Présenté à Cannes comme un thriller torride, ce film n’est guère plus que de la passion charnelle. Car oui, on va s’en taper des scènes érotiques, voire lubriques tantôt pudiques tantôt clairement vicieuses et explicites. Les personnages se promenant sur la plage nus, les ¾ du temps, on va en voir des paires de fesses à l’écran pour notre plus grand (dé)plaisir. Rappelons-le on n’est pas dans un porno, le récit est censé développer un amour passionnel entre deux hommes (dont un meurtrier). Hélas non ce n’est clairement pas ça, l’intrigue passe à la trappe et l’œuvre préfère montrer du sexe cru afin de combler les nombreuses failles du scénario. Sa lenteur et sa répétition notamment puisque tout se passe au même endroit : le lac, et que la diégèse s’étire sur une semaine. Que d’excitations donc lorsque tout se termine en 2 minutes de manière bâclée pour combler le manque de dynamisme et d’intérêt du film. Tout n’est pas non plus à jeter, Pierre Deladonchamps est incroyable dans son rôle d’homosexuel dragueur et atteint d’un coup de foudre. Le reste du casting convaincra grâce à son charme notamment. Il n’y a pas de BO, rare donc d’entendre autre chose que les ébats masculins entrain de jouir ou le bruit du vent dans les arbres près du lac. Impossible de s’évader grâce à la musique donc. La photographie est très belle, les plans des scènes de meurtres sont excellentes, originales. Le lieu d’action et les corps sont mis en valeur grâce à un cadrage et un tournage judicieux et jamais trop lourd. Ce lac illuminé par le soleil et envahie par cette végétation luxuriante ne peut que faire rêver. Cependant la très bonne mise en scène ne peut à elle-seule réussir à nous garder éveiller face à un récit qui s’épuise déjà dès les premières minutes et des dialogues aussi vides que maladroits. L’ennui est présent de A jusqu’à Y. Grosse déception de la part de cet inconnu qu’on aurait préféré ne pas rencontrer.