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Critique de Adieu ma concubine

par Kazuyuki Asai le jeu. 30 janv. 2014 Staff

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Immense drame historique, ce film chinois nous fait découvrir son opéra dans la plus pure des traditions. On est charmé par la beauté des costumes des opéras aussi colorés que raffinés. Mais également par les décors du film nous immergeant littéralement dans les us et coutumes chinois. On découvre avec émerveillement toutes les subtilités de cet art de scène. Enfin un court moment car les chants stridents des acteurs auront bien du mal à nous plaire, barrière culturelle oblige. La mise en scène reste toutefois splendide nous transportant littéralement à l’intérieur de ces opéras ainsi que dans les diverses époques de la Chine d’après-guerre. Les acteurs sont excellents. Leslie Cheung est merveilleux dans son rôle androgyne, homme de scène se travestissant afin d’interpréter le noble rôle de la concubine dans la célèbre pièce éponyme au film. Changeant de sexe aisément, son caractère lunatique est impressionnant. Zhang Fengyi est également surprenant en acteur jouant le Roi de l’opéra. Gong Li est merveilleuse en ex-prostituée aussi belle que maligne, ayant bien compris comment manipuler les hommes à sa guise. Le reste du casting soutient ce trio détonnant avec dynamisme, profondeur émotionnelle et rôles convaincants. Le récit est dense, retraçant la trentaine d’années qui ont transformé voire bouleversé la Chine à travers le destin d’acteurs d’opéra. On est touché par la jeunesse des personnages, constater leur formation aussi dure que stricte afin de devenir un vrai acteur d’opéra. Leur force et leur détermination sont infinies et leurs efforts vont payer puisqu’ils vont se retrouver propulser sur le devant de la scène. S’ensuivent ensuite manipulations, changements de pouvoir politique, nouvelles perceptions de l’opéra et de ses acteurs. Chaque personnage tente de sauver sa peau entre les déboires politiques du pays. On est parfois un peu las des retournements de vestes trop nombreux. Couplé à la lenteur du développement, certains passages alourdissent la narration. Toutefois on reste captivé par la beauté et le côté tragique du récit se terminant sur un point d’acmé excellent.

En bref

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