6

Critique de Still Life

par Kazuyuki Asai le jeu. 31 oct. 2013 Staff

Rédiger une critique
Le cinéaste chinois signe ici un voyage poétique plus proche du documentaire que de la fiction. En effet, les événements se déroulent peu après la construction du barrage des Trois Gorges en Chine. Des milliers de populations se sont vus déplacer pour aller vivre ailleurs. Deux personnages, un homme et une femme sont à la recherche de leur famille qu’ils n’ont pas vue depuis très longtemps. Visuellement c’est excellent, on voyage dans diverses régions de la Chine et on aperçoit vraiment l’urbanisation en puissance dans laquelle elle vit. On est aussi témoin de la pauvreté environnante, du manque réel de cohésion et de communication dans les services chinois. On se demande comment est-il concrètement possible de ne pas revoir sa famille pendant 16 ans. C’est peut-être la barrière culturelle qui est trop grande, car on ne connaît pas vraiment cet aspect-là de la vie. Du coup on s’émeut assez peu pour les personnages. Pour ne pas dire que leur vie ne nous intéresse pas le moins du monde. Trop distant de nous, on aura bien du mal à compatir à leur sort. On est transporté, par bateau, à pied, en voiture ou moto, dans une multitude de paysages différents évoquant divers aspects actuels du pays. Mais la superbe photographie ne suffit pas à nous captiver. Rajoutons que les acteurs sont globalement inexpressifs, tirant toujours la même face. Le duo principal composé de Zhao Tao et Han Sanming peinent à nous convaincre. Ils sont plus qu’ils ne jouent des chinois de classe moyenne vivotant et survivant, n’ayant pas l’air de s’intéresser à grand-chose et finalement ne savant pas trop ce qu’ils recherchent. Ce manque de motivation de la part des protagonistes nous empêche de vraiment apprécier cette œuvre. On ne s’ennuie pas non plus mais c’est beaucoup d’images pour des quenelles, sous prétexte de défendre une grande cause noble et honorable, le réalisateur perd de vue qu’il a un public à captiver. Et pour cause, on ressort du film, à peine divertit ou touché, en se demandant l'intérêt de ce voyage critique bien trop centré sur sa contrée d'origine. Dommage.

En bref

6
Kazuyuki Asai Suivre Kazuyuki Asai Toutes ses critiques (611)
Laissez un commentaire
Commentaires (0)