Tarek BEN YAKHLEF (Tarek)
Diplômé de la Sorbonne (université Paris I) en histoire médiévale et en histoire de l’art, Tarek a sorti Paris Tonkar en 1991 à l’âge de 19 ans : premier livre d’art publié en Europe consacré au Spraycan art à Paris. Celui-ci est devenu un ouvrage de référence pour tous les amateurs d’urban art et les spécialistes du Hip-hop. Il a exposé ses premières peintures en 1992 à l’espace Chapon lors de la grande exposition Paris Graffiti, un événement marquant puisque le magazine 1Tox est lancé au même moment. Il a participé à l’organisation de cette exposition et au lancement du magazine : le graffiti art connaît alors ses premières heures de gloire.
Tarek a préféré se détacher de ce milieu pour mieux se consacrer à ses études et à l’écriture de son mémoire consacré aux néo-platoniciens à Bagdad durant l’âge d’or des Abassides. Il a étudié la langue arabe à l’institut Bourguiba de Tunis de 1992 à 1993, tout en réalisant de nombreux reportages photos. Il a vécu à Damas, entre 1995 et 1997, où il a enseigné le Français et a donné des conférences au centre culturel français (Damas et Alep) ainsi qu’à l’école des Beaux-arts de Lattaquié. Son travail photographique est exposé à Lattaquié et à Damas puis en France dans de nombreux lieux dont le centre culturel syrien à Paris et divers espaces culturels en province.
Depuis 1999, Tarek a écrit plus d’une soixantaine d’albums chez plusieurs éditeurs pour lesquels il a rencontré l’adhésion du public et a remporté de nombreux prix dont le Saint-Michel du meilleur scénario en 2007 pour sa série Sir Arthur Benton. Cette même année, son travail sur cette série a fait l’objet d’une grande exposition de 200 m2 au Mémorial de Caen durant quatre mois : c’était la première fois qu’une bande dessinée était ainsi mise en valeur dans un lieu d’histoire et de mémoire. Ses albums BD jeunesse sont souvent utilisés dans les écoles et dans les parcours de lecture depuis 2004.
Tarek donne régulièrement des conférences sur la bande dessinée, l’histoire et l’art contemporain. Il se consacre de plus en plus à la photographie et prépare actuellement une édition anniversaire de son premier ouvrage ainsi qu’un livre sur l’histoire du graffiti de 1983 à 1995. Depuis vingt ans, il travaille et réfléchit sur différentes expressions artistiques : bande dessinée, graffiti, urban art, photographie, vidéo, calligraphie arabe. Il a aussi collaboré dans de nombreuses revues comme Bédéka, Meuriad ou encore Ya ! en tant que journaliste ou auteur de bande dessinée.
L’année 2010 a marqué un tournant dans son parcours artistique puisqu’il s’est mis à diriger une revue consacrée à l’art urbain et le graffiti : Paris Tonkar magazine et à collaborer régulièrement à International Hip-Hop, Cosmic Hip-Hop, Fatcap magazine et Lectrics. La même année, il a co-écrit le scénario d’un pilote pour une série TV américaine et a commencé à exposer en Suisse puis au Canada avant de proposer son travail pictural et photographique en France !
La bande dessinée n’est pas délaissée pour autant : il a scénarisé de nouvelles séries dont une consacrée à la Rafle du Vel’ d’Hiv chez Quadrants avec Christian Maucler au dessin (le premier tome est prévu pour la rentrée 2012), une autre sur La guerre des Gaules (2 tomes de prévus, le premier a été présenté en avant-première au FIBD d’Angoulême en 2012) et Turcos, une histoire sur les Indigènes dans les tranchées (Batist au dessin), chez Tartamudo. L’album est nommé pour le prix Tournesol et Tarek a présenté le documentaire qu’il a réalisé, Turcos le making-off, lors du FIBD. Il travaille également sur une histoire avec Seb Cazes pour les éditions du Moule à gaufres intitulé Le Concierge. À l’occasion des championnats du monde karaté en 2012, il a écrit un récit que son compère Batist a illustré.