Nikolavitch cause dans le poste : Mythes d'aujourd'hui et d'ailleurs

Alex Nikolavitch se penche aujourd'hui sur le processus de mysthification des héros

 

Mythes d'aujourd'hui et d'ailleurs

 

En reprenant des notes concernant l'historicité ou pas de certains héros populaires (comme par exemple le Roi Arthur ou d'Artagnan, qui ont réellement existé sans correspondre à l'image qu'on se fait d'eux à présent, ou Lagardère qui pour sa part est un personnage de pure fiction même s'il s'insérait dans un contexte historique très précis), je me suis avisé de quelque chose. En fait, ça m'a frappé assez brutalement.

Un mousquetaire, normalement, ça ressemble à ça, méfiez-vous des imitations.


Je crois que le processus de mythification de Tarzan est complètement achevé, tout comme celui de Zorro.

Ce que je veux dire par là, c'est que plus personne ou presque ne lit les romans source où sont apparus ces personnages, romans publiés il y a à peu près un siècle. Ces personnages n'ont été généralement rencontrés par nos contemporains que sous des formes dérivées (séries, bds ou films) voire purement iconisées, déconnectés de tout contexte narratif précis. Ils sont parfaitement reconnaissables à quelques éléments signifiants (masque et chapeau noirs pour Zorro, slip léopard et lianes pour Tarzan) et la narration tout autour est devenue aussi secondaire que fluide, donnant lieu à des version contradictoires consistant généralement en des relectures de versions précédentes, sans forcément qu'il y ait référence à l'original. Le « matériau source » le plus courant en ce qui concerne Zorro, ce sont actuellement, et depuis déjà quelques dizaines d'années, les rediffusions de la série télévisée produite par Disney, avec Guy Williams.

Des processus semblables (avec d'autres types de médias disponibles à l'époque) semblent avoir eu lieu autour d'Arthur et de Robin des Bois. Les « branches » du Roman de Renart et les historiettes de Nas'r Eddin le Hodja (un personnage folklorique et malin dont les fables goguenardes font partie du fond culturel du Proche Orient depuis les invasions turques) se sont probablement développées d'une façon similaire. En ce qui concerne Arthur, le matériau source originel est perdu depuis très longtemps, et chaque réinterprétation est bâtie sur des matériaux de troisième, quatrième ou (insérez ici un chiffre au hasard)ème main. À une vache près, hein, c'est pas une science exacte.

 

Et le vrai Arthur était probablement vêtu de peaux de bêtes et de restes d'uniformes romains.

 

Sur d'Artagnan, par contre, on dispose d'à peu près tous les éléments pour reconstruire le processus : histoire réelle d'un mousquetaire du roi, puis ses mémoires bidonnées, réutilisées deux siècles plus tard par un auteur de romans d'aventure, puis les continuateurs du romancier (avec des Cyrano contre d'Artagnan, par exemple) puis la foultitude d'adaptations au théâtre, au ciné, ou en BD et dessin animé à l'infidélité croissante : de nos jours, les gamins connaissent parfois d'Artagnan grâce aux films, mais ignorent que le personnage a existé et ignorent qui était Alexandre Dumas.

 

Mais il est intéressant de voir que les incarnations cinématographiques elles-mêmes s'éloignent de plus en plus du canon initial posé par Dumas, qui n'est plus qu'un cadre général dans lequel s'agitent des personnages réduits à leur stéréotype : la version des années 90, avec un génial Tim Curry en Cardinal de Richelieu aux motivations pourtant proprement absurdes, ou le plus récent blockbuster de Paul W.S. Anderson avec Orlando Bloom, qui n'a plus rien à foutre d'une quelconque reconstitution historique et nous balance des dirigeables et des mousquetaires ninjas. Inutile de dire que c'est parfaitement génial dans sa nimportequoilitude. Et c'est l'indice que le processus de mythification des Mousquetaires est bien avancé. Et le cinéma n'en est pas le seul vecteur : on se souvient aussi de cette page fameuse du History of the DC Universe de Marv Wolfman nous expliquant que c'est au plus fort des Croisades que les Mousquetaires se réunirent pour abattre le maléfique Cardinal. On peut aussi s'amuser de la réinvention asgardienne à laquelle se livrent Stan Lee et Jack Kirby dans les pages de Thor, nous inventant des clones nordiques d'Athos, Porthos et Aramis : la réduction des personnages à leurs archétypes est un signe qui ne trompe guère.

 

Marv Wolfman, le sens de la Grande Histoire. 

 

Notons au passage que ce processus de mythification peut devenir lui-même un sujet d'histoires. Il est au cœur du Star Wars sorti récemment ou du Dark Knight de Frank Miller, et l'auteur Thomas Monteleone en a fait le ressort d'un chapitre de son roman La ville au bord du temps (1977), quand, retrouvant dans les profondeurs de la cité des panoplies de Batman et Robin façon Adam West et Burt Ward, les habitants les identifient comme des héros d'un lointain passé et en font les porte-étendards d'une révolution. Dans Star Wars, ce processus est même au cœur du délire de Kylo Ren, qui s'identifie à une version mythique et inaccessible de Dark Vador, sans se rendre compte qu'avant d'enfiler le masque, Anakin Skywalker n'était qu'un ado révolté comme lui : ce décalage finit par le rendre fou.

Mais cette mythification est par ailleurs un processus alchimique : pour parvenir à la forme la plus achevée, la plus mythique, la plus achevée et la plus archétypale d'un personnage, il faut d'abord passer par une phase de dégradation, de décomposition de ses traits spécifiques, pour n'en garder que l'aspect iconique pur et la ligne de force principale. Exit donc la noirceur qui grandit au fil des pages des Trois Mousquetaires et de ses suites, pour culminer avec la mort épique de Porthos. Exit les doutes et l'insécurité foncière de d'Artagnan. Et la biographie réelle de celui qui s'appelait à la base Charles de Batz de Castelmore est depuis longtemps passée par pertes et profits. D'ailleurs, la statue érigée à Maastricht non loin de l'endroit où il se prit la fatale balle de mousquet représente le d'Artagnan des romans, pas celui de la réalité, et n'existe que parce que le personnage est devenu littéraire avant tout : Sans les romans, nul n'aurait eut l'idée de le statufier. Et ce décalage va tellement loin, d'ailleurs qu'il a fallu que je vérifie : j'ai cru pendant longtemps qu'il avait été fauché par un boulet de canon, le d'Artagnan, et c'est la faute non pas à Voltaire et à Rousseau, mais à Dumas. C'est bien de ça qu'il est question quand on parle de réduction à l'archétype.

Sur les Mousquetaires, c'est un processus en cours, donc. Et en voie d'achèvement.

 

Mais où en sont d'autres personnages plus récents ? Si on peut considérer le processus comme achevé pour Tarzan et Zorro, datant d'il y a peu ou prou un siècle, qu'en est-il de personnages juste un peu plus récents, comme les héros des pulps (au premier rang desquels Conan le barbare) et surtout de comics qui les ont suivi quelques années après, à partir de la fin des années 30 ?

 

Même griffonné, on reconnaît Conan. Faut dire que même sur un coin de table et une serviette en papier, Big John assure.

 

Superman et Batman, par exemple, ont connu tellement d'incarnations successives et dans des médias tellement divers qu'ils n'ont plus de base iconique fixe et que chacun s'en fait une image reposant sur une combinaison d'éléments stéréotypés dont la représentation peut par contre varier du tout au tout : le Batman joué par Adam West dans la série télévisée des années soixante n'a pas grand-chose à voir avec celui incarné par Christian Bale dans la trilogie Dark Knight de Christopher Nolan, mais il s'agit pourtant d'un même personnage dont les éléments caractéristiques sont présents dans les deux cas. Seul leur traitement diffère. Et souvent (comme dans le récent Batdufront v. Supermarave), le personnage devient un costume, un trait de caractère et un élément biographique. Bruce Wayne n'y est réduit qu'à un costume de chauve-souris, une violence vindicative et une scène traumatique fondamentale.

 

« Quatre nems et riz cantonais pour deux ? Dès que mon livreur a fini en cuisine, il arrive. »

 

Mais ces personnages et leur apparence variable, néanmoins contenue dans une norme, restent détenus sous forme de marques déposées par les sociétés qui les exploitent. Cela empêche l'appropriation pure et simple par des auteurs indépendants susceptible de leur appliquer un parti-pris fort. Du coup, les personnages se retrouvent dans un entre-deux, dans une situation où le contrôle sur eux demeure fort (mais montre des signes évidents du processus de mythification) mais où leur dispersion et leur appropriation par des intervenants extérieurs est marginalisée, ce qui empêche bien évidemment le processus d'aller tout à fait à son terme. Même Tarzan et Zorro font l'objet de marques déposées.

Curieusement, les lois sur le copyright permettent aux dessins animés de Popeye et de Superman des années 30 et 40 de tomber dans le domaine public, mais pas les personnages eux-mêmes. Et je ne sais pas trop comment situer, sur le plan du droit de la propriété intellectuelle, le célèbre crossover Derrick contre Superman (si vous l'avez pas vu, il doit encore être dispo sur Youtube).

 

 Variabilité dans un cadre imposé : Le cas Superman.

 

Les affaires Snowden, les censures Facebook Apple et autres et la mainmise du Capital sur les médias et moyens de communication démontrent que nous sommes entrés dans une ère de sociétés de contrôle, dans lesquelles l'expression elle-même est contrainte. Quel est donc l'avenir d'un processus de mythification à l'ère de la marque déposée et du copyright, quand un tel processus est basé sur la réinterprétation libre et la transmission naturelle des idées et des archétypes ? Quelles cultures souterraines peuvent-elles naître et se développer dans ces conditions ? De tels processus peuvent-ils encore suivre leur cours jusqu'à leur conclusion ?

La question est ouverte.

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Commentaires (255)
  • zwanzejojo
    Membre

    Je n'arrive pas à retrouver les articles de Jérome Wicky sur la licence Robotech et la généalogie de GI Joe. Quelqu'un peut t-il m'aider ? En vous remerciant d'avance. °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°° Stephen King ‏@StephenKing 7 sept. Darrell in THE WALKING DEAD and Vasily Fet in THE STRAIN: The two coolest monster fighters on TV. °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

  • Nikolavitch
    Membre

    merci pour les compliments, et en effet on se retrouve dans la configuration Flash Gordon/Star Wars, mais aussi Charlton/Watchmen, Dune/Incal-MétaBaron ou Judge Dredd/Robocop, un blocage de l'original qui conduit à produire une œuvre différente qui s'affranchit des contraintes du modèle.

  • [quote="Blackiruah":1tyk59js][b:1tyk59js][size=150:1tyk59js][url=http://www.comics-sanctuary.com/news/23746/nikolavitch-cause-dans-le-poste-mythes-d-aujourd-hui-et-d-ailleurs.html:1tyk59js]Nikolavitch cause dans le poste : Mythes d'aujourd'hui et d'ailleurs[/url:1tyk59js][/size:1tyk59js][/b:1tyk59js] [img:1tyk59js]http://www.comics-sanctuary.com/public/superpouvoir/img/Niko_cause_dans_le_poste/Mythes_daujourdhui_et_dailleurs/M-5-Batman.jpg[/img:1tyk59js] [i:1tyk59js]« Quatre nems et riz cantonais pour deux ? Dès que mon livreur a fini en cuisine, il arrive. »[/i:1tyk59js][/quote:1tyk59js] Je veux pas faire mon fanboy mais quand même, je tiens à dire que j'adore cet article et je le ressort et le conseille beaucoup. Étant en discussion sur certain aspect du blockbuster actuel, je l'ai proposé en lien et un petit truc m'a frappé. [quote:1tyk59js]Mais ces personnages et leur apparence variable, néanmoins contenue dans une norme, restent détenus sous forme de marques déposées par les sociétés qui les exploitent. Cela empêche l'appropriation pure et simple par des auteurs indépendants susceptible de leur appliquer un parti-pris fort.[/quote:1tyk59js] Et là je pense à la fameuse anecdote de la genèse de Star Wars qui veut que Lucas a d'abord tenté d'acheter les droits de Flash Gordon pour l'adapter au cinéma et que ne les ayant pas eu il décida de raconter l'histoire d'un jeune fermier pilote de speeder.

  • artemus dada
    Membre

    [quote="Nikolavitch":25w5brwv][..] je me dis, ouais, c'est pas mal ![/quote:25w5brwv] Je trouve aussi.

  • Nikolavitch
    Membre

    ah, j'étais dubitatif sur ta formulation, mais d'un coup, une fois expliquée (le coup des étoiles mortes est très parlant), je me dis, ouais, c'est pas mal !

  • artemus dada
    Membre

    [quote="artemus dada":30mev1vn][quote="Nikolavitch":30mev1vn][...] Il nous manque clairement un mot précis pour désigner le phénomène, qui est visiblement au croisement de tout ça : l'introduction de nouvelles formes (ou variations de formes) archétypales dans la conscience collective. c'est le genre de processus qui m'ont toujours passionné, en tout cas. [..][/quote:30mev1vn] Je propose de parler de "fantôme sémiotique" ?! :wink:[/quote:30mev1vn] Il semblerait que ce phénomène n'intéresse que moi, :wink: bref je poursuis sur ma lancée : Les [u:30mev1vn]fantômes sémiotiques[/u:30mev1vn] sont si je puis dire, l'équivalent pour les personnages de fiction (mais aussi pour certains décors, voire certaines situations dans des cas extrêmes) de ces étoiles anciennes dont la lumière nous arrive alors que l'étoile qui l'émet a disparu depuis longtemps. Ces fantômes sémiotiques (sorte de rayonnement fossile des plus puissants personnages inventés depuis "l'aube des temps" ) peuplent notre imaginaire individuel (un univers de poche subjectif) au sein d'un imaginaire collectif (partagé). Entendu que chacun de ces univers, de ces imaginaires est un multivers ([url=http://www.comics-sanctuary.com/forum/mcp.php?i=main&mode=post_details&f=10760&p=900092:30mev1vn]Pour en savoir +[/url:30mev1vn]). Merci de votre attention. :)

  • Blackiruah
    Membre

    Mouahah les dossiers XD

  • Tori
    Staff

    Grâce à cet article, j'ai réalisé qu'il y avait un autre taoïste, dans le monde de [i:1pd3z158]Tintin[/i:1pd3z158] : [img:1pd3z158]http://www.harmoniqueduplan.ch/images/tournesol1.jpg[/img:1pd3z158] [quote="Nikolavitch":1pd3z158]Car plus il est sérieux, moins le taoïste cherche à en avoir l'air. Il peut sembler dissipé, s'habille éventuellement comme un clochard, et ne recherche pas les honneurs. De préférence, il a l'air à l'Ouest, tout se recoupe.[/quote:1pd3z158] En plus, c'est un maître en arts martiaux : [img:1pd3z158]http://upload.wikimedia.org/wikipedia/en/1/1e/Calculus_savate.png[/img:1pd3z158] Sans oublier sa surdité qui le coupe du monde extérieur, un peu comme un ermite. Tori.

