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Critique de L'Ivresse de l'argent

par Kazuyuki Asai le ven. 14 juin 2013 Staff

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Sélectionné à Cannes (2012), le réalisateur nous propose une nouvelle fable sur la bourgeoisie coréenne toujours sur un fond de mélodrame. Mise en scène parfaite encore une fois, glaciale mais magnifique. Entre des murs sombres et des pièces lumineuses se trouvent mobiliers de luxe, pièces d’art, design moderne, gastronomie divine et (évidemment) des sublimes bouteilles et verre à vins dans la main de chaque personne, le tout illuminé d'une volupté délicieuse. La BO est elle-aussi vraiment belle, manquant un peu de profondeur, plus méli-mélo que dramatique mais enivrante tout de même. Quant au casting, il est tout aussi luxueux que les décors. Kim Kang Woo en majordome BCBG dévoilant son immense charme petit à petit. Hyo Jin Kim jouera une riche femme au combien sexy et charismatique tandis que Yun Yeo Jung interprétera son imposante mère, horrible et froide. Et pourtant elle et sa fille feront de l’œil à ce beau majordome. Le reste des acteurs est du même niveau, impitoyable, ne laissant jamais transparaitre leurs sentiments, présentant toujours bien. Nous évoluons donc dans la famille Baek, riche empire coréen, lieu de dépravation, d’orgie et de débauches. Les personnages sont attachants malgré le fait que ce sont de véritables pourritures obsédés par le pouvoir, le sexe et… l’argent. Délaissant leurs enfants, vivant égoïstement, n’aimant réellement personne plus que les millions de wons en leur possession. Hélas, on connaît la recette et on n’est plus surpris, choqué ni ému par les drames se déroulant dans cette famille. On saluera les clins d’œil à The Housemaid, mais cette œuvre n’arrive pas à retrouver la puissance et les larmes de son prédécesseur. L'incroyable photographie permet de ressentir les émotions au plus proche des protagonistes, on éprouve de l'envie et de la sympathie pour eux mais rarement de la compassion. Merveilleux sur la forme, le film réussira presque à toucher l’ivresse du cinéma.

En bref

Im Sang Soo réussit à nous faire vibrer presque autant qu'avec The Housemaid même s'il ne se renouvelle pas.

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