Chronique Dream Team

Découvrez la chronique de cette série sportive signée Takeshi HINATA

A l’occasion de la reprise prochaine de la série Dream Team en volumes doubles (à partir du 18 février), je me propose de faire le point sur cette excellente série injustement boudée par le public français.

Manga sportif de Takeshi Hinata (dont c’est la seule œuvre à ce jour), Dream Team est arrivé en France grâce à l’éditeur Glénat, qui le publie depuis juillet 2011. Malheureusement, la série n’a pas eu le succès escompté et sa survie dépend maintenant de l’assiduité du lectorat français.

Comme laisser mourir cette série constituerait un immense gâchis, tant du point de vue de sa qualité que par rapport aux efforts fournis par l’éditeur français pour poursuivre sa publication, j’ai pris l’initiative de lui donner un peu plus de visibilité (dans la mesure de mes maigres moyens certes), en espérant convaincre ceux d’entre vous qui me lirez de la valeur de cette série.

Mais abrégeons donc ces atermoiements ! Dream Team, de quoi que ça cause ti ?

De manière extrêmement classique, nous allons suivre les tribulations du jeune Sora Kurumatani, lycéen de son état et fan inconditionnel de basketball. Complexé par sa petite taille (1m49), il ne se laisse pas pour autant abattre et décide de rejoindre l’équipe de son lycée. Une fois sur place, il se rend compte que le club n’est qu’un ramassis de voyous, tous plus glandus les uns que les autres, n’ayant aucune intention de jouer à ce sport. A moins que…

Vous l’aurez compris, si Dream Team brille, ce n’est pas par son pitch de départ. On pioche un peu dans tout ce qui a été fait avant, type Rookies, Slam Dunk et consorts (concernant la taille du personnage principal, on anticipe même un peu sur Haikyû).

Mais alors quoi ? QUOI ? Eh bien voyons cela.

 

 

 

Un parti pris à double tranchant

Je n’ai malheureusement aucun visuel autre que les couvertures (gentiment offertes par Glénat) à vous proposer pour illustrer mon propos, les droits acquis par l’éditeur français ne comprenant pas la diffusion.

Cependant, rien qu’avec les couvertures, vous sentez bien où je veux en venir : le graphisme. Si j’y adhère complètement, à titre purement personnel, il va sans dire que le trait risque d’en rebuter plus d’un. Simplement, il serait vraiment dommage de se tenir éloigner de cette série à cause de son dessin.

Ne vous attendez pas au dessin shônen épuré et aux belles gueules à la Kuroko’s basket (dont je ne remets pas en cause la qualité graphique, attention). Ici, le trait est flottant, beaucoup plus « street » et colle parfaitement à l’ambiance.Plus que de « coller » à l’ambiance, il la transcende : même si on a l’impression que le dessin est léger et « brouillon », il est paradoxalement très dynamique, d’une extrême précision et d’un réalisme patent (pour un shônen, entendons-nous bien) ; rien n’est laissé au hasard, l’action est ultra-détaillée et lisible (position des mains, des pieds, le découpage des mouvements), les personnages masculins et féminins ont chacun leur « tronche » et la sueur des visages marqués par l’effort nous mouillerait presque les mains.

En ce qui me concerne, j’ai eu un coup de cœur pour la manière qu’a l’auteur de dessiner les vêtements : grosses godasses « old-school » et shorts et T-shirts/maillots amples dont la physique est parfaitement maîtrisée.

Bref, n’en déplaise aux goûts de chacun, l’auteur sait dessiner et maîtrise son sujet.

 

 

Un réalisme rafraichissant

Après le réalisme graphique, attachons-nous maintenant à celui de l’histoire elle-même, son découpage et à l’évolution des personnages.

Ici, pas de « super-capacités » à la Kuroko’s (encore lui !) ni même de talent inné à la Haikyû. Non, cette fois nous avons un Sora d’un mètre quarante-neuf qu’il ne faudra pas s’attendre à voir dunker. Dans Dream Team, tout s’acquiert par l’effort et la coopération : la définition même du sport.

Si Sora compense sa petite taille par une extrême précision aux tirs à trois points et une bonne agilité, et impressionne au début ceux qui le sous-estiment, il se retrouvera bien vite confronté à la dure réalité du monde du basket. Être bon individuellement ne signifie absolument rien dans un sport collectif comme le basket, et les exemples de Sora et d’un autre personnage (dont je tairais le nom pour éviter tout spoil) en sont criants de vérité.

En outre, Dream Team ce n’est pas juste un manga de sport dans lequel le personnage principal cherche absolument à devenir le meilleur. Il veut juste jouer au basket avec d’autres personnes aussi motivées que lui. Point. L’envie de gravir les échelons vient au fur et à mesure.

Même si la suite des évènements reste assez classique de ce point de vue, devenir les meilleurs n’est jamais un objectif en soi, mais est plutôt vu comme une forme de récompense pour leurs efforts. Dream Team prône des valeurs simples comme la jeunesse et le dépassement de soi, mais de manière souvent plus juste qu’ailleurs (sans rien exagérer non plus).

Les motivations de chacun demeurent aussi variées que pragmatique : on a vraiment l’impression que ce sont des adolescents qui jouent au basket lycéen (Sora a quand même une raison un peu plus profonde). Ce ne sont pas des surhommes, juste des jeunes paumés cherchant une forme de rédemption dans la pratique d’un sport ou tout simplement du plaisir.

Certes le titre reste typé « shônen » et respecte donc les codes du genre, mais il se permet de les étoffer un peu, ou en tout cas de les traiter de manière un peu moins abrupte et directe que dans la plupart des mangas sportifs. La courbe de progression des membres de l’équipe est logiquement lente et difficile (entre ceux qui pratiquent depuis longtemps et qui cherchent non seulement à s’améliorer mais aussi à tirer les coéquipiers vers le haut, ceux qui ont arrêté et reprennent doucement et ceux qui n’ont jamais touché un ballon de basket mais qui souhaitent s’y essayer).

L’équilibre du début est donc précaire tant la disparité de niveau, et donc le degré d’exigence de chacun, est forte.

Par la suite, un schéma plus classique s’installe (tournois etc…) mais toujours dans cette même ambiance, avec même un petit brin de romance.

Enfin, concernant les protagonistes, même si on peut être rebuté au départ par le chara-design particulier (à titre personnel, j’apprécie beaucoup les visages féminins de Takeshi Hinata), on parvient assez facilement à passer outre et à les apprécier. Très humains, leurs histoires paraissent parfaitement crédibles et favorisent l’empathie du lecteur.

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