  • Nikolavitch
    Membre

    oh mon Dieu, le chat-bite fighting avec Munaro. C'était à Cluny. Des vidéos qui semblent jaillir d'outre tombe, oh oui, d'outre tombe.

  • soyouz
    Membre

    Je ne me souviens plus où ça se déroulait ! Une sombre ville d'Europe de l'est ? (c'est pas K'un Lun ça !)

  • Le Doc
    Membre

    Et là, je viens de voir la vidéo (je ne connaissais pas du tout). Il y a des choses qui ne devraient pas rester enterrées dans les profondeurs de YouTube. Merci Photonik...maintenant je poste les deux autres épisodes (avec Jim en invité)... :mrgreen: [youtube:2ho78qwy] [url:2ho78qwy]http://www.youtube.com/watch?v=Qe0dz-wAX2k[/url:2ho78qwy] [youtube:2ho78qwy] [url:2ho78qwy]http://www.youtube.com/watch?v=a7tM77mjUPU[/url:2ho78qwy]

  • soyouz
    Membre

    N’empêche que c’est toujours très drôle à revoir ! J'avais oublié !

  • Le Doc
    Membre

    Ouais, même les admins n'arrivent pas à expliquer ce problème. Mais au moins, il ne touche pas tous ceux qui visitent le site et le forum, c'est déjà ça...

  • Photonik
    Membre

    Ah ok, je ne savais pas.

  • Le Doc
    Membre

    C'est un problème récurrent : depuis quelques mois, certains forumers ne peuvent plus voir les vidéos (Error 2035). C'est pour cela que je rajoute maintenant le lien YouTube sous la vidéo. Je viens d'ailleurs de le faire pour celle postée par Photonik...

  • Photonik
    Membre

    "Error" ? Mais ça marche très bien chez moi...

  • soyouz
    Membre

    C'est chiant ce "Error #2035" !!!

  • Photonik
    Membre

    Jugeons sur pièces : [youtube:vzpgoauw] [url:vzpgoauw]http://www.youtube.com/watch?v=aoL1Ladq2TM[/url:vzpgoauw]

  • soyouz
    Membre

    ça ressemble surtout à du kung fou !

  • Blackiruah
    Membre

    [quote="Nikolavitch":2qldozxr]vous l'aurez compris, cet article est conçu pour que les gens me répondent "noooon" si un jour j'annonce que j'arrête de boire.[/quote:2qldozxr] Apparemment tu fais du kung fu quand tu bois donc bon... Ca doit être marrant non ?

  • Nikolavitch
    Membre

    vous l'aurez compris, cet article est conçu pour que les gens me répondent "noooon" si un jour j'annonce que j'arrête de boire.

  • Blackiruah
    Membre

    [b:3caz89q7][size=150:3caz89q7][url=http://www.comics-sanctuary.com/news/23880/nikolavitch-cause-dans-le-poste-hail-to-the-tao-te-king-baby.html:3caz89q7]Nikolavitch cause dans le poste : Hail to the Tao Te King, baby ![/url:3caz89q7][/size:3caz89q7][/b:3caz89q7] [img:3caz89q7]http://www.comics-sanctuary.com/public/superpouvoir/img/Niko_cause_dans_le_poste/Hail_to_the_Tao_Te_King_baby_/Tao-5-drunkenmaster.jpg[/img:3caz89q7] [size=50:3caz89q7]Non, ils mettront jamais la Tsingtao au robinet, faut pas rêver, mon gars.[/size:3caz89q7]

  • artemus dada
    Membre

    [quote="Nikolavitch":2iia6ren][...] Il nous manque clairement un mot précis pour désigner le phénomène, qui est visiblement au croisement de tout ça : l'introduction de nouvelles formes (ou variations de formes) archétypales dans la conscience collective. c'est le genre de processus qui m'ont toujours passionné, en tout cas. [..][/quote:2iia6ren] Je propose de parler de "fantôme sémiotique" ?! :wink:

  • n.nemo
    Membre

    ça me turlupine. Et pourquoi pas parler d'alphabétisation du personnage lorsqu'il devient une petite lettre de l'alphabet de la culture populaire ? une lettrisation ?

  • Tori
    Staff

    [quote="Vik":29dm4wf2][quote:29dm4wf2]pour parvenir à la forme [b:29dm4wf2]la plus achevée[/b:29dm4wf2], la plus mythique, [b:29dm4wf2]la plus achevée[/b:29dm4wf2] et la plus archétypale d'un personnage, [/quote:29dm4wf2] C'est pour être sûr? :mrgreen: Sinon j'ai rien d'autre à dire...[/quote:29dm4wf2] J'avais relevé la même phrase (que j'ai lue trois fois, pour être sûr, moi aussi)... Je m'étonne qu'on ne parle pas dans cet article de [i:29dm4wf2]Sherlock Holmes[/i:29dm4wf2] ou d'[i:29dm4wf2]Alice au Pays des Merveilles[/i:29dm4wf2]. Tori.

  • Vik
    Membre

    [quote:hmk4hg3x]pour parvenir à la forme [b:hmk4hg3x]la plus achevée[/b:hmk4hg3x], la plus mythique, [b:hmk4hg3x]la plus achevée[/b:hmk4hg3x] et la plus archétypale d'un personnage, [/quote:hmk4hg3x] C'est pour être sûr? :mrgreen: Sinon j'ai rien d'autre à dire...

  • n.nemo
    Membre

    l'expression de Lacan correspondrait bien : élévation au rang de signifiant. Il y a quelques rapports fixe à d'autre signifiants mais le signifié peut varier autant qu'il veut.

  • Jack!
    Membre

    [quote="Nikolavitch":29qtydq8]mythification, réification, iconisation, massification : on tourne tous autour du truc comme des clébards qui le reniflent sans trop savoir si ça se mange ou pas. [/quote:29qtydq8] Ne cherches pas d'excuse mon gars, tu t'es foiré. Tu me reprends tout ça et fissa je te pris. [size=85:29qtydq8]Sinon, où se situe Dragon Ball Z, la fable du dieu singe et les chevaliers teutoniques dans tout ceci ? Pourquoi tu pointes la porte ?[/size:29qtydq8]

  • soyouz
    Membre

    Faudrait-il un [i:3ub2s5bd]Da Lavitch Code[/i:3ub2s5bd] pour comprendre ce processus ?

  • Nikolavitch
    Membre

    mythification, réification, iconisation, massification : on tourne tous autour du truc comme des clébards qui le reniflent sans trop savoir si ça se mange ou pas. Il nous manque clairement un mot précis pour désigner le phénomène, qui est visiblement au croisement de tout ça : l'introduction de nouvelles formes (ou variations de formes) archétypales dans la conscience collective. c'est le genre de processus qui m'ont toujours passionné, en tout cas. (réification, on le trouve chez Barthes, notamment, qui l'applique aux "surhommes de la science-fiction", j'en avais parlé dans un article précédent, je crois)

  • artemus dada
    Membre

    Il me semble que les exemples cités par [b:28jia86f]Niko[/b:28jia86f] tendent plutôt vers une sorte de "massification" (à l'époque de leur reproductibilité technique/culture de masse) plutôt que de "mythification" des personnages (?).

  • ginevra
    Membre

    Superbe "causerie"! Je ne pouvais pas passer à côté car les mythes et légendes me passionnent depuis très longtemps. Le terme "iconisation" s'est depuis déjà bien longtemps éloigné du domaine religieux. Mais, à ma connaissance, il a plus été utilisé pour des personnes vivantes ou ayant existé que pour des personnages fictifs. Le terme "réification" me perturbe un tantinet car, si je me rappelle bien de mes quelques années de latin, cela revient à faire d'un concept ou d'une personne une "chose" (res). Or, pour moi, cela revient à figer ce que l'on a transformé, à le statufier. Il y a un autre personnage réel que le public s'est approprié via la fiction : Cyrano de Bergerac. Le guerrier de Rostand a supplanté dans les esprits l'homme réel.

  • Nikolavitch
    Membre

    réification, c'est encore autre chose, me semble-t-il, ça s'accompagne d'une purge des éléments qui font d'un personnage un personnage, justement, qui le réduisent à un truc carrément abstrait, alors que justement, il me semble que ce n'est pas le cas dans ceux dont je parle : il leur reste un ressort intérieur qui justement les rends grands. ou alors je projette, c'est possible aussi.

  • n.nemo
    Membre

    Il me semble en tout cas. "iconisation" est pas mal mais très connoté religieux. Là comme ça je trouve pas de terme. Y a peut être celui de réification qu'on employait dans les années 70 mais ça parle moins. En tout cas je souscris à ton inquiétude. Je trouve déplorable que les editeurs aient trouvé dans la legislation de quoi contourner l'arrivée dans le domaine publique de certains perso. A l'inverse du droit américain, si l'exemple de popeye en donne une juste idée, il me semble qu'on devrait arriver en droit français à une situation où par exemple tout le monde aurait le droit de faire des bd de tintin mais seul les ayants droits pourraient continuer de publier les bd originelles. Je dois simplifier à outrance mais je crois que c'est quand même l'idée générale. Et je trouverais cela très bien si c’était appliqué. Précisément pour permettre ce travail de réinvention, de malaxage de figures iconiques. Je me souviens d'un dessin de bilal sur tintin. Voilà une version de tintin que je voudrais lire.

  • Nikolavitch
    Membre

    [quote="n.nemo":2e85hh2r]c'est très sympa comme reflexion, mais il faut un autre terme que mythification, parce qu'un mythe ce n'est pas la réduction d'une histoire complexe à des signes iconiques.[/quote:2e85hh2r] je dis "mythification" au sens "réduction à une figure mythique", je parle des personnages, pas de leur histoire. j'emploie le mot au sens de "stade terminal de l'iconisation", si tu veux. mais c'est peut-être confusionnant, en effet.

  • n.nemo
    Membre

    c'est très sympa comme reflexion, mais il faut un autre terme que mythification, parce qu'un mythe ce n'est pas la réduction d'une histoire complexe à des signes iconiques.

  • artemus dada
    Membre

    Intéressant, comme d'hab'. [quote:32z33ujy]Quelles cultures souterraines peuvent-elles naître et se développer dans ces conditions ?[/quote:32z33ujy] La [i:32z33ujy]fanfiction[/i:32z33ujy] ([url=http://www.comics-sanctuary.com/forum/fanfiction-ce-que-l-auteur-a-oublie-d-ecrire-t84493.html:32z33ujy]Pour en savoir +[/url:32z33ujy]) !?!

  • Blackiruah
    Membre

    [b:1cn5hwx5][size=150:1cn5hwx5][url=http://www.comics-sanctuary.com/news/23746/nikolavitch-cause-dans-le-poste-mythes-d-aujourd-hui-et-d-ailleurs.html:1cn5hwx5]Nikolavitch cause dans le poste : Mythes d'aujourd'hui et d'ailleurs[/url:1cn5hwx5][/size:1cn5hwx5][/b:1cn5hwx5] [img:1cn5hwx5]http://www.comics-sanctuary.com/public/superpouvoir/img/Niko_cause_dans_le_poste/Mythes_daujourdhui_et_dailleurs/M-5-Batman.jpg[/img:1cn5hwx5] [i:1cn5hwx5]« Quatre nems et riz cantonais pour deux ? Dès que mon livreur a fini en cuisine, il arrive. »[/i:1cn5hwx5]

  • n.nemo
    Membre

    vous avez raison. Le travail "d'éducation" est à faire. La résistance contre ce qu'on pourrait qualifier de néopositivisme génétique est à mener surtout dans le climat actuel où l'on sent un retour à la phrénologie sous des habits à peine neufs. Mais malgré tout cela, quand la science dira tu l'as ce gène, tu l'auras. Confronté à une maladie orpheline dégénérative, dont la science ne sait rien du fonctionnement si ce n'est le gène qui la porte, dont les symptômes sont si variés qu'on peine à croire qu'ils seraient du à une seule et même chose, dont les symptômes peuvent aussi être inexistants et face au choix de savoir : alors "je l'ai ou je l'ai pas" ? pur savoir qui ne dit rien de la suite. Mais dont on peut sentir le poids tout de même. On hésiterait, non ? C'est de cela dont je parle. Ca me parait totalement nouveau.

  • ginevra
    Membre

    [quote="Nikolavitch":2ry6uhzi]et la pression "publish or perish" qui fait que des articles de moins en moins solides sont publiés en revue. d'où ce genre de délires sur "le gène des maths" et autres[/quote:2ry6uhzi] Ou encore le grand marché des brevets... On n'attend pas la confirmation par de nouveaux essais sous protocoles stricts pour annoncer une découverte pour éviter que quelqu'un d'autre la publie et la brevète avant. Rappelez vous la polémique autour du VIH. Côté médecine, il y a aussi la pression des firmes pharmaceutiques qui veulent caser absolument certains "médicaments"... quitte à inventer une cause possible de maladie (comme un gène défectueux).

  • Nikolavitch
    Membre

    D'où la nécessité de faire ce travail, de rappeler qu'un gène code une protéine, pas un comportement. que d'autres gènes peuvent modifier ou amplifier l'expression du premier. Et qu'à 50%, le génome de la banane est identique au nôtre. Parce qu'une bonne partie du génome code en fait le comportement de la cellule, et qu'il est grosso-modo le même pour tous les êtres vivants un peu complexe. D'où une question qui me taraude : pourra-t-on un jour trouver le gène de la dépression dans la banane ? Plus sérieusement, le problème n'est pas la science, mais l'illettrisme scientifique. Mais aussi la surspécialisation qui fait que certains scientifiques n'ont pas de perspective épistémologique. et la pression "publish or perish" qui fait que des articles de moins en moins solides sont publiés en revue. d'où ce genre de délires sur "le gène des maths" et autres

  • n.nemo
    Membre

    C'est bien vrai. Mais l'effet est là. Régulièrement certains généticiens se piquent d'avoir découvert "le gène de ...". De la dépression par exemple. Un écrivain américain, je ne sais plus qui c'est, je tombe sur lui à la radio. Il explique qu'il s'est fait séquencer le génome et qu'on lui annonce qu'il l'a ce fameux gène. Six mois plus tard les généticiens font marchent arrière comme on s'en doute. Il explique l'impact sur lui de ce savoir l'avoir pendant ces six mois. Impact très important et dépresseur. Qu'on sache ou non le ridicule de cette histoire de gène de dépression, si la science te dis "tu l'as", cela aura des effets. Cette capacité d'attribution de quelque chose lié à la génétique est d'une puissance déterminante. C'est ça la bascule des petites lettres de la génétique entre autre : si on te dis tu l'as, tu l'as. Ca se négocie pas.

