Le réalisateur fait dans le social avec un film plongeant au cœur de la pauvreté (financière et culturelle) d’Harlem. Precious, joué par Gabourey Sidibe est une jeune fille noire de 16 ans, déjà maman aussi grosse que gentille et attachante, maltraitée mais ne perdant jamais espoir. Sa prestation est à saluer car elle porte le film à la force de ses deux bras, incroyablement touchante. Paula Patton est sublime en éducatrice spécialisé de l’école Each one Teach one, altruiste et femme au grand cœur malgré ses problèmes. On sera moins touché par la performance de Mariah Carrey en assistante sociale mais d’une manière générale le casting est très convaincant. Là où le film pèche c’est surtout à cause de sa mise en scène fortement discutable et qui ne plaira pas à tout le monde. La BO certes sympa, reste trop décalée, pas franchement dans l’ambiance du film. Le cadrage est souvent mauvais, on croirait parfois voir un travail d’amateur et certaines séquences auront clairement dû être supprimées (les rêves de l’héroïne notamment). Le récit se veut volontairement ironique, comme lorsqu’il présente à la télé un film en VOSTEN alors que les personnages sont illettrés. Un humour constant, qui détendra l’ambiance globalement lourde, déprimante, éprouvante. On saute à pied joint dans la misère de cette famille complétement cassos, une mère violente, un père violeur, une fille violée et enceinte et analphabète, une petite fille trisomique. Il faut croire que tous les malheurs du monde tombent sur le dos de cette pauvre Precious qui n’a vraiment rien pour elle à part son rêve de tourner un clip. On est tout de suite touché, ému par le destin tragique de cette adolescente, le récit s’abstient de tomber dans le larmoyant et nous présente un réalité dure et des protagonistes forts, qui ouvre nos esprits face à la merditude de la vie que cette femme peut avoir et comment elle va, tenter de s’en sortir. Un Fish Tank afro-américain boulversant !