Comédie dramatique sous le signe de la folie, ce film américain est un véritable voyage au sein d’un asile. Il est tout d’abord porté par des comédiens tous talentueux. On salue haut et fort l’interprétation sans faille de Jack Nicholson, vraiment incroyable en prisonnier se faisant passer pour fou afin d’intégrer un hôpital psychiatrique. Son jeu est bluffant, entre perversion, semblant de folie, pulsions dévastatrices et forts sentiments amicaux, il donne son maximum dans ce rôle. Il est soutenu impeccablement par Louise Fletcher, une infirmière froide et disciplinée tentant d’aider tous ces malheureux. Le reste du casting est essentiellement composé de patients de l’asile extrêmement à l’aise dans leur rôle de dépressifs ayant perdu goût à la vie, on signale notamment l’adorable Brad Dorrif mais tous les acteurs sont bons. On est littéralement aspiré dans ce quasi huis clos, où évoluent une vingtaine de patients plus ou moins atteints psychologiquement. Lieu où les relations humaines sont simplifiées, infantilisées et rythmées et où le dialogue et l’expression n’est finalement pas permis comme on le souhaiterait. Lieu sauveur de vies mais privant de sa liberté propre. On est emporté au plus proche de ce système méconnu et ému, bouleversé, touché par tout ce qu’il s’y passe, les liens qui s’y créent. Notre héros va tomber de haut en comprenant petit à petit que l’asile n’est pas la porte de sortie idéale qu’il espérait être à la prison. Ce petit monde enfermé dans sa coquille n’est pas régit par les mêmes règles que l’extérieur. Il va donc essayer d’apporter un peu de gaieté, de vie et d’humour dans cet univers dépressif à sa manière. S’opposant aux forces autoritaires, il va changer ingénieusement pour le meilleur et pour le pire le quotidien des autres et leur apprendre à revivre. Incroyablement fort émotionnellement, on sera soufflé par une fin aussi triste que fatale renversant totalement la situation. Un petit chef d’œuvre qui dévoile des images profondes et dénonciatrices.