  • Nikolavitch
    Membre

    [quote="n.nemo":1vn4rq1a]mais je vous trouve un peu casual avec l'adn. Vous ne croyez pas que cela va vraiment profondément impacter nos sociétés ? Eugénisme nous voilà et pourquoi non ? clonage, transplantation. Tout ça c'est d'un autre ordre que la médecine jusqu'à ce jour non ? Je veux dire ce n'est pas de la médecine en mieux, c'est autre chose.[/quote:1vn4rq1a] Le problème, c'est que les gens ont maintenant une vision de l'ADN un peu magique. Regarde PRometheus, Mission to Mars ou le premier Spider-Man de Raimi. C'est devenu La baguette magique qu'était la radioactivité et "l'atomique" dans les années 40 à 60. c'est bien le signe d'une vision biaisée du truc, et ça donne une impression de toute puissance de boites comme Monsanto, impression dangereuse s'il en est. Il faut être prudent avec la génétique comme il faut être prudent avec le nucléaire. il y a encore trop de choses qu'on ne comprend pas, ou qu'on ne comprend que partiellement (rôle de l'ADN poubelle, télomères, intéraction avec la partie du milieu cellulaire qui n'est pas codée génétiquement et se réplique directement à la mitose, etc.)

  • Photonik
    Membre

    [quote="Tori":s543c79g] si vous parlez peu de la foi (qui n'est pas la croyance, mais influe sur elle). Tori.[/quote:s543c79g] Tu n'as pas tort, mais personnellement je ne me sens pas compétent pour correctement aborder le sujet. Ceci dit, je pense que c'est le fond de la question que pose le billet initial d'Alex, même si on a bien dérivé après. On peut probablement se débarrasser d'un paquet de trucs au moment d'aborder un travail de fiction, de ses opinions politiques à ses propres limitations morales, mais peiut-être pas de sa foi...

  • Tori
    Staff

    [quote="n.nemo":1hr68nlc]2+2= 4, c'est vrai.[/quote:1hr68nlc] Pas toujours, justement... Tout dépend du référentiel dans lequel on se place. Bon, pour le reste, ce que j'aurais pu dire a déjà été dit et je n'ai pas trop le niveau pour argumenter plus, mais cette discussion est plutôt intéressante, même si vous parlez peu de la foi (qui n'est pas la croyance, mais influe sur elle). Tori.

  • n.nemo
    Membre

    toute société l'est non ? En partie au moins. mais là on va voir ce que ça donne quand on l'est réellement. dans le réel du corps.

  • Photonik
    Membre

    Ah mais je ne nie pas que c'est une découverte de tout premier plan ; à elle seule, elle provoque l'irruption de la biologie moléculaire, du génie génétique, etc... Je connais bien, c'est précisément dans le créneau de la biochimie et de la biologie moléculaire que j'ai travaillé. Ce n'est effectivement pas de la "médecine en mieux", c'est autre chose, ouais. Moi ce que je souhaitais relativiser, c'est le parallèle avec l'écriture. Oui nous sommes "écrits", mais là aussi pas de la façon dont l'acception courante le laisse penser. En science, il y a des mouvements de balancier et des "modes" ; par exemple, il y a quelques années, tout était "génétique", de l'homosexualité à l'alcoolisme. C'était à tempérer évidemment, et ça a été fait depuis... Quant au clonage et aux transplantations d'organes de remplacement, on est loin d'y être. Mais la porte est ouverte, en effet. J'exclurais par contre l'eugénisme de ta liste : nul besoin de l'ADN pour être eugéniste. Churchill par exemple avait des positions favorables à l'eugénisme sans avoir connaissance de la molécule d'ADN...

  • n.nemo
    Membre

    mais je vous trouve un peu casual avec l'adn. Vous ne croyez pas que cela va vraiment profondément impacter nos sociétés ? Eugénisme nous voilà et pourquoi non ? clonage, transplantation. Tout ça c'est d'un autre ordre que la médecine jusqu'à ce jour non ? Je veux dire ce n'est pas de la médecine en mieux, c'est autre chose.

  • n.nemo
    Membre

    oui, elle est d'ailleurs connu comme formule. Un peu injuste avec la psychose, mais pour le nevrosé c'est parlant. Dans le genre pour la névrose il y a aussi celle là : un névrosé c'est quelqu'un qui s'invente des portes de sortie mais se plaint de pas en avoir la clef

  • Photonik
    Membre

    Je précise que ce prof' donnait des cours de physiologie végétale. :mrgreen: C'était dans le cadre d'une discussion informelle entre non-spécialistes, donc à prendre avec des grosses pincettes. J'avais pour ma part trouvé l'image très parlante.

  • n.nemo
    Membre

    [quote="Photonik":o0ci2nq0] Nemo, ce que tu dis sur la certitude, ça me semble plutôt relever de la névrose. Un prof à la fac m'avait dit : "la psychose, c'est quand on croit que 2 + 2 = 5 ; la névrose, c'est quand on sait que 2 +2 = 4, mais que l'idée nous est insupportable". Un bon moyen de différencier les deux. [/quote:o0ci2nq0] Je crois que ce prof de fac induit en erreur du coup. Il y a d'autre façon d'imager cela de façon plus juste je crois. "pourquoi me dis tu que tu vas à paris, pour que je crois que tu vas à marseille alors que tu vas en fait à paris" c'est cela le jeu de la vérité, dans la névrose notamment. Dans la paranoïa y a aucun jeu, aucune dialectique de vérité, il y a une expérience de corps qui a pour nom certitude. En tout cas, cela me semble bien plus juste de formuler les choses ainsi , bien plus près de l'expérience. ca me parle plus quoi ^^

  • n.nemo
    Membre

    [quote="Photonik":a6wvw8a8]Le "cogito" de Descartes, je le prendrais plutôt comme un axiome, un axiome qui fonde la rationalité. Comme celui d'Euclide fondait la géométrie. [/quote:a6wvw8a8] Tu peux le prendre comme un axiome mais ce n'en est pas un pour Descartes. Le cogito est une expérience de corps et de pensée pour Descartes qui peut faire face à la déréliction des deux. Mais Descartes prolonge la certitude du cogito au delà de son point d'apparition. Si le cogito était permanent, ce serait strictement insupportable, pire encore que le doute "méthodique" dont le terme méthodique atténue beaucoup trop l'expérience réelle qui est celle à laquelle renvoie Descartes. Tu peux expérimenter la certitude puis après tu raisonnes, quand tu raisonnes tu n'est plus dans la certitude de ton existence. Quand tu es dans la certitude tu ne raisonnes pas. Descartes passe sur cette impasse du cogito.

  • Photonik
    Membre

    Le "cogito" de Descartes, je le prendrais plutôt comme un axiome, un axiome qui fonde la rationalité. Comme celui d'Euclide fondait la géométrie. Nemo, ce que tu dis sur la certitude, ça me semble plutôt relever de la névrose. Un prof à la fac m'avait dit : "la psychose, c'est quand on croit que 2 + 2 = 5 ; la névrose, c'est quand on sait que 2 +2 = 4, mais que l'idée nous est insupportable". Un bon moyen de différencier les deux. La paranoïa, en tant que phénomène "délirant", est du côté de la psychose, elle.

  • n.nemo
    Membre

    [quote="Nikolavitch":2eb93amo][quote="n.nemo":2eb93amo]et moi qui disait quasiment le contraire en inscrivant la paranoïa du coté du savoir et plus encore de la certitude et non de la vérité dévoilée ! ^^ [/quote:2eb93amo] Mais toute vérité dévoilée s'impose comme certitude pour celui qui y croit ![/quote:2eb93amo] bah c'est bien là où je suis pas sur que rapport à la vérité et certitude soit équivalent. est ce que la question de la certitude et la question de la vérité ne s'exclue pas l'un l'autre plutôt ? 2+2= 4, c'est vrai. Est ce que j'en ai la certitude ? Je peux me poser la question par exemple. Si j'en étais certain je me poserais pas la question. quand j'ai la certitude que l'autre m'en veut, est ce que la vérité à encore du poids face à cela ? La vérité c'est toujours plus ou moins rattaché à une énigme, on la dévoile justement. Énigme du sphinx, vérité cachée etc. c'est plutôt du coté de la sagesse que de la certitude. La certitude c'est l'absence même de l’énigme. Il y a quelque chose d'insupportable quand on a à faire avec des phénomènes de certitude. C'est un calvaire. être paranoïaque au sens clinique du terme c'est vraiment très très dur. Les paranoïaque eux ont à faire avec la certitude. Mais la croyance, le rapport au vrai, c'est un peu plus habitable quand même. La révélation n’empêche pas forcément le doute, le doute est un thème de la religion. Est ce que le croyant a la certitude de l’existence de Dieu ? ou ressent il plutôt l'amour de dieu ? Quand on dit que savoir et vérité se disjoignent avec la science moderne que le sens évacue le monde, c'est de ce non recouvrement entre sens/vérité et savoir/certitude que l'on parle. Le cogito de descartes c'est un point de certitude, ce n'est pas une vérité, la vérité elle peut être menteuse, celle du dieu menteur. la certitude du cogito comme inauguration de la science évacue toute question de vérité.

  • Photonik
    Membre

    [quote="Nikolavitch":16u5cxul] tout dépend de ce qu'on fait de l'ADN. "l'écriture" de l'ADN ne décrit ni des morphologies, ni des comportements, mais des protéines. il faut toujours garder ça à l'esprit, parce qu'en effet, sinon, on dit des sornettes comme "le gène de la violence" ou "le gène de l'homosexualité", "le gène des conduites à risque" etc. méfions-nous toujours des vulgarisations abusives[/quote:16u5cxul] Totalement d'accord avec ça. Même si je suis très séduit par le rapprochement des séquences d'ADN avec l'écriture, je suis quand même sceptique sur l'idée d'étendre cette analogie jusqu'à ses conclusions dernières. Car si l'ADN est une écriture, c'est une écriture basée sur un alphabet de 4 lettres, dépourvue de ponctuation et à peine capable de quelques combinaisons type "oe" (et encore, ils sont rares, ces appariements). Pas de quoi fouetter un chat. "Code" (et assez simple) plutôt qu'écriture, ça convient mieux. Il y a quand même quelque chose de fascinant là-dedans, comme le mystère qui concerne les séquences en forme de palindromes, fréquentes et cruciales, sans que l'on sache vraiment pourquoi (pour faciliter les appariements ? peut-être...). Et je suis d'accord avec Nemo pour dire que tout ça réinjecte du sacré d'une certaine façon, mais un sacré du "vivant", un sacré du caractère "intouchable" du code qui nous fonde. Un élément qui illustre ça, c'est cet arrêt de la Cour Suprême aux Etats-Unis qui assure depuis 2013 que l'ADN n'est plus brevetable. On parlait pas de l'intelligence des singes au tout début ? :mrgreen:

  • Photonik
    Membre

    [quote="Franck from Mars":1zb3174l][quote="Nikolavitch":1zb3174l][quote:1zb3174l]D'un point de vue clinique, le trait paranoïaque n'est pas tant de tout relier ensemble, d'identifier un autre persécuteur mais la certitude qui l'accompagne. Certitude de type cogito. La certitude que l'autre jouit de soi. Là où la relation à Dieu est plutôt du coté de la schizophrénie. Donc pourquoi pas dire incarné et transcendant mais cela change puisque dans un cas il est question de savoir et certitude dans l'autre de présence, de perception d’événement de corps. [/quote:1zb3174l] je ne suis pas certain que la distinction soit valide du point de vue des personnes concernées. vue de l'extérieur, probablement que oui, mais vu de l'intérieur, la croyance consiste justement à ne plus différencier tout ça. [/quote:1zb3174l] Pas sûr que le parallèle entre psychose et foi religieuse soit très judicieux, mais si on devait rapprocher la foi d'une psychose, ce serait plutôt de la paranoïa. Ce qui différencie fondamentalement la schizophrénie de la paranoïa, c'est le côté structuré ou non du délire. Si on considère la foi comme un délire, c'est à l'évidence un délire très structuré, avec ses règles, ses dogmes, etc. De la à dire que tous les croyants sont des paranoïaques, il y a un pas que je ne franchirais pas. :wink:[/quote:1zb3174l] Là encore, religion et science semblent s'opposer mais se rejoignent en fait. Il y a aussi un rapprochement à faire entre science et psychose, via le phénomène bien connu de "biais de confirmation" : on veut tellement arriver au résultat que l'on pressent que l'on ne voit que les indices qui corroborent l'hypothèse initiale. Pour le champ de la psychologie/psychiatrie, plus que de la paranoïa ou de la schizophrénie, je rapprocherai le fait religieux de l'apophénie pour ma part (à rapprocher du biais de confirmation justement).

  • Nikolavitch
    Membre

    [quote="n.nemo":1idc9c95]et moi qui disait quasiment le contraire en inscrivant la paranoïa du coté du savoir et plus encore de la certitude et non de la vérité dévoilée ! ^^ [/quote:1idc9c95] Mais toute vérité dévoilée s'impose comme certitude pour celui qui y croit !

  • Nikolavitch
    Membre

    [quote="n.nemo":2rbjqy53] mais la science en dehors de sa pratique cela existe ? C'est l'idée de la science alors, une idéalisation.[/quote:2rbjqy53] c'est le surmoi de la science, pour parler freudien. Et accessoirement, c'est l'épistémologie. [quote:2rbjqy53] [quote:2rbjqy53]La controverse entre Einstein et les Quantiques portait sur la question "le réel est-il connaissable en tant que tel". ils affirme que oui, eux affirment que la question n'a plus de sens à ces échelles et qu'on en peut en connaître que des propriétés mesurables. ce qui est parallèle à ce qu'on disait des qualités de Dieu, quand on y pense.[/quote:2rbjqy53] quand on remarque un raisonnement dans le champ de la science qui est déjà connu en philo ou dans la religion, c'est qu'alors les scientifiques font de la philo ou de la religion.[/quote:2rbjqy53] C'est ce qu'on reprochait à Lemaire quand il a proposé l'oeuf primordial, de faire de la religion. Alors qu'il ne faisait que de la science : il poussait des calculs jusqu'à leur conclusion. La Quantique a changé ça : en posant la question de la représentation et de l'interprétation des résultats (et en y répondant par quelque chose de radical), elle pose un divorce conceptuel entre la représentations de changement d'états (ce qui est le formalisme de la PhQ.) et la question des objets en cause. c'est ce qui choquait Einstein, pour lequel une théorie complète devait décrire la nature ontologique des choses. [quote:2rbjqy53] [quote:2rbjqy53]je ne suis pas certain que la distinction soit valide du point de vue des personnes concernées. vue de l'extérieur, probablement que oui, mais vu de l'intérieur, la croyance consiste justement à ne plus différencier tout ça.[/quote:2rbjqy53] dis tu. Quand on les écoute, ce qui n'est pas voir les choses de l’extérieur, la distinction s'impose, elle s'impose à eux.[/quote:2rbjqy53] on doit pas écouter les mêmes. [quote:2rbjqy53] [quote:2rbjqy53]Le Big Bang est tout le contraire d'un centre, justement, c'est un point extrême, un point limite. [/quote:2rbjqy53] je disais pas un centre mais un commencement. [/quote:2rbjqy53] ce qui n'est pas du tout la même chose. et c'est précisément ce que je dis. [quote:2rbjqy53] Avec la découvert de l'adn on ne mesure pas encore à quel point le rapport à l’écriture se trouve une nouvelle fois modifiée. Est ce que l'adn reinscrit l’écriture du coté du sacré ? Peut être bien, pourtant là rien qui alors soit comparable avec une écriture touchée par le tabou, alors c'est pas non plus du sacré. C'est totalement nouveau comme rapport à l’écriture. Les effets que ça aura seront aussi profond que l'émergence de la science. Plein de catégories n'y survivront pas.[/quote:2rbjqy53] tout dépend de ce qu'on fait de l'ADN. "l'écriture" de l'ADN ne décrit ni des morphologies, ni des comportements, mais des protéines. il faut toujours garder ça à l'esprit, parce qu'en effet, sinon, on dit des sornettes comme "le gène de la violence" ou "le gène de l'homosexualité", "le gène des conduites à risque" etc. méfions-nous toujours des vulgarisations abusives

