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Critique de Lone Ranger, Naissance d'un héros

par Kazuyuki Asai le jeu. 8 août 2013 Staff

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La recette de ce film : prenez un Pirate des Caraïbes, jetez lui quelques gouttes de western et laissez le moisir au soleil. Qu’il est affligeant de constater que le réalisateur nous ressort un humour des plus lourds et redondants, des blagues et des passages comiques tellement clichés qu’on se demande qui elles font encore rire (à part les enfants de 12 ans trop bons publics). La mise en scène possède une grosse qualité : le budget lui permet de faire des cascades exceptionnelles et des décors et costumes somptueux. Dommage que le casting (qui a dû lui aussi être payé bien cher) livre des performances fades, déjà-vu et surtout dénuées de charisme. Johnny Depp se morfond dans un rôle d’indien bizarre aux mimiques et réactions prévisibles. Armie Hammer bien que sympathique au départ en procureur coincé, devient bien vite un ranger masqué sans personnalité. La palme de l’actrice la plus inexpressive de tout Hollywood revient à Ruth Wilson mauvaise de bout en bout. Finalement seul Helena Bonham Carter joue son rôle parfaitement, dommage qu’elle apparaisse si peu à l’écran. Le récit se complait dans une diégèse inintéressante : Tonto racontant son histoire dans un musée à un petit enfant. Le tout met beaucoup de temps à démarrer, promet de très longs moments d’ennui si comme moi vous n’êtes pas sensible à l’humour débile omniprésent. Le scénario se joue des codes du genre et n’hésite pas à faire du n’importe quoi en s’enfonçant dans un scénario clairement destiné au moins de 10 ans. Rien ne va plus quand sur la musique de Rossini, notre héros masqué cavale à cheval sur un train en marche et sautant de toits en toits: risible ! Toute l’histoire pue le réchauffé et les personnages ne sont pas attachants pour le moins du monde (j’ai bien aimé les lapins carnivores cependant). Et bien sur l’américain ne peut pas omettre de nous sortir une bonne grosse morale comme quoi tous les blancs sont des méchants et tous les indiens sont des victimes persécutées. Cette dichotomie du bien et du mal est effarante, lorsqu’on ose proposer un héros « hors la loi ». S’embourbant de la tête aux pieds dans des stéréotypes, le réalisateur livre un film impersonnel et fade qui ne nous convaincra pas.

En bref

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