Baguenaudes simple
De la même manière que Guerre, son précédent ouvrage, Baguenaudes explore les limites de travaux illustrés classiques d’un point de vue graphique par la juxtaposition dans un même récit de différentes techniques comme le dessin, la gravure, la peinture, et le texte manuscrit.
Marion Jdanoff y poursuit également son travail d’introspection en explorant, cette fois, un thème tout aussi complexe, celui de son rapport à l’intimité, à l’amour, qu’il soit physique ou pas. Baguenaudes est pour elle une tentative pour se sortir des fréquentes embûches qui ponctuent les relations intimes et la proximité des corps.
Marion Jdanoff l’a avant tout fait pour elle, parce que son rapport aux interactions physiques est selon elle, compliqué. Elle se sert du dessin et du récit en images comme un formidable outil d’invention, de matérialisations d’imaginaires, d’émotions. Il lui a paru soudain évident que ce serait le moyen idéal pour explorer ce terrain accidenté. L’exercice est doublement passionnant : quelles images elle se fabrique, et comment elle les fabrique.
Baguenaudes est une boîte à outils un peu bordélique qu’elle peut ouvrir pour raconter son rapport aux corps. Le sien, celui des autres. Un mode d’emploi et une boite de jeux. Son profil Tinder en quelque sorte.
Pourquoi chercher à publier une recherche aussi personnelle ? Bonne question.
Parce qu’elle n’est pas un cas isolé. Nous sommes pris.e.s dans des maillages complexes de rapport de pouvoirs qui se logent jusqu’au fond de nos corps. Il n’est pas si étonnant que nous rencontrions des difficultés aux mêmes endroits.
Comment inventer un truc à soi ? Comment et de quoi parler ? Se proposer des imaginaires, les construire, seul.e , à 2, à 3, à 18. Savoir les partager et les ajuster.
Bref, d’abord baguenauder, l’alpinisme hyper technique viendra après . Et seulement si on en a envie. L’idée ici était de bricoler une série d’outils ré-appropriable. Ce qui, pour elle, est au cœur de l’idée de publication. D’où sortir Baguenaudes du tiroir.
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