  • n.nemo
    Membre

    et moi qui disait quasiment le contraire en inscrivant la paranoïa du coté du savoir et plus encore de la certitude et non de la vérité dévoilée ! ^^ Mais en fait la question de dieu est aussi à disjoindre. Même si je pointerais plus volontiers des liens entre schizophrénie et vérité et par la croyance j'ai rencontré des schizophrènes dont je trouvais que cela avait un sens clinique de dire qu'ils étaient athées. Est ce qu'on fait de Dieu un symptôme ? Du symptôme une religion privée ? De Dieu l'équivalent du nom du pére (au nom du père qui etes aux cieux etc). C'est des points de repères. Après tout la psychanalyse n'est pas de la philo, elle ne cherche pas à dire le vrai sur le vrai. Si c'est utile pour s'orienter c'est suffisant. Mais c'est au autre débat n'est ce pas

  • [quote="Nikolavitch":1k5gr1su][quote:1k5gr1su]D'un point de vue clinique, le trait paranoïaque n'est pas tant de tout relier ensemble, d'identifier un autre persécuteur mais la certitude qui l'accompagne. Certitude de type cogito. La certitude que l'autre jouit de soi. Là où la relation à Dieu est plutôt du coté de la schizophrénie. Donc pourquoi pas dire incarné et transcendant mais cela change puisque dans un cas il est question de savoir et certitude dans l'autre de présence, de perception d’événement de corps. [/quote:1k5gr1su] je ne suis pas certain que la distinction soit valide du point de vue des personnes concernées. vue de l'extérieur, probablement que oui, mais vu de l'intérieur, la croyance consiste justement à ne plus différencier tout ça. [/quote:1k5gr1su] Pas sûr que le parallèle entre psychose et foi religieuse soit très judicieux, mais si on devait rapprocher la foi d'une psychose, ce serait plutôt de la paranoïa. Ce qui différencie fondamentalement la schizophrénie de la paranoïa, c'est le côté structuré ou non du délire. Si on considère la foi comme un délire, c'est à l'évidence un délire très structuré, avec ses règles, ses dogmes, etc. De la à dire que tous les croyants sont des paranoïaques, il y a un pas que je ne franchirais pas. :wink:

  • n.nemo
    Membre

    [quote="Nikolavitch":25lm2vup]Kuhn est radical, mais il parle de pratique de la science plutôt que de science elle-même.[/quote:25lm2vup] mais la science en dehors de sa pratique cela existe ? C'est l'idée de la science alors, une idéalisation. [quote:25lm2vup]La controverse entre Einstein et les Quantiques portait sur la question "le réel est-il connaissable en tant que tel". ils affirme que oui, eux affirment que la question n'a plus de sens à ces échelles et qu'on en peut en connaître que des propriétés mesurables. ce qui est parallèle à ce qu'on disait des qualités de Dieu, quand on y pense.[/quote:25lm2vup] quand on remarque un raisonnement dans le champ de la science qui est déjà connu en philo ou dans la religion, c'est qu'alors les scientifiques font de la philo ou de la religion. [quote:25lm2vup]je ne suis pas certain que la distinction soit valide du point de vue des personnes concernées. vue de l'extérieur, probablement que oui, mais vu de l'intérieur, la croyance consiste justement à ne plus différencier tout ça.[/quote:25lm2vup] dis tu. Quand on les écoute, ce qui n'est pas voir les choses de l’extérieur, la distinction s'impose, elle s'impose à eux. [quote:25lm2vup]Le Big Bang est tout le contraire d'un centre, justement, c'est un point extrême, un point limite. [/quote:25lm2vup] je disais pas un centre mais un commencement. [quote:25lm2vup]Et là se pose la question de la sacralisation de l'écrit, un processus assez graduel dans le monothéisme, dont on peut noter l'achèvement (à mon sens) au moment où le prophète Daniel raconte l'écriture sur le mur, alors que dans les temps anciens, la révélation (et la création) divine se faisait par la parole.[/quote:25lm2vup] Bah voilà, quand on souligne ce que tu soulignes par exemple, on atheise la croyance en faisant ressortir ce qu'il y a d'athée dans la religion. La sacralisation de l'écrit c'est à dire que la question du tabou s'articule à l’écriture ( ce qui est l'un des points saillant de la psychanalyse de Freud à Lacan en montrant comment refoulement forclusion concerne des signifiants ). En effet l’écriture scientifique a profondément modifié ce rapport à l'écriture. Avec la découvert de l'adn on ne mesure pas encore à quel point le rapport à l’écriture se trouve une nouvelle fois modifiée. Est ce que l'adn reinscrit l’écriture du coté du sacré ? Peut être bien, pourtant là rien qui alors soit comparable avec une écriture touchée par le tabou, alors c'est pas non plus du sacré. C'est totalement nouveau comme rapport à l’écriture. Les effets que ça aura seront aussi profond que l'émergence de la science. Plein de catégories n'y survivront pas.

  • Nikolavitch
    Membre

    Kuhn est radical, mais il parle de pratique de la science plutôt que de science elle-même. et la révolution dans ce domaine est par nature imprévisible : on peut prévoir qu'elle surviendra dans un intervalle de temps donné (on attend d'ailleurs celle qui réconciliera Relativité Générale et Mécanique Quantique) sans en connaître la teneur (sinon, elle serait déjà en cours). La controverse entre Einstein et les Quantiques portait sur la question "le réel est-il connaissable en tant que tel". ils affirme que oui, eux affirment que la question n'a plus de sens à ces échelles et qu'on en peut en connaître que des propriétés mesurables. ce qui est parallèle à ce qu'on disait des qualités de Dieu, quand on y pense. [quote:1dodq1q5]D'un point de vue clinique, le trait paranoïaque n'est pas tant de tout relier ensemble, d'identifier un autre persécuteur mais la certitude qui l'accompagne. Certitude de type cogito. La certitude que l'autre jouit de soi. Là où la relation à Dieu est plutôt du coté de la schizophrénie. Donc pourquoi pas dire incarné et transcendant mais cela change puisque dans un cas il est question de savoir et certitude dans l'autre de présence, de perception d’événement de corps. [/quote:1dodq1q5] je ne suis pas certain que la distinction soit valide du point de vue des personnes concernées. vue de l'extérieur, probablement que oui, mais vu de l'intérieur, la croyance consiste justement à ne plus différencier tout ça. [quote:1dodq1q5]On a pas de centre mais on a le big bang. Bascule de la topologie à la temporalité, opération inverse du temps mythique de création du monde transformés en lieu : jardin d'eden, ou comme dans les comics marvel avec l'event perpétuel qui fait du monde marvel non plus un lieu mais une histoire. [/quote:1dodq1q5] Le Big Bang est tout le contraire d'un centre, justement, c'est un point extrême, un point limite. [quote:1dodq1q5]Et bien c'est là une très bonne piste cette affaire de nom de dieu pour appréhender ce qu'on dit quand on dit Dieu n'est ce pas : on dit quelque chose qui ne se dit pas, du moins chez les juifs. On peut être plus précis encore : ca ne se dit pas mais est ce que cela s’écrit ? Est ce que cela se lit. [/quote:1dodq1q5] Et là se pose la question de la sacralisation de l'écrit, un processus assez graduel dans le monothéisme, dont on peut noter l'achèvement (à mon sens) au moment où le prophète Daniel raconte l'écriture sur le mur, alors que dans les temps anciens, la révélation (et la création) divine se faisait par la parole.

  • n.nemo
    Membre

    J'ai un peu plus de temps [quote="Nikolavitch":2mzyed50]Wow. tu manies avec brio certains paradoxes subtils. je vais te répondre point à point, du coup : 1) sur l'évolution, je n'accepte pas l'acception courante, qui est fausse. On plaque trop facilement des téléologies sur l'évolution, en la croyant dotée d'un sens (et la célèbre image de l'évolution de l'homme, je la collais là pour la blague, vu que justement, elle induit en erreur par sa construction même). L'étude fine des processus montre que ce n'est pas le cas. Et le dessin intelligent n'est dès lors qu'un cas particulier d'une évolution téléologique, qui se dirige vers une finalité. (deux auteurs à lire là-dessus : Gould, bien sûr, mais aussi Reichholf, beaucoup moins connu, mais dont l'[i:2mzyed50]Emergence de l'Homme[/i:2mzyed50] et [i:2mzyed50]L'émancipation de la vie [/i:2mzyed50]sont des sommes assez brillantes, le deuxième démontrant que si ligne de force évolutive il y a, elle va non pas vers un perfectionnement, dont le sens est forcément relatif et subjectif, et donc une illusion, mais vers une mise à distance des conditions environnementales)[/quote:2mzyed50] Oui, c'est dans ce sens là qu'on peut en effet je crois soutenir que l'acception commune de la théorie de l'évolution est un dessin intelligent. [quote:2mzyed50]Et il n'y a pas de vulgate scientifique. la science n'est pas une collection de vérités, elle est un outillage méthodique permettant la recherche d'une vérité évanescente (relis Popper, mais aussi les controverses entre Einstein et les Quantiques). La croyance religieuse, par contre, n'existe qu'à partir d'une vérité absolue, et surtout connaissable en soi.[/quote:2mzyed50] Ma lecture de poper remonte à loin donc je suis peut être injuste avec ses textes, mais il est très représentatif dans mon souvenir de ce que je visais par le terme de vulgate scientifique. L'idée comme quoi la science fonctionne par hypothèses, expériences, validations me semble être une version idéalisée et à posteriori. Sans être aussi radical que Kuhn dans ses structures des révolutions scientifiques,il ne semble pas que la recherche scientifique fonctionne selon cette version idéalisée de "la distance scientifique". L'idée même de l’hypothèse que l'on rejette du moment qu'elle n'est plus validée par l'expérience, ce non attachement à la théorie, à vrai dire, est ce que cela ne semble pas mieux décrire les croyances dont on peut changer (conversion, abandon de la foi, changements de religion etc) que l'engagement et l'investissement que les scientifiques mettent dans leur travail. Par contre je ne situe pas la controverse entre einstein et les quantiques. Qu'est ce ? [quote:2mzyed50]2b) le paranoïaque, par essence, réfute le hasard. Et le croyant en un Dieu omnipotent aussi. c'est la nature de la volonté à l'œuvre qui diffère : incarnée pour le parano, transcendante pour le croyant. Et je ne crois pas que Kirby soit athée à titre personnel, justement. [/quote:2mzyed50] D'un point de vue clinique, le trait paranoïaque n'est pas tant de tout relier ensemble, d'identifier un autre persécuteur mais la certitude qui l'accompagne. Certitude de type cogito. La certitude que l'autre jouit de soi. Là où la relation à Dieu est plutôt du coté de la schizophrénie. Donc pourquoi pas dire incarné et transcendant mais cela change puisque dans un cas il est question de savoir et certitude dans l'autre de présence, de perception d’événement de corps. [quote:2mzyed50]3) justement, en évolution, quand on s'en tient strictement au processus, l'amélioration, quand elle apparaît, est toujours une propriété émergente. un changement positif apparaît, il améliore les chances de survie de l'espèce, il est conservé par le seul jeu de la sélection (jeu qui est souvent injuste, et lié à des contingences, justement)[/quote:2mzyed50] oui. [quote:2mzyed50]4)on n'a pas la même lecture : la science, depuis Copernic, fait tomber l'homme de plus en plus loin de son piédestal, elle l'éloigne du centre (au point que la cosmologie moderne nie même l'idée de centre). [/quote:2mzyed50] Mais pas pour Pascal. ^^ on est pas d'accord la dessus et puis : On a pas de centre mais on a le big bang. Bascule de la topologie à la temporalité, opération inverse du temps mythique de création du monde transformés en lieu : jardin d'eden, ou comme dans les comics marvel avec l'event perpétuel qui fait du monde marvel non plus un lieu mais une histoire. [quote:2mzyed50]ce qui permet la "réhabilitation" de l'homme, c'est justement les visions téléologiques de la science, mais qui poussent vite à des absurdités conceptuelles. l'homme est maître de la création dès le moment où Adam reçoit le pouvoir de nommer les êtres, et donc de prendre sur eux une emprise conceptuelle. ce qu'on nomme, on peut dès lors le penser et le contrôler. De façon très intéressante a fini par apparaître un tabou concernant le nom de Dieu.[/quote:2mzyed50] Et bien c'est là une très bonne piste cette affaire de nom de dieu pour appréhender ce qu'on dit quand on dit Dieu n'est ce pas : on dit quelque chose qui ne se dit pas, du moins chez les juifs. On peut être plus précis encore : ca ne se dit pas mais est ce que cela s’écrit ? Est ce que cela se lit. C'est à ce niveau précis que j'ai des pistes personnelles pour "faire sortir l’athéisme de la religion". ^^ [quote:2mzyed50]5)la foi et l'intelligent design suppose une intentionnalité à l'œuvre dans l'univers. la création/écriture n'existe que s'il y a une intentionnalité de l'auteur qui se crée un petit univers sur le papier.[/quote:2mzyed50] Au delà du dessin intelligent, c'est une interprétation des textes sur le versant horloger. La tradition hébraïque en livre bien d'autre. C'est comme la logique on peut en avoir une lecture intentionnelle : le possible comme dépendant d'un choix, ou une lecture de type Schrödinger le possible n'existe pas, en intégrant un point de subjectivité dans la logique elle même. Soit le chat est vivant, soit il est mort mais cela n'a pas de cohérence de dire qu'il est possible qu'il soit l'un ou l'autre. Il est l'un et l'autre tant que c'est pas tranché. L'intentionnalité c'est entièrement déterminée par la reconnaissance ou non du possible en logique. On peut distinguer le créateur, le créé, la création. Ils ne fonctionnent pas forcément ensemble. Du créé sans créateur, de l’écrit sans écrivain. Et Dieu il peut certes être abordé comme écrivain, dans une lecture un peu naïve, mais la théologie hébraïque ne l'aborde pas forcément comme ça plutôt comme on l a dit : ce qui se dit pas, s’écrit pas mais se lit etc [quote:2mzyed50]6) avant même St Augustin, d'ailleurs : l'idée se retrouve chez Pythagore, dont la recherche mathématique est une quête mystique visant à percer le langage secret de Dieu. Mais du coup, le problème de la pertinence des maths comme outil de description du monde est un des plus fascinants de l'épistémologie comme de la philosophie des sciences.[/quote:2mzyed50] Ah ça ! l’écriture quel qu’elle soit fascine l'humanité au delà du raisonnable pourrait on dire. ^^ [quote:2mzyed50]J'ai toujours eu du mal à prendre Lacan au sérieux, pour ma part. [/quote:2mzyed50] parfait pour en faire un gai savoir ça ! [quote:2mzyed50]quant au fait de parer Dieu de propriétés quelles qu'elles soient, c'est un problème vieux comme la théologie : dès lors que ces propriétés ne sont pas absolues et transcendantes, elles conduisent à dévaloriser le concept de Dieu [/quote:2mzyed50] C'est assez vrai, mais surtout chez les chrétiens qui ont fait de dieu non pas un jeu d’écriture comme dans le judaïsme mais un synonyme de l'être lui même. Voilà, j'ai fini. J’arrête de vous embêter

  • Nikolavitch
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    Bon, si j'avais pensé lancer une discussion aussi stratosphérique avec mon petit papelard, moi... Oui, Pascal je l'ai cité de mémoire (avec en tête le texte de Borges, effectivement). Reste que pour moi, ça reste des notions liées. et ça renvoie aussi à la discussion entre Laplace et Napoléon. Napoléon, artilleur de formation et pointu en maths, se fait expliquer le modèle de système solaire de Laplace, qui a mis en équation tout le mouvement du bidule. - Je ne vois pas Dieu dans votre système. - Sire, je n'ai pas eu besoin de cette hypothèse.

