Présenté à Cannes et à Deauville, on attendait beaucoup de ce film qui finalement est loin d’être exceptionnel. Le casting est pourtant incroyable avec un Casey Aflleck toujours aussi désinvolte (avec sa voix trainante) jouant un gangster décidé et malin. Il est rejoint par Rooney Mara interprétant probablement son meilleur rôle, en jeune mère reconvertit à la vie normale. Notons aussi la présence de Ben Aflleck très sympathique en shérif même si on a du mal à vraiment l’aimer. Le récit raconte la séparation déchirante de deux amants, lui partant en prison après s’être accusé du meurtre qu’a commis sa dulcinée, elle, enceinte tentant de retrouver une vie stable et attendant un jour de voir son amant sur le pas de sa porte. L’histoire est assez classique et n’innove pas vraiment par son pitch ni par son développement. Quatre années ont passés avant que le héros s’échappe de prison essayant de rejoindre sa fiancée qui elle a totalement changé de vie. Il est assez amer de voir à quelle point leur relation s’est transformé mais surtout on est déçu par le manque d’émotions de la chose. On est dans la retenu, on ne montre presque rien, ni larmes, ni sourires ni scènes vraiment touchantes et on ne s’enfonce pas dans un drame profond. Ca fait superficiel voire artificiel puisqu’on a parfois du mal à comprendre la réaction des personnages. Toutefois tout n’est pas à jeter, la mise en scène propose une photographie jouant avec l’ombre et la lumière très gracieusement et une BO très retro far West, vraiment entrainante. Dommage que le propos ne captive pas plus que ça et soit même soporifique par moments. Le final excellent et puissant sauvera une seconde moitié de film trop lente et impersonnelle. Plaisant, bien réalisé mais pas assez juste ni attachante pour vraiment nous captiver.