Le réalisateur présente un film d’horreur sympathique sur un léger fond tragique. Le point fort de ce film (et peut-être le seul d’ailleurs) c’est sa réalisation ultra maitrisé. Cadrages et montages sont merveilleusement réussis livrant une mise en scène particulièrement belle (bougies, sang, plan rapprochés, effets filmiques, la danse tournante du bal), hélas qui a parfois mal vieilli (effets spéciaux notamment) et qui ne propose pas vraiment de gore ou d’horreur. La BO est moyenne, parfois profonde et prenantes, parfois ne collant pas du tout aux images, nous laissant insensibles. Sissy Spacek interprétera le rôle majeur de cette œuvre, bouc-émissaire de sa classe, envahie par sa mère hautement croyante et fanatique et ne sachant que faire de son don de télékinésie. Offrant une prestation correcte au début, excellente sur la fin, on sera vite convaincu par son personnage. Au casting se rajoute John Travolta et Nancy Allen en étudiants trouble fêtes dont la performance est limitée (vu le peu de temps qu’on les voit à l’écran) Le véritable problème de ce film, c’est qu’il nous a usurpés. On s’attendait à un film d’horreur fantastique, nous voilà servi avec une œuvre absolument pas terrifiante, peinant à créer un pauvre suspens, à amener un petit peu de frissons ou même tout simplement à poser une ambiance tendue et flippante. De ce côté-là c’est un échec total. Alors oui, c’est sympathique de malmener cette pauvre fille ayant tous les tracas du monde mais ce n’est pas pour autant captivant et encore moins prenant. Le pouvoir de celle-ci est mal/sous exploité de même que sa psychologie rapidement passé à la trappe. Ici, rien n’est dérangeant et pourtant ce film est dérangé. Sans pour autant être ennuyeux, le récit ne passionne clairement pas et ne peut se démarquer par son scénario superficiel. Bien que « mignon » pour un film du genre, le film possède une mise en scène excellente. Hélas, ses nombreux autres défauts ne lui permettent pas de nous divertir pleinement. Le diable n’est pas présent dans cette fable lycéenne. Dommage.