  • n.nemo
    Membre

    [quote="ginevra":2i8cejp4]J'ose entrer dans votre intéressante discussion avec 2 points à vous soumettre.[/quote:2i8cejp4] tu fais bien [quote:2i8cejp4]1 - la panspermie est omniprésente dans "le cycle de l'Ekumen" d'Ursula Le Guin puisqu’elle explique dans un des livres (je crois que c'est "le nom du monde est forêt", de mémoire) que c'est une très ancienne race qui a essaimé toutes les humanités qui se sont adaptées aux conditions de vie des planètes (humains de petite taille et aux longues fourrures verts de Forêt, humains à l'apparence de trolls vivant sous terre ou humains d'apparence nordique sur le monde de Rocannon, humains asexués de Gethen/Nivose...)[/quote:2i8cejp4] la panspermie, je crois qu'on peut la rattacher à ce qu’Althusser appelait le matérialisme de la rencontre qu'il fait remonter à épicure. C'est un élément exterieur, une rencontre qui produit du discours et de la vérité et non un déploiement des potentialités internes de l'essence, du concept, de la culture. L'idée comme quoi la culture judéo chretienne aurait accouchée d'elle même de la modernité façon le désenchantement du monde de marcel gauchet, c'est très beau, très fin, mais c'est faux et c'est surtout le socle même de la pensée identitaire d’extrême droite. Je suis pas un spécialiste mais si on pense la modernité comme discussion entre la philo grec et les écrits religieux, la prévalence du droit et une place reconnu spécialement à la science et bien on ne trouve rien de tout cela dans la chrétienté par contre on trouve cela dans le monde musulman du 12ème siècle. Mon avis : pas de modernité sans colonisation de l’Europe par le monde musulman. Un exemple historique de panspermie ?

  • n.nemo
    Membre

    [quote="Photonik":1clr51cw]Ah tiens, une dernière petite réflexion ou deux : l'idée que la science c'est la recherche de la vérité me semble fausse (Houellebecq, cité par Alex dans son post, a cette position par exemple) ; elle entraîne la science sur une pente dangereuse. La science cherche plutôt à éviter l'erreur, ce qui n'est pas du tout la même chose. .[/quote:1clr51cw] Je reviens sur ça parce que c'est là un point crucial : que savoir et vérité se disjoignent, c'est là un abysse qui s'ouvre sous les pieds de l'homme en même temps qu'une promotion de son savoir incroyable. Comme le disait Freud, le traumatisme véritable c'est la castration de l'autre (la mère) et pas la sienne (blessure narcissique pour le dire vite). A partir de là soit on reste dans une optique chrétienne et de croyance et on dit la vérité est inaccessible (noumen kantien par exemple ou il n'y a que de la subjectivité), c'est à dire qu'on préserve la place de Dieu en la barrant de l'impossible. Soit on s'engouffre dans la brèche des rapports entre savoir et vérité en faisant tomber de son piédestal non pas l'homme mais la vérité en retrouvant ce savoir des sophistes que la vérité cela se produit. la vérité est un effet et non une cause. J'aime quand même beaucoup la theologie du ma et sa logique parce qu'elle donne lieu à des questions qui comme ça on l'ai stupide mais que je crois plutôt témoigner d'une sacrée (^^) justesse. Le syllogisme est reconnu comme ayant besoin d'un élément autre pour avoir un effet : le médiateur évanouissant dont on peut s'interroger sur la nature sexué. Lorsque la logique est pensée dans son rapport au masculin au sexe à la jouissance et bien ça me parle ^^

  • ginevra
    Membre

    J'ose entrer dans votre intéressante discussion avec 2 points à vous soumettre. 1 - la panspermie est omniprésente dans "le cycle de l'Ekumen" d'Ursula Le Guin puisqu’elle explique dans un des livres (je crois que c'est "le nom du monde est forêt", de mémoire) que c'est une très ancienne race qui a essaimé toutes les humanités qui se sont adaptées aux conditions de vie des planètes (humains de petite taille et aux longues fourrures verts de Forêt, humains à l'apparence de trolls vivant sous terre ou humains d'apparence nordique sur le monde de Rocannon, humains asexués de Gethen/Nivose...) 2 - Je crois qu'il y a un aspect magique très ancien dans les religions et ce que les personnes en font. J'en veux pour preuve le nombre de mariages et baptêmes qui se font à l'église (la plupart de mes connaissances sont de religion catholique par héritage de leurs familles) alors que les familles concernées ne vont que rarement à des célébrations religieuses (mariages, baptêmes ou enterrements). Quand je demande à ces amis : "pourquoi baptiser votre enfant puisque la religion ne veut rien dire pour vous?", ils disent : "Mais il faut le protéger pour le cas où il lui arrive quelque chose." Pour moi, ce n'est ni plus, ni moins qu'un rituel magique pour obtenir une protection occulte pour les enfants comme il y en a tant dans rites animistes par exemple (arbre "jumeau" de l'enfant, faux-nom pour tromper les démons...). Si je vous semble hors sujet, je vous prie de me pardonner. En tout cas, merci à vous 3 pour la qualité des échanges.

  • Photonik
    Membre

    Sur la question de la sphère et de l'évolution du concept, il y a un superbe texte de Borges, paru dans "Enquêtes" si je ne m'abuse, qui fait bien le tour de la question ; ça s'appelle "La Sphère de Pascal"... Il a une phrase assez définitive dans ce texte, qui recoupe peut-être d'un peu loin ce que vous dites : "Peut-être l'histoire universelle n'est-elle que l'histoire de quelques métaphores".

  • n.nemo
    Membre

    [quote="Nikolavitch":33tlkb7m] Sur Pascal, n'oublions pas non plus sa réflexion (ou sa reprise d'une réflexion plus ancienne) sur l'univers comme "sphère infinie dont la circonférence est partout et le centre nulle part". [/quote:33tlkb7m] ^^ Mais je ne l'oublie pas, du moins ce qu'il a vraiment dit :wink: Ton inversion est très jolie. Ce qu'a dit Pascal c'est "dont le centre est partout et la circonférence est nulle part". et c'est bien pour cela que je dis que le centre n'est pas le problème parce qu'il est maintenu chez Pascal, d'ailleurs plus précisément il advient là. Ce qui est intéressant du moins je crois, c'est de noter que l'émergence d'une écriture nouvelle, l’écriture du calcul c'est à dire d'un calcul à partir d'une écriture ai de telle répercutions dans la culture et le lien social. La terreur Pascalienne est très bien rendu, mais je ne suis pas sur qu'elle soit tellement nouvelle d'un certain coté. N'est elle pas l'équivalent de "ils ne mourraient pas tous mais tous étaient touchés" à propos de la peste dans la Grèce antique. Une certaine confrontation avec un infinie non totalisable parce que sans loi, différent de l'infini totalisable de tous les hommes sont mortels. On en a eu une expérience proche en cette année 2015. Les attentats du début d'année on a pu les élever au rang du symbolique avec "je suis charlie", ils ont pu faire groupe. ceux de fin d'année étaient de l'ordre du "ils ne mourraient pas tous mais tous étaient touchés". Un trauma non symbolisable sans loi. Pascal saisit avec acuité comment l’écriture mathématique défait la loi, mais il voit aussi bien comment la réintroduire aussitôt. Bien sur ce qui m’intéresse c'est comment on peut s'en passer sans la réintroduire. C'est là que la question de Dieu doit être posée plus avant. Qu'est ce qu'on dit quand on dit Dieu parce qu'on dit bien quelque chose. Il faut faire retour au texte. L'atheisation de la religion est de l'ordre de la sophistique. Pas que ce soit une supercherie mais parce qu'il produit son effet : c'est le seul moyen que j'ai trouvé pour entamer la bonne conscience des croyants. Dire au croyant " mais tu ne t’intéresse pas à la pensée athée, tu n'est pas curieux. Voilà dieu pour l'athée et toi dieu c'est quoi pour toi ?". Le croyant qui s'engage dans cette discussion reconnait implicitement la dignité de l'athéisme, mais plus important il reconnait dés lors qu'il peut y avoir de l'autre, une pensée autre. C'est plus efficace dans une discussion qu'une opposition tu as tort tu as raison. ^^ C'est en ce sens que l'objectivation de Dieu produit l'existence de l'atheisme pour le croyant et le religieux, l'objectivation donne lieu à l'identification des discours

  • Nikolavitch
    Membre

    la religion, surtout dans nos civilisations où c'est son sens romain de "lien" qui est prééminent, a une fonction sociale qui supplante largement dans la pensée la réflexion sur le fond de son objet, sur la nature de la transcendance à laquelle elle se réfère pour se donner un socle conceptuel. Mais même si je la trouve élégante, j'ai un problème avec ta notion d'athéisation de la religion par objectivation de Dieu. Tout dépend de la définition de Dieu, et je pense qu'il doit y en avoir six ou sept milliards. Et le problème, c'est que dans ton système, le simple fait de penser Dieu ou de lui affecter une désignation quelconque pose déjà problème. Sur Pascal, n'oublions pas non plus sa réflexion (ou sa reprise d'une réflexion plus ancienne) sur l'univers comme "sphère infinie dont la circonférence est partout et le centre nulle part". il est le premier à toucher du doigt cette notion d'infini spatialisé, à la saisir dans ses tripes et non pas comme un simple jeu mathématique et intellectuel. sur le manuscrit, je crois savoir que son premier jet, "sphère effroyable" est biffé au profit de la forme plus connue "infinie", mais juxtaposé avec la phrase du "silence éternel", cela forme un tableau cohérent d'un vertige existentiel dont je ne connais aucun équivalent avant lui.

  • n.nemo
    Membre

    Bien sur que l'on peut suivre plusieurs fil pour les effets de l’apparition de la science moderne. Reste que le statut de l'humanité s'en trouve améliorée vis à vis de la position qu'elle occupe au ma. Le pari de Pascal représente bien pour moi la position de la croyance à l'époque moderne. A la fois la reconnaissance d'une perte mais aussi une construction qui fait de cette perte la condition immédiate d'un gain. Donc pour Pascal la perte de sens est acté, puis ensuite retour à une sorte de fond de sens de cette perte elle même. Reste que la perte de sens, elle vise l'Autre : ce n'est pas une blessure narcissique, c'est une blessure de l'Autre, Dieu, c'est l'Autre qui est atteint. La blessure concerne lui et non l'humanité, qui prend à sa charge la blessure par réécriture. Il parait assez claire entre la renaissance et les lumières que l'humanité se sent de plus en plus maitresse de son destin, de plus en plus optimiste. Ce dont le terme de blessure narcissique rend difficilement compte non ? Pour ce qui est de sous texte tu le lis bien à ceci près : le calcul et la mathématisation du monde sont la science elle même, en cela la science n'offre aucun monde de croyance, pas de cosmogonie ce qui n’empêche pas des croyances de se saisir de la science. En fait je distingue surtout la croyance de la religion. Dans la religion je vois quelque chose qui intrique ensemble croyance et athéisme. Ce qui m’intéresse c'est la part d'athéisme des religions et surtout à partir de là de voir comment on peut dégager l’athéisme non seulement de la croyance mais de la religion elle même.

  • Photonik
    Membre

    Nemo, pour la bascule qui s'opère au XVIème XVIIème, j'ai l'impression qu'il y aurait 1500 grilles de lecture différentes, et pas incompatibles. Deleuze évoque quant à lui l'idée que la science antique consiste en l'étude des points particuliers et la science classique en l'étude des points quelconques, ce qui me semble très valable aussi. Pour Pascal et sa peur de l'immensité sidérale, je ne le lis pas comme toi. Puisque Pascal se positionne in fine comme un croyant (c'est le sens du "Pari"), la création n'est pas dénuée de sens, puisque elle revêt celui de la volonté divine. Sa trouille est plutôt à rapprocher de questions d'échelle plutôt que de sens, non ? Il expérimente une définition possible de sentiment de "sublime". Le sens n'est pas convoqué ici. Je ne comprends pas trop ton objection sur la blessure narcissique : quand tu dis que c'est une expulsion du sens, c'est comme ça que je le vois aussi... Je vois pas où est la réécriture, je n'ai pas dit que c'était autre chose. Je suis d'ailleurs tout aussi en accord avec ce que tes posts sous-entendent fortement tout du long : oui, la science aussi repose sur un système de croyances préétablies caché, "occulte", sous-jacent, et se rêve autre chose. Toute la science sauf les maths, en prise directe avec le réel. Ce qui change tout.

