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Critique de Epouses et Concubines

par Kazuyuki Asai le mar. 24 sept. 2013 Staff

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Lorsque la grâce, la majesté et la féminité sont réunies, on a le droit à un chef d’œuvre comme le prouve cet excellent film. Comme dans la majorité de ses œuvres, le réalisateur dépouille son film et offre au spectateur une photographie des plus raffinés où chaque détail émerveille. Entre les sublimes costumes variés et colorés que portent ces femmes et les décors somptueux, on joue dans la cour des grands. On est dans l’opulence, le trop plein mais aussi la finesse et l’art. Tandis que l’intérieur semble sublime, les froids et gigantesques murs de pierres et les chaudes mais cruelles lanternes rouges de l’extérieur ne font pas de cet endroit un réel palais. Le récit développe sous une forme de tragédie de l’enfermement les affrontements quotidien de quatre épouses pour avoir les faveurs du maitre de maison. En effet s’il passe la nuit avec elle, les lanternes rouges sont allumées devant leur maison et elles deviennent la reine de la maisonnée durant l’entière journée. C’est donc par des coups bas, des manigances plus ou moins fourbes, des abus de charmes et des fausses bonnes manières que les quatre femmes vont entrer en conflit. La dernière épouse venant d’arriver va bien vite comprendre qu’elle va devoir se battre pour garder sa position et son statut de concubine. Complots, rumeurs, crêpages de chignon, la concurrence est rude pour obtenir le roi dans son lit et les échanges verbaux bien que toujours politiquement correct ne manquent pas de piment. Le casting est absolument incroyable, Gong Li interprète la quatrième épouse avec une fureur et une vitalité sans pareilles, jeune, belle et cultivée elle va s’opposer aux trois autres épouses, particulièrement à Caifei He, la troisième épouse cantatrice, d’une beauté inégalable et capricieuse. Le reste des acteurs, bien qu’ayant des rôles plus secondaires nous convaincront sans peine. On plonge dans cette géante famille ne pouvant pas vraiment se supporter, chaque épouse cherchant à surplomber les autres. Le développement est crescendo, on tombe donc de plus en plus dans les manipulations typiquement féminines et vicieuses et où les femmes dévoilent ce qu’elles ont vraiment sur le cœur. Enfermée, dirigé par un maitre dans un monde macho, aux petits soins de monsieur, la liberté dont elle pensait jouir en venant vivre ici n’existe pas. Se finissant de la meilleure façon possible, soit un horrible drame, on restera marqué à tout jamais par la grandeur des émotions mises en jeu. Un incontournable.

En bref

Avant le sublime Hero, le réalisateur signait déjà son premier chef d'oeuvre: un drame gracieux et profond.

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