde prenant le pas sur la comédie romantique. Dommage.