  • n.nemo
    Membre

    ce qu’amènent copernic et galilé c'est le calcul. Avant eux d'autres théologiens ou penseurs avaient déjà avancé l’héliocentrisme ou le "deocentrisme (?)", sans encourir les foudre de l'église. La question du centre me semble un leurre pour capter ce qui est en jeu si on pense la terre au centre. Les ordonnances me semblent strictement anecdotiques sur un plan théologique. Elles n'ont pas de fondements théologiques à ma connaissance et relèvent de la politique. Si on leur donne un sens alors c'est déjà celui d'une tentative d'allégement de la dureté de la théologie chrétienne qu'il faut leur donner je pense. Quand à que dit on lorsqu'on dit dieu, c'est en effet là un gros enjeu de la question aussi bien pour l’athéisme. Il ne suffit pas de ne pas dire dieu pour ne pas y avoir recourt, l'objectivité comme point impossible ou comme réservé à dieu me semble être bien la même chose pris par un certain bout par exemple. Un athéisme qui ne pense pas dieu me semble possible mais surtout, la plus part du temps, la voie royale pour y revenir d'une façon ou d'une autre. à suivre

  • Nikolavitch
    Membre

    Flûte, trop éclaté pour te répondre en détail ce soir (je suis sur la dernière phase de relecture de mon roman, et j'ai les yeux qui saignent, à force) (et de façon amusante, ce roman évoquera une partie des thèmes de cette conversation, mais en les prenant par un tout autre bout). Mais en tant que seule créature dotée d'âme et d'une possibilité de salut. et le bon vouloir, la Grâce de Dieu, justement c'est une notion complexe au Moyen-Âge, et qui sera essentiellement remise en avant, dans sa version inneffable par Calvin, puis par les Janséniste. Au contraire, au M.A., on peut agir, c'est même le principe des pénitences, puis des indulgences. Sur l'héliocentrisme connu, il était surtout oublié. pendant un millénaire, hors de l'Almageste ptoléméen, point de salut. sur Pascal, il y a une identité entre l'absence de centre et l'absence de sens. l'un est fonction de l'autre, on ne peut pas les disjoindre. et il faudra longtemps à la culture occidentale pour digérer cette notion d'infini (et l'univers pascalien est loin d'être si grand que ça : on ne comprendra pleinement les ordres de grandeur en jeu qu'avec Edwin Hubble). Koyré, je reconnais à ma grande honte que je ne l'ai pas lu.il va clairement falloir que j'y remédie. quant à ton "que dit-on quand on dit Dieu ?", je crois bien que cette question est la clé d'au moins la moitié de nos désaccords. :mrgreen:

  • n.nemo
    Membre

    dans le désordre et en plusieurs fois : Ce premier point qui ne fait pas consensus : la blessure narcissique du à la science. Curieuse chose quand on y pense que cette lecture, que l'on doit peut être à Freud qui listait les blessures narcissiques de l'homme : galilé et copernic chassant l'homme du centre de l'univers, l’évolution de darwin intégrant l'homme au règne animal et la psychanalyse dévoilant que l'homme n'est pas maitre de ses pensées. Curieuse chose puisque nulle part durant la chrétienté l'homme n'est mis au centre de la création. Les cosmogonies de la fin du moyen age reprenaient la cosmogonies aristotélicienne en cercle de perfection. Ainsi la terre occupée le cercle le plus dégradé et le plus éloigné de dieux dont les cercles parfaits en astronomie étaient un témoignage. Cette déchéance de l'humanité contamina la création elle même dans le dualisme socle du gnosticisme et de la théologie cathare. Je renvoie au livre capitale sur ce sujet de Koyré "du monde clos à l'univers infini". En suivant la question de l'infini Koyré analyse la bascule opérée par les sciences au 15/16 siècle. La rotation de la terre, la centralité du soleil ne sont pas des découvertes. l'helio centrisme était chose connu depuis la Grèce antique. Pas de quoi fouetter un chat de schrodinger. Ce sur quoi Koyré insiste, texte à l'appui, c'est sur le fait que l'infini intègre l'espace tel que défini par les des sciences. Dans ce mouvement de création de l'espace plan infini, c'est la cosmogonie en division de cercle de qualité qui vole en éclat réinsérant l'homme au même niveau que le reste de la création. On notera d'ailleurs qu'en parallèle à ces changements s'impose la notion de purgatoire qui adoucit la sentence de l'enfer. Rappelons que dans la théologie du ma, la foi est un don de dieu et qu'aucun comportement dans cette vie ne peut garantir l'accès au paradis qui est au strict bon vouloir énigmatique de dieu. Après le purgatoire, le protestantisme viendra rassurer l'homme sur sa possibilité d'agir sur sa vie future. Reste le plus pourri de la création, sans aucune possibilité d'action personnelle pour atteindre le salut, le statut de l'humanité au ma qui n'est même pas pensée comme telle est de loin le plus précaire de toutes les cosmogonies à ma connaissance. Le parcourt de la renaissance aux lumières sera pour l'humanité autant une naissance (on pense l'humanité comme telle) qu'une réhabilitation. C'est donc bien fort curieux que cette réécriture de l'histoire de la venue des sciences comme blessure narcissique. Cela nous emmènerait loin de suivre toutes les inversions dans le champ de la narration, de l'histoire et des sciences qui étaient un haut lieux de la subjectivité (les textes botaniques regorgeaient aux ma d’anecdote personnelle par exemple) pour rendre compte de la logique de cette réécriture. "Le fil perdu " de Rancière s'y emploie. Mais nous pouvons peut être proposer une piste plus immédiatement accessible en suivant Descartes. Dans les méditations Descartes pose la question de la certitude à travers l'utilisation du doute méthodique, qui n'a rien de méthodique, mais qui est une expérience angoissante de déréliction. Le cogito fonde un point de certitude qui fonde la démarche scientifique. En quoi cela la fonde t elle ? Descartes opére une disjonction de la vérité/sagesse/révélation et du savoir/science/certitude. Nulle certitude dans la révélation mais une confrontation à la vérité révélé. La révélation n'ouvre pas à l'autonomie de la pensée mais à son écrasement par Dieu. Pas de choix, pas de sujet autonome. Descartes évacue la question de la vérité, pour dégager celle du savoir (les vérités sont les vérités par caprice de dieu point n'en parlons plus, qu'est ce qu'on sait, commençons à le savoir). L'espace infini qui rempli Pascal de terreur, ne le rempli pas de terreur du fait que la terre ne serait pas au centre, mais parce que c'est un espace vidé de sens et de vérité. C'est cette expulsion du sens, l'expulsion du sens du monde qui par réécriture successive devient blessure narcissique. Les romantiques en feront le trait spécifique de leur parole "nous autres civilisations savons que nous sommes mortelles". La mort qui touche ces civilisations c'est celle de leur héritage. A jamais avec cette évacuation du sens, les anciens deviennent inaccessibles au modernes selon les romantiques. Héritiers sans héritages. En teaser : l ex nihilo des religions du fait qu'il y ait Dieu, relève t il du principe de cause à effet et du fil continu du sens. S'il y a une horloge alors il y a un horloger nous dit Descartes. Dieu créant le monde ex nihilo ne relèverait donc pas de l'athéisme du fait de la présence de l'horloger. Ce serait vrai si Dieu est un horloger. Mais que dit on lorsqu'on dit Dieu ? that's all folks

  • Photonik
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    Sur la question de la néoténie, il y a un bouquin passionnant et très abordable de Dany-Robert Dufour, "On achève bien les hommes : de quelques conséquences actuelles et futures de la mort de Dieu", où il délire bien sur le concept et ses ramifications philosophiques.

  • Nikolavitch
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    Ben oui, c'est le genre de débat où il est passionnant de ne pas être d'accord, je crois. Sur la recherche de la vérité vs éviter l'erreur, c'est clair que le concept de vérité au sens de "réel" en a pris un coup avec l'interprétation de Copenhague. et de fait, oui, c'est la quatrième blessure narcissique : un réel voué à nous échapper éternellement, dont nous pourrons avoir une compréhension partielle via les maths, mais jamais de saisie intuitive. Sur les singes et les foetus, je resterais prudent. On est déjà, en tant qu'espèce, extrêmement néoténiques (et c'est pour une large part dû à la marche debout, qui étroitise le bassin féminin, et empêche de porter à son terme une gestation dont tout porte à croire qu'elle devrait normalement durer douze mois plutôt que neuf). accessoirement, c'est cette néoténie qui, via la fontanelle, donne une souplesse crânienne permettant une évolution en volume du cerveau un certain temps après la naissance. Sur la panspermie. Oui, c'est une belle idée (et quel dommage que la sonde Philae ait merdé son atterissage, on aurait pu creuser ça beaucoup plus) qui permet de surcroît d'expliquer diverses choses. Sur Niven, oui, il a bossé pour DC, à la même époque que Hamilton, et a contribué à structurer une partie de la mythologie du Silver Age. Son retour sur Ganthet's Tale est très chouette (avec aux crayons un John Byrne en forme) et sa réinterprétation du truc vertigineuse. Sans parler de son utilisation de l'effet Doppler pour jouer sur la faiblesse des anneaux : ça, c'est une idée de pure SF au sens noble.

  • Photonik
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    Ah tiens, une dernière petite réflexion ou deux : l'idée que la science c'est la recherche de la vérité me semble fausse (Houellebecq, cité par Alex dans son post, a cette position par exemple) ; elle entraîne la science sur une pente dangereuse. La science cherche plutôt à éviter l'erreur, ce qui n'est pas du tout la même chose. Tu n'es pas tendre avec "Prometheus", Alex, et je ne te donne pas tort. Mais il serait dommage que le film abîme la belle idée de "panspermie" (l'origine exogène de la vie sur Terre), pas infondée aux dernières nouvelles (je crois). Son problème est qu'elle ouvre la porte à tous les fantasmes, y compris les plus "anthropomorphisés" d'entre eux... Le film de Ridley Scott en est une belle illustration.

  • Photonik
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    Bon, c'était pas si long finalement. :wink: Un échange passionnant en tout cas, qui rappelle les joutes des grands jours. Si je ne m'avancerai pas à essayer de rivaliser avec nos bretteurs de l'argument théologico-épistémologique, quelques remarques en vrac, peut-être un brin grossières : - "l'acception courante de l'évolution" n'est déjà plus dans le champ scientifique ; il n'y a plus de darwinistes. On parle plutôt de "néo-darwinisme", qui s'inscrit dans la lignée de Darwin en revoyant complètement son schéma. Il n'avait pas su donner une vision "dynamique" au processus évolutif, les heurts, les accidents et les soubresauts qui animent en fait cette chaîne. - Sur le sujet de l'absence de finalité du processus évolutif, j'aime beaucoup la formule de l'auteur que tu cites, Alex, et que je ne connais pas, Reichholf : "la mise à l'écart des conditions environnementales". De ce que je m'en rappelle (j'ai fait des études de bio), ça me semble très juste ; d'ailleurs, petite astuce : pour avoir une idée grossière du look du prochain chaînon de l'évolution, observez les versions dénuées de défense contre l'environnement, justement, du chaînon précédent, c'est-à-dire les foetus et les nouveaux-nés. En effet, nous autres primates évolués, nous avons les caractéristiques des bébés primates juste en-dessous de nous dans le classement, comme les chimpanzés (pas de pilosité faciale, par exemple, ou des pieds "atrophiés" par rapport aux mains). En toute logique, les futurs "humains" auront donc les caractéristiques de nos propres nouveaux-nés (on perd ce qui est devenu inutile, en gros : plus de pilosité du tout, pas de dents, etc...). Brrr. - pour ce qui est de la science et de la position faite à l'homme, je suis partisan moi aussi de la "chute du piédestal" ; ça a même un nom, même si je le crois peu répandu (je l'ai lu sous la plume de François Borde pour ma part, je crois) : les blessures narcissiques de l'homme. Aux nombres de trois, elles consistent en un violent décentrement de l'homme dont l'amour-propre en prend à chaque fois pour son grade. Première blessure : Copernic défait son statut de centre de la Création en promouvant l'héliocentrisme. Deuxième blessure : Darwin en fait un simple animal parmi les autres, rognant son statut privilégié et pas qu'un peu. Troisième blessure : Freud déterre les mécanismes inconscients et porte un sérieux coup à la notion de libre-arbitre. On pourrait même à la réflexion (c'est un sujet qui m'a trotté dans la tête) amender le concept et y introduire une quatrième blessure : la découverte des mécanismes quantiques, et la relative insécurité quant au statut exact du réel qui en découle. - l'idée de "création ex-nihilo vs la science" (je résume mal) me fait beaucoup penser à un ouvrage qui me fascine littéralement : "Eureka" d'Edgar Alan Poe. Poe considérait très sérieusement ce livre comme son travail le plus important. Son côté périmé dans son approche pseudo (fatalement) scientifique en fait en partie le sel ; le poète ne pouvait s'appuyer que sur des données erronées, celles de son temps. Poe prétend y donner son explication au mystère de l'univers. Et son explication réconcilie précisément son penchant pour les maths comme clef de lecture du réel et sa croyance en l'étincelle de la volition divine. Pour Poe, Dieu ne fait que lancer les dés au tout début et tout découle de cette impulsion originale : c'est la version la plus minimaliste de la foi, celle qui consiste à croire que Dieu n'est "que" l'origine de l'univers. Chez Poe, il n'y a pas de dessein intelligent et pourtant Dieu est dans l'équation. Au passage, il a quelques intuitions fulgurantes qui anticipent le concept de Big Bang (il a compris que l'univers "inspire" et "expire") et avance une hypothèse étonnamment prophétique sur un paradoxe de son temps (pourquoi le ciel n'est-il pas entièrement illuminé la nuit, si les étoiles sont innombrables ? parce que la lumière de la plupart ne nous est pas encore parvenue... Fallait y penser, bravo Edgar !!!). Voilà, voilà. Toute cette discussion sur l'évolution me fait penser à cette sentence définitive de Coluche qui disait en substance : "l'homme est au sommet de l'évolution parce que c'est lui qui fait le classement". Tu l'as dit, Michel. :wink:

  • Photonik
    Membre

    J'aimerais bien rebondir sur ce que vous dites, mais faut que je pose un jour de congé pour tout lire, là. Juste une remarque préliminaire sur le post initial d'Alex : un truc marrant au sujet de l'auteur de SF Larry Niven, c'est qu'il a écrit "Green Lantern : Ganthet's Tale" (illustré par John Byrne), un chouette récit où il se penche sur les origines des Gardiens. Ceux-ci révèlent à Hal Jordan que l'histoire de la "main galactique" à l'origine de l'univers, c'est du gros pipeau. Et Hal Jordan leur confie alors qu'il n'y a jamais vraiment cru... Ce récit, ça fait presque 20 ans (18 exactement) que je l'ai lu, mais je me souviens avoir trouvé cet élément particulièrement intéressant.

  • n.nemo
    Membre

    je voudrais bien continuer. Un de mes sujets d'interrogations les plus récurrents mais j'ai pas trop le temps. Plus tard j'espère

  • soyouz
    Membre

    Mais vous ne pouvez pas attendre un peu avant de vous lancer dans ce genre de choses !!! Je suis tout perdu moi maintenant !

  • Nikolavitch
    Membre

    Wow. tu manies avec brio certains paradoxes subtils. je vais te répondre point à point, du coup : 1) sur l'évolution, je n'accepte pas l'acception courante, qui est fausse. On plaque trop facilement des téléologies sur l'évolution, en la croyant dotée d'un sens (et la célèbre image de l'évolution de l'homme, je la collais là pour la blague, vu que justement, elle induit en erreur par sa construction même). L'étude fine des processus montre que ce n'est pas le cas. Et le dessin intelligent n'est dès lors qu'un cas particulier d'une évolution téléologique, qui se dirige vers une finalité. (deux auteurs à lire là-dessus : Gould, bien sûr, mais aussi Reichholf, beaucoup moins connu, mais dont l'[i:2l2wzpg2]Emergence de l'Homme[/i:2l2wzpg2] et [i:2l2wzpg2]L'émancipation de la vie [/i:2l2wzpg2]sont des sommes assez brillantes, le deuxième démontrant que si ligne de force évolutive il y a, elle va non pas vers un perfectionnement, dont le sens est forcément relatif et subjectif, et donc une illusion, mais vers une mise à distance des conditions environnementales) 2) sauf que dans les textes, il n'y a pas de ex nihilo puisqu'il y a Dieu au commencement, et qu'il préexiste à l'univers. du coup, plus que de l'athéisme dans les religion, je dirais qu'il y a un rendez-vous manqué avec Dieu, une confusion des sens. Ce qui revient peut-être à la même chose, en fait. Et il n'y a pas de vulgate scientifique. la science n'est pas une collection de vérités, elle est un outillage méthodique permettant la recherche d'une vérité évanescente (relis Popper, mais aussi les controverses entre Einstein et les Quantiques). La croyance religieuse, par contre, n'existe qu'à partir d'une vérité absolue, et surtout connaissable en soi. 2b) le paranoïaque, par essence, réfute le hasard. Et le croyant en un Dieu omnipotent aussi. c'est la nature de la volonté à l'œuvre qui diffère : incarnée pour le parano, transcendante pour le croyant. Et je ne crois pas que Kirby soit athée à titre personnel, justement. 3) justement, en évolution, quand on s'en tient strictement au processus, l'amélioration, quand elle apparaît, est toujours une propriété émergente. un changement positif apparaît, il améliore les chances de survie de l'espèce, il est conservé par le seul jeu de la sélection (jeu qui est souvent injuste, et lié à des contingences, justement) 4)on n'a pas la même lecture : la science, depuis Copernic, fait tomber l'homme de plus en plus loin de son piédestal, elle l'éloigne du centre (au point que la cosmologie moderne nie même l'idée de centre). ce qui permet la "réhabilitation" de l'homme, c'est justement les visions téléologiques de la science, mais qui poussent vite à des absurdités conceptuelles. l'homme est maître de la création dès le moment où Adam reçoit le pouvoir de nommer les êtres, et donc de prendre sur eux une emprise conceptuelle. ce qu'on nomme, on peut dès lors le penser et le contrôler. De façon très intéressante a fini par apparaître un tabou concernant le nom de Dieu. 5)la foi et l'intelligent design suppose une intentionnalité à l'œuvre dans l'univers. la création/écriture n'existe que s'il y a une intentionnalité de l'auteur qui se crée un petit univers sur le papier. je me borne à mettre les deux intentionnalité en parallèle, pour en dégager les différences. et montrer l'impasse dans laquelle elle projette des auteurs peu rigoureux qui croient pouvoir tirer des conséquences philosophiques d'un mécanisme évolutif très mal compris. 6) avant même St Augustin, d'ailleurs : l'idée se retrouve chez Pythagore, dont la recherche mathématique est une quête mystique visant à percer le langage secret de Dieu. Mais du coup, le problème de la pertinence des maths comme outil de description du monde est un des plus fascinants de l'épistémologie comme de la philosophie des sciences. J'ai toujours eu du mal à prendre Lacan au sérieux, pour ma part. quant au fait de parer Dieu de propriétés quelles qu'elles soient, c'est un problème vieux comme la théologie : dès lors que ces propriétés ne sont pas absolues et transcendantes, elles conduisent à dévaloriser le concept de Dieu (mais pas à l'athéisme pour autant, là je trouve que tu pousses mémé dans les orties ET les chardons) ce qui nous ramène par l'autre bout au tabou du Saint Nom, d'ailleurs. L'une des solutions trouvées, c'est la Trinité, d'ailleurs. Le Fils, du fait de l'Incarnation, peut se parer de propriétés et de qualités qui n'auraient aucun sens appliquées au Père. (après, rappelons-nous, pour nous réconcilier, de ce personnage, dans le Ponce Pilate de Roger Caillois, qui disait "il y existe au monde deux sciences exactes seulement, le mathématiques et la théologie. Et il se trouve que la théologie convient mieux à mon inclination personnelle") Et en tout cas, fichtre, je ne pensais pas que ce papier (un peu rapide, mais le plus long que j'aie posté sur CS, pourtant) nous entraîne si loin !

  • n.nemo
    Membre

    C'est assez intéressant, mais peut être un peu rapide. il faudrait prendre du temps sans doute pour faire valoir quelque lignes de fuite différentes. Mais comme je ne le prendrais pas, je poserais quelques affirmations de façon lapidaire : 1) il me semble que le dessin intelligent ou la théorie de l’évolution dans son acception courante que symbolise la frise chronologique de l’évolution sont une seule et même chose. Doigt sur le couture que de faire une distinction : perfectionnement pour arriver à nous. Dieu ou pas dieu c'est du dessin intelligent. C'est le potentiel de l'origine actualisé dans le présent. 2) Le créationnisme pur jus, est un ex nihilo maquillé et à ce titre relève bien plus de l’athéisme. Dans ces affaires, il me semble contre pertinent d'opposer religion et athéisme. Il y a de l’athéisme dans les religions, et beaucoup de croyance dans la vulgate scientifique. 2bis) du coup l'intervention d'un tiers (comme dans la paranoïa) ne me semble pas relever de la mème chose que le dessin intelligent. Qui dit tiers dit que la rencontre aurait pu ne pas avoir lieu. C'est du hasard. La paranoïa est plus proche de la forme même du savoir que de la croyance pris par ce bout là en tout cas. Kirby athée là ou krona c'est de la croyance (boucle logique et temporelle, tabou de voir etc) 3) La question du dessin intelligent s'oppose plutôt à une vision contingente et dénué d'idée de perfectionnement. Elle recoupe des points de logique : logique démonstrative aristotélicienne avec premier moteur vs par exemple la logique médiéval, non démonstrative qui pose le médiateur évanouissant. 4) à ce titre, il faut bien se rendre compte que comparer à la pensée médiéval, la science permet une réhabilitation de l'homme qui était la dernière des merdes dans la théologie du MA. L'idée que la science fait tomber de son piédestal l'homme est totalement fausse, si on se réfère à son statut au ma. 5) ce qui diffère par contre c'est le statut de l’écriture et de la lecture dans la science (l'homme etait peut etre une merde mais au moins il avait acces à la revelation): la question de la logique et de l'intentionnalité c'est une chose la question de l’écriture et de la lecture une autre. Deux thématiques qui ne se superpose pas dans l'histoire mais visiblement oui dans ces films. 6) Du tout est écrit de st augustin parlant de la bible, au monde écrit en chiffre du début de la science c'est assez proche, à l’écriture sacrée près. le médiateur évanouissant et l'inconsistance des math et des sciences, c'est assez proche à la lecture religieuse prés. Parler de dieu, lui donner une fonction, l'inscrire dans une logique, ça pousse du coté de l'athéisme, ce qui permettait à Lacan de dire "athée comme un théologien". ^^

  • [quote:113lsyzc]La bande à Krona est-elle un pack de Kro ?[/quote:113lsyzc] Je le soupçonne d'avoir écrit cette chronique uniquement pour placer cette phrase

  • Blackiruah
    Membre

    [b:1d62sgz9][size=150:1d62sgz9][url=http://www.comics-sanctuary.com/news/22454/nikolavitch-cause-dans-le-poste-l-intelligence-des-singes.html:1d62sgz9]Nikolavitch cause dans le poste : l'intelligence des singes[/url:1d62sgz9][/size:1d62sgz9][/b:1d62sgz9] [img:1d62sgz9]http://www.comics-sanctuary.com/public/superpouvoir/img/Niko_cause_dans_le_poste/intelligence_Singe/5-Prometheus-Alien-Engineers-Cut-Scene.jpg[/img:1d62sgz9] [size=85:1d62sgz9]Et il essaie de se faire passer pour un Jedi, aussi, cet escroc.[/size:1d62sgz9]

  • artemus dada
    Membre

    [quote="Tori":240fgg11][quote="Nikolavitch":240fgg11]le coup de la perforation de l'œil, il est ancien[/quote:240fgg11] Et c'est une métaphore sexuelle, non ? Tori.[/quote:240fgg11] Tiens, je reviens là-dessus, je suis justement en train de lire un bouquin sur [b:240fgg11]Homère[/b:240fgg11], etc. Voilà ce qu'en dit [b:240fgg11]Florence Dupont [/b:240fgg11]([url=https://fr.wikipedia.org/wiki/Florence_Dupont:240fgg11]Pour en savoir +[/url:240fgg11] ) : [quote:240fgg11]Ulysse, une fois qu'il a fait l'analyse de la situation selon la logique de la culture grecque, invente des ruses qui sont l'application des techniques relevant d'Athéna. Quand il perce l’œil du Cyclope, il met en oeuvre le savoir-faire d'un charpentier de marine [..]. On voit que la fiction se fabrique à partir des techniques et donc de la culture minuscule [..]. La signification mythique de la ruse d'Ulysse n'est compréhensible que si l'on connaît par ailleurs le statut symbolique des techniques de charpentiers de la marine, une par une. [..] Sans charpentier de marine pas de Cyclope. [/quote:240fgg11] On est assez loin d'une métaphore sexuelle. D'autant qu(il faut se dire que les sociétés de l'antiquité sont très différentes des idées reçues. Par exemple la sexualité antique n’est pas sexuée, comme l'a dit [b:240fgg11]Paul Veyne[/b:240fgg11] ([url=https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Veyne:240fgg11]Pour en savoir +[/url:240fgg11]). :wink:

  • Blackiruah
    Membre

    Ouki merci

  • artemus dada
    Membre

    [quote="Blackiruah":2jcoghkn]Ca avait l'air cool. Jérome Wicky : le traducteur?[/quote:2jcoghkn] Oui, entre autres.

  • Blackiruah
    Membre

    Ca avait l'air cool. Jérome Wicky : le traducteur?

  • Nikolavitch
    Membre

    le concept, c'est que c'était écrit par Jérôme Wicky, qui est vraiment une plume, un type qui écrit d'une façon épatante et que son humour à froid rend absolument hilarant. faudrait retrouver dans les entrailles du net l'article où il expliquait la licence Robotech (un mashup américain de plusieurs DA japonais) et imaginant un producteur Allemand qui mixerait Sanku-kaï, Battlestar Galactica (version seventies) et Star Wars. Ou cet autre article qui explicitait la généalogie de GI Joe et ses rapports familiaux avec Big Jim.

  • Blackiruah
    Membre

    [quote="nikohell":2nge5flu]Ca serait agréable de relire les wicky-leaks de l'époque SP soit dit en passant.[/quote:2nge5flu] Quel était le concept?

  • nikohell
    Membre

    Ca serait agréable de relire les wicky-leaks de l'époque SP soit dit en passant.

  • Nikolavitch
    Membre

    Un collègue traducteur m'a confié ça, à propos d'Actarus [quote:3bjpwipz]Mieux vaut ne pas évoquer Actarus, car il est le seul des quatre à ne pas avoir été exilé bébé. Il n'a pas été abandonné, il a fui (d'où "Duke *Fleed*"). C'est d'ailleurs une composante importante du personnage, c'est un fuyard dans l'âme.[/quote:3bjpwipz] Je ne donnerai pas son identité pour préserver sa vie privée, mais disons que c'est un Wicky-leak.

  • artemus dada
    Membre

    [quote:3fmj8q6g]Après, les origines de Goku ne vont pas sans rappeler celles de Moïse, d'Actarus et de Superman, mais ça pourrait faire l'objet d'un autre papier, c'est pas le sujet du jour.[/quote:3fmj8q6g] Tiens justement je suis sur un truc où justement le lien entre [b:3fmj8q6g]Moïse[/b:3fmj8q6g] et [b:3fmj8q6g]Superman[/b:3fmj8q6g] débouche sur une idée qui me trotte dans la tête depuis un petit moment. Et que tu ajoutes [b:3fmj8q6g]Actarus [/b:3fmj8q6g] renforce mon intuition. :wink:

  • artemus dada
    Membre

    [quote="Blackiruah":nup0bj7a][size=150:nup0bj7a][b:nup0bj7a][url=http://www.comics-sanctuary.com/news/21896/nikolavitch-cause-dans-le-poste-le-super-saiyan-irlandais.html:nup0bj7a]Nikolavitch cause dans le poste : Le super-saiyan irlandais[/url:nup0bj7a][/b:nup0bj7a][/size:nup0bj7a] [...][/quote:nup0bj7a] Très intéressant. Merci. [quote:nup0bj7a]Le plus ancien est l'épopée de Gilgamesh, texte cunéiforme écrit en Akkadien à la fin de l'âge du Bronze.[/quote:nup0bj7a] Tiens, au passage j'ai connu un [b:nup0bj7a]Akkadien[/b:nup0bj7a] aussi, le mien il a fini au violon. :)

  • artemus dada
    Membre

    [quote="Tori":xm6f4buf][quote="Nikolavitch":xm6f4buf]le coup de la perforation de l'œil, il est ancien[/quote:xm6f4buf] Et c'est une métaphore sexuelle, non ? Tori.[/quote:xm6f4buf] [quote="Niko":xm6f4buf]pas forcément. c'en est une depuis Freud (et surtout Wertham),[/quote:xm6f4buf] Avec [b:xm6f4buf]Freud [/b:xm6f4buf] tout est sexuel de tout façon. À telle enseigne qu'à chaque fois qu'un truc plus ou moins long en forme de tube apparaît, et qui plus est perfore quelque chose d'autre, l'imaginaire occidental en fait une métaphore sexuel. On ne dira jamais assez le mal qu'a fait [b:xm6f4buf]Freud[/b:xm6f4buf]. :wink: Tout ça parce que [u:xm6f4buf]rétrospectivement [/u:xm6f4buf] il a imaginé qu'un jour, alors qu'il était enfant, il a [u:xm6f4buf]cru[/u:xm6f4buf] avoir vu sa mère nue dans un train. Ceci dit, c'est un vrai tour de force que d'avoir ensuite élaboré tout un scénario, en s’accaparent une bonne partie du cheptel mythologique grec dont il a distordu ce qui pouvait l'être et le reste (et un paquet d'idées inventées par d'autres), et d'avoir ensuite fait gober à la moitié de la planète son histoire. Chapeau bas !

  • Nikolavitch
    Membre

    pas forcément. c'en est une depuis Freud (et surtout Wertham), mais je ne suis pas du tout certain que ça ait été le cas à l'origine. Prends le cyclope et Ulysse. Là, le regard devient métaphore de l'intelligence. Un personnage crétin et à courte vue, et un personnage rusé qui a deux yeux et sait s'en servir. Le rusé crève l'œil du crétin, et ça nous renvoie à la parabole biblique : "à ceux qui n'ont pas, même le peu qu'ils ont leur sera retiré". Inversement, chez Odin, il y a sacrifice d'un œil pour obtenir la vraie vision cosmique (motif qui se retrouve aussi chez les Grecs, avec Tyrésias qui devient "voyant" au moment où physiquement il devient aveugle).

  • Tori
    Staff

    [quote="Nikolavitch":3nu1yvfi]le coup de la perforation de l'œil, il est ancien[/quote:3nu1yvfi] Et c'est une métaphore sexuelle, non ? Tori.

  • Nikolavitch
    Membre

    le coup de la perforation de l'œil, il est ancien : c'est Ulysse et le Cyclope dans l'odyssée, Lug et Balor en Irlande (Lug est réputé papa de notre super-saiyan chien du forgeron), mais on le retrouve aussi dans certains mythes féroen liés à Loki (et il est curieux qu'il fasse subir ce sort à un géant générique et pas à Odin, pour le coup ça rebouclerait bien avec le motif du cyclope)

  • Willos
    Membre

    En effet, les mythes fondateurs sont récurrents. La fureur du guerrier transcendant sa bestialité se retrouve aussi dans le berserk nordique, et sans doute aussi dans les mythologies amérindiennes, précolombiennes ou autres. Pour Perceval, on aurait également pu voir le parallèle avec l'incessante quête du Graal et des 7 boules de cristal, artéfact divin transcendant la condition humaine, mais aussi le fait qu'il ne le fait pas tant pour lui-même que pour son équipe. La perpétuelle lutte du bien contre le mal, ainsi que la violence (sang, membre arrachés, mort...) si décriée dans le manga est toute aussi présente chez Chrétien de Troyes. [spoiler:z40qkxur]si je me souvient, un épisode décrit l'enfoncement d'une lance perforant l'œil, traversant le crâne et ressortant par la nuque[/spoiler:z40qkxur]Et les duels de chevaliers s'affrontant des heures durant au corps à corps, en ajoutant la métaphore du kaméhaméha, qui tel la lance concentre la force du guerrier pour une attaque à distance devant être fatale (à la différence que l'affrontement à la lance s’effectue au début du combat). Mais j'ai ici découvert cette légende irlandaise de cow-boys féodaux ; il va sans dire qu'avec de telles histoires, la Guinness devait déjà autant couler à flot pour l'auditoire du conteur (ou l’auditeur du comptoir), que la Duff pour celui de l’Iliade.

  • mickjapan35
    Membre

    Excellent j'ai adoré ton article riche en références ... très intéressant.

  • soyouz
    Membre

    Et puis il y avait des détourneurs dans la salle, en plus !

  • Nikolavitch
    Membre

    [quote="Black1":1rmrxrxx]?? c'est compliqué[/quote:1rmrxrxx] non, mais il m'a vu à la conférence Kirby, l'an passé, où j'entremêlais les références d'une façon bien pire.

  • Black1
    Membre

    ?? c'est compliqué

  • soyouz
    Membre

    [quote="Tori":36cdfop3] [quote:36cdfop3]depuis le temps, vous devez savoir que ce genre de croisements d'oeuvres sont ma spécialité ![/quote:36cdfop3] Pour le coup, tu as quand même fait fort, je trouve ! Tori.[/quote:36cdfop3] A l'oral, c'est pire ! J'ai besoin de deux cerveaux pour suivre !

  • Nikolavitch
    Membre

    Ah, pas mal !

  • Tori
    Staff

    [quote="Nikolavitch":3thabx9e]et comme ça faisait longtemps que j'avais repéré le percevalisme de Songoku au début de la série (et que je ne me souviens pas avoir vu qui que ce soit d'autre le relever), je me suis dit qu'il y avait matière à article.[/quote:3thabx9e] Tu n'es pas le seul à avoir repéré cet aspect de Gokû : [quote="Sur Babelio, Alfaric":3thabx9e]Ayant subi son ordalie face à Piccolo Senior, ayant été au bout de sa philosophie humaniste voire chrétienne en pardonnant à Piccolo Junior, le pure et naïf Goku n'est plus seulement le nouveau Perceval ou le nouveau Galaad, il est désormais le héros défenseur de la Terre, le nouveau Kal-el / Superman ! Yeah !!! Végéta reprend le rôle du général Zod, Piccolo celui de Jon'z Jon'z, Freezer celui du supervilain galactique Darkseid, Cell celui de Brainiac (et Boo celui du Monitor / Anti-Monitor ?)… Confronté à celui qu'il aurait du être (un prince de l'espace arrogant et suprématiste ne jurant que par la loi du plus fort), Goku est confronté à ses choix pour finalement se retrouver conforté dans ses choix : il sera le défenseur de le Terre, même s'il ne doit en récolter aucune gloire (Mr Satan/Hercule récoltant toujours les lauriers de ses exploits). Mieux son fils Gohan, endossant le lourd fardeau de son père naturel Goku, va prend conscience des dures réalités de la vie sous la houlette de son père adoptif Piccolo Junior, pour devenir à son tour le défenseur de la Terre… Il y a une scène magnifique quand Gohan est persuadé que Goku a perdu face à Freezer : Bulma le supplie de fuir avec lui, mais lui déclare qu'il est le fils de San Goku et que c'est à son tour de combattre les forces obscures de la crevardise. Mieux il a un vrai passage de témoin : quand Gohan, le bras cassé, affronte Perfect Cell pour l'avenir de la Terre, il ne fait que reprendre le flambeau de Goku, qui le bras cassé avait affronté Piccolo Senior pour l'avenir de la Terre. Oui, avec les Saïyens destructeurs de mondes on tombe dans le grosbillisme, mais quel est le message au final ? On suit Goku dont les ambitions sont d'être un bon ami, un bon mari, un bon père et de se dresser contre le mal partout il oeuvrera. Et cette philosophie de la vie ce n'est le pur et naïf Goku, véritable Perceval des modernes, qui va nous la l'exposer, non c'est l'égoïste et ambitieux prince de l'espace Végéta qui nous la montrer en l'adoptant à son tour puisque plus le temps va passer et de plus en plus à Goku il va ressembler… Ni compromission, ni reddition, ni retraite… Goku défendra les siens et les terriens jusqu' bout sans pour autant renoncer aux valeurs en lesquelles il a toujours cru et avec lesquelles il ne transigera jamais : liberté, égalité, fraternité… ou la mort ! Tremblez tyrans cosmiques, super-cyborgs, horreurs bio-mécaniques et monstres mythologiques : mieux qu'Hercule, Samson ou Superman, Goku Pendragon et les artistes martiaux de la Table Ronde sont là pour vous bottez les fesses ! Justice for all, justice forever !!![/quote:3thabx9e] Tori.

  • Nikolavitch
    Membre

    à l'occase, feuillette Les Dieux de Kirby ([url:3qua2jvu]http://www.comics-sanctuary.com/forum/les-dieux-de-kirby-alex-nikolavitch-t78456.html[/url:3qua2jvu]) et tu verras que c'est pire. Là, l'article sur Dragonball, je l'ai écrit en deux heures en prenant mon café l'autre matin, parce que j'avais lu la veille au soir la description de Cuchullain (dans un bouquin assez technique, mais passionnant, sur les convergences entre mythes grecs et celtiques) et que ça m'avait fait chboum : "oh putain merde c'est un super-saiyan, en fait". et comme ça faisait longtemps que j'avais repéré le percevalisme de Songoku au début de la série (et que je ne me souviens pas avoir vu qui que ce soit d'autre le relever), je me suis dit qu'il y avait matière à article.

  • Tori
    Staff

    C'est ce que je me disais (mais comme on pourrait voir des similarités phonétiques entr eles mots châtain et Xanthos, j'ai eu un doute)... Cela dit, en te répondant, j'ai vu le rapport entre les deux : les racines d'arbres et les racines capillaires. [quote:eyr03ka0]depuis le temps, vous devez savoir que ce genre de croisements d'oeuvres sont ma spécialité ![/quote:eyr03ka0] Pour le coup, tu as quand même fait fort, je trouve ! Tori.

  • Nikolavitch
    Membre

    oui, le coup de Xanthos, c'est une blague. mais pour le reste, depuis le temps, vous devez savoir que ce genre de croisements d'oeuvres sont ma spécialité !

  • Tori
    Staff

    [quote:13uat5or]vous allez me dire que châtain c'est la même racine que xanthos[/quote:13uat5or] Euh, c'était pour le jeu de mots, là ? Parce que ce n'est pas la même étymologie : l'un a une racine de châtaignier et l'autre une racine de cheveux (ou de poils)... [quote:13uat5or]Naruto, en vrai c'est le [i:13uat5or]Roman de Renard[/i:13uat5or][/quote:13uat5or] J'ai ri. Mais il y a une erreur typographique : c'est Renar[b:13uat5or]t[/b:13uat5or], même si le d s'est finalement transformé en t dans le langage courant pour désigner l'animal... Cette chronique était assez drôle. Il fallait penser à faire ces ponts entre ces récits... Tori.

  • KabFC
    Membre

    moi je suis tout le temps blond, et oui je suis très souvent énnervé. :D

  • ginevra
    Membre

    Superbe chronique. J'ai appris plein de choses sur des oeuvres dont je me rends compte que je ne les avais que survolées. Décidément, je vais avoir beaucoup à lire pendant ma retraite pour combler mes lacunes! Merci.

  • Blackiruah
    Membre

    [quote="Nikolavitch":2n5pugk0]peut-être parce que tu faisais pipi dans l'eau. comme je l'expliquais, les celtes avaient des trucs rigolos pour se faire leurs décolorations.[/quote:2n5pugk0] Ou son voisin de trempette...

  • Nikolavitch
    Membre

    peut-être parce que tu faisais pipi dans l'eau. comme je l'expliquais, les celtes avaient des trucs rigolos pour se faire leurs décolorations.

  • Vik
    Membre

    Très chouette billet, merci. Moi je devenais blond quand j'allais me baigner dans la mer. C'est tout. Oui.

  • Blackiruah
    Membre

    [size=150:2edgjpxx][b:2edgjpxx][url=http://www.comics-sanctuary.com/news/21896/nikolavitch-cause-dans-le-poste-le-super-saiyan-irlandais.html:2edgjpxx]Nikolavitch cause dans le poste : Le super-saiyan irlandais[/url:2edgjpxx][/b:2edgjpxx][/size:2edgjpxx] [img:2edgjpxx]http://www.comics-sanctuary.com/public/superpouvoir/img/Niko_cause_dans_le_poste/Dragon_Ball/2-gokuetlesfemmes.png[/img:2edgjpxx] [size=85:2edgjpxx]La femme, éternel mystère que Goku s'en va sonder.[/size:2edgjpxx]

  • n.nemo
    Membre

    [quote="Nikolavitch":2b17yhiv] Mais un cheval à huit pattes, est-ce encore un cheval ? Ou n'est-il pas plutôt une variante du mouton à cinq pattes qui n'en casse pas trois à un canard ? [/quote:2b17yhiv] vertigineux !

  • Nikolavitch
    Membre

    [quote="Tori":1lcpzi36] [quote:1lcpzi36]Totoro (Troll prononcé à la japonaise, si j'ai tout bien compris).[/quote:1lcpzi36] Troll se transcrit "tororu" ou "torōru". "Totoro" en est en fait une déformation par Mei (les enfants déforment souvent les mots qu'ils n'ont entendu qu'une ou deux fois... Combien d'aînés ont ainsi reçu un surnom ridicule à la suite de la déformation de leur prénom par leurs cadets ?).[/quote:1lcpzi36] Moi, par exemple. Du coup, même mes petites nièces emploient le sobriquet dont m'avaient affublé mes petits frères à leur âge. [quote:1lcpzi36] [quote:1lcpzi36]Une fois encore, Odin vient à l'esprit, avec son cheval à huit pattes.[/quote:1lcpzi36] On parle de jambes, concernant un cheval... ~___^[/quote:1lcpzi36] Mais un cheval à huit pattes, est-ce encore un cheval ? Ou n'est-il pas plutôt une variante du mouton à cinq pattes qui n'en casse pas trois à un canard ? Répondez à la question sur deux pages, je relève les copies dans une heure. [quote:1lcpzi36]Et il ne faut pas que ceux qui voient une propagande païenne dans [i:1lcpzi36]Mon voisin Totoro[/i:1lcpzi36] regardent [i:1lcpzi36]Pompoko[/i:1lcpzi36] de Takahata (pour rester dans les productions Ghibli)... [/quote:1lcpzi36][/quote] C'est clair. Là, les Totoridés sont nettement plus teigneux et revendicatifs.

  • Tori
    Staff

    [quote:2j1jarii]le rapport à la nature, qui est un des thèmes récurrents de l'auteur.[/quote:2j1jarii] Comme les esprits, aussi, mais tu en parles plus bas... Tout comme j'allais parler d'Alice au pays des Merveilles qui a quelques points communs avec Totoro, mais tu l'évoques aussi. [quote:2j1jarii]Totoro (Troll prononcé à la japonaise, si j'ai tout bien compris).[/quote:2j1jarii] Troll se transcrit "tororu" ou "torōru". "Totoro" en est en fait une déformation par Mei (les enfants déforment souvent les mots qu'ils n'ont entendu qu'une ou deux fois... Combien d'aînés ont ainsi reçu un surnom ridicule à la suite de la déformation de leur prénom par leurs cadets ?). [quote:2j1jarii]Une fois encore, Odin vient à l'esprit, avec son cheval à huit pattes.[/quote:2j1jarii] On parle de jambes, concernant un cheval... ~___^ J'aime beaucoup ton article et les ponts que tu jettes entre les religions monothéistes et polythéistes, l'animisme et le chamanisme... Ces points communs devraient les rapprocher plutôt que leurs divergences les éloigner... Mais il faut croire que si l'homme a besoin de son prochain, c'est pour mieux pouvoir s'en différencier. Et il ne faut pas que ceux qui voient une propagande païenne dans [i:2j1jarii]Mon voisin Totoro[/i:2j1jarii] regardent [i:2j1jarii]Pompoko[/i:2j1jarii] de Takahata (pour rester dans les productions Ghibli)... Tori.

  • Blackiruah
    Membre

    [size=150:1uew198d][b:1uew198d][url=http://www.comics-sanctuary.com/news/21244/nikolavitch-cause-dans-le-poste-le-totoro-par-les-cornes.html:1uew198d]Nikolavitch cause dans le poste : Le Totoro par les cornes[/url:1uew198d][/b:1uew198d][/size:1uew198d] [img:1uew198d]http://www.comics-sanctuary.com/public/superpouvoir/img/Niko_cause_dans_le_poste/Totoro/To1.jpg[/img:1uew198d] [i:1uew198d][size=85:1uew198d]"Lao Tseu a dit : il faut trouver la voie" (air connu)[/size:1uew198d][/i:1uew198d]

  • Vik
    Membre

    Ultimate death... la mort ultime. C'est ce qui a inspiré True Blood? :mrgreen:

  • n.nemo
    Membre

    nihil nemo, rien ni personne, lacano-morriso-durdennien.

  • Nikolavitch
    Membre

    [quote="Jack!":1pkggoau] [size=50:1pkggoau]Salut, je suis Jack, héraut de la mort et du néant. Et toi, tu fais quoi dans la vie ?[/size:1pkggoau][/quote:1pkggoau] Moi c'est Niko, Janséniste Punk.

  • Jack!
    Membre

    [quote="Tori":mg81cgw9][quote="Photonik":mg81cgw9]EDIT : c'est sur cette page. "Herald of Anti-life", sur la grande case en bas à gauche, première bulle...[/quote:mg81cgw9] Chez Semic, c'était devenu "héraut de la mort et du néant" : [/quote:mg81cgw9] Ça sonne bien. Je devrais me présenter comme ça à l'occasion. [size=50:mg81cgw9]Salut, je suis Jack, héraut de la mort et du néant. Et toi, tu fais quoi dans la vie ?[/size:mg81cgw9]

  • Tori
    Staff

    [quote="Photonik":1q7z7u17]EDIT : c'est sur cette page. "Herald of Anti-life", sur la grande case en bas à gauche, première bulle...[/quote:1q7z7u17] Chez Semic, c'