Le réalisateur américain nous offre avec ce drame, sans conteste son film le plus abouti. Il reprend son comédien fétiche à ses côtés : Johnny Depp qui lui aussi va livrer une de ses meilleures performances à l’écran en jouant une sorte de pantin crée de toutes mains par un savant et ayant des ciseaux à la place des mains. Il sera accompagné par la souriante et adorable Dianne Wiest, représentante en cosmétique au grand cœur. Et il tombera amoureux de la jeune Winona Ryder, en étudiante déchirée sentimentalement entre son ex-copain et le mystérieux Edward. Le casting n’aura donc aucun mal à nous convaincre. La mise en scène est elle aussi une des plus réussies de Tim Burton, il offre tantôt un monde coloré, standardisé, monochrome, où tout est identique et où l ‘étrange(r) n’a pas vraiment sa place, tantôt un monde sombre et lugubre où l’art jaillit de tout part et laisse place à la créativité. Les costumes sont excellents et Johnny Depp est méconnaissable dans ce pantin dénué de mains mais pas de cœur. Le récit se concentre sur l’intégration progressive d’Edward, un homme pas comme les autres dans une société normalisée où le quotidien de chacun est programmé. Critiquant avec efficacité la vie des banlieues américaines et la non acceptation de la différence, le scénario se veut volontairement dramatique bien que présentant également quelques scènes humoristiques. La vie d’Edward, tragique d’abord apprécié par le peuple, élément nouveau dans l’environnement attisant la curiosité de tous, il va devenir peu à peu le bouc émissaire de tous les malheurs de la ville. Profond, triste et spécial, le développement n’arrête pas de nous surprendre ne tombant jamais dans des clichés du pathétique, tout est bien dosé et on adore. Le réalisateur prouve qu’il a vraiment du talent et crée de toutes mains son film le plus touchant, son plus beau visuellement, son meilleur quoi !