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Critique de Samaria

par Kazuyuki Asai le lun. 23 sept. 2013 Staff

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Le provocateur réalisateur coréen nous plonge dans le monde de la prostitution lycéenne (enjô kôsai). Le film s’ouvre donc sur deux meilleures amies semblant s’aimer fortement, l’une est entremetteuse et l’autre se prostitue. La première prend les rendez-vous et s’arrange des petits détails tandis que la seconde couchent avec les clients sans ronchonner. La relation qui les unit fascine, leur conception de leur métier, du sexe, de l’amour, on sent le chef d’œuvre pointer le bout de son nez. Les dialogues sont profonds, sous le masque de jeunes filles innocentes ces filles enfreignent la loi, tout ça pour se payer un billet d’avion pour l’Europe. L’amour qui les lie est captivant, se jugeant entre elles, se disputant aux sujets des clients les trouvant dégoutant mais ne voulant surtout pas arrêté. Hélas, un drame arrive, certes il est merveilleusement bien apporté mais après qu’il se soit entièrement consumé, le film tombe dans des abysses de nullités. Le propos change complétement, on suit un policier filant les clients de prostitués mineures, les menaçant, leur faisant la morale ou les tuant si la leçon ne leur a pas suffi. Ce vengeur sauveur est exécrable, on n’aura bien du mal à comprendre ses motivations. Paf, j’ai vu une morte alors je pète un câble et je vais buter les clients n’osant toucher aux innocentes lycéennes (qui n’agissent absolument pas sous la contrainte). Voulant livrer un récit violent psychologiquement, il nous promène finalement avec quelque chose ne semblant pas réaliste, surfait même peu crédible par moment. Que reste-t-il ? Une superbe comédienne principale : Kwak Ji Min, jouant parfaitement les entremetteuses à la fois complice et innocente, belle et touchante. Sa partenaire de départ est sublime aussi avec son sourire ineffaçable jouée par Seo Min Jung. En revanche Lee Uhl est incroyablement mauvais, déjà que son personnage n’intéresse pas le moins du monde, il n’arrive pas à le rendre attachant ou repoussant, on s’en fiche juste complétement de lui. Enfin on retrouve une bonne photographie esthétique sauvant le film du désastre complet proposant des plans vraiment merveilleux évoquant grâce et solitude.

En bref

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