Le réalisateur nous gratifie ici d’un thriller à twist pas folichon du tout.
Tout d’abord le suspense haletant n’est clairement pas là, on s’ennuie même parfois pendant les longueurs. Alors que cinq compères sont sur une affaire de 91 millions de dollars, la police retrouve les cadavres de plus d’une vingtaine de personnes dans un port et seulement deux survivants. Alléchant mais pas captivant pour le moins du monde.
Kevin Spacey joue toujours aussi bien son rôle d’homme simple mais mystérieux, tandis que le reste du casting n’est pas terrible : Benicio Del Toro, Gabriel Byrne ou Kevin Pollak ne sont pas de superbes acteurs et livrent des performances plates, sans âme de gangsters et policiers. Pete Postlethwaite n’est pas mauvais en homme de main, son rôle est intéressant mais sous-exploité.
Ce qui peinera à nous emporter c’est le développement du scénario. Comme le film n’est qu’une succession de flash-back, aucune surprise digne de ce nom ne sera au rendez-vous. On ne sent ni happé dans le récit et on ne s’attache pas aux personnages trop superficiels. Aucune profondeur dans ce thriller définitivement peu noir où tout est plus ou moins prévisible. Quant à la fin, bien que magistralement amenée, on s’en doutait depuis le début de ce qui s’était vraiment passé (malgré les mensonges montrés à l’écran pour nous dérouter). Il n’y avait que cette solution de réellement probable pour conclure une œuvre du genre, du coup c’est bien dommage car on perd la dimension de rebondissements. Cependant pour une fois, le film se termine sur une jubilation du « méchant » bien trempé et réussie.
Sympathique du coup mais pas le film de l’année (dont on m’avait parlé) qui finalement ne fait tant que ça dans l’original et ne parvient pas à réellement nous convaincre.
En bref
6
Kazuyuki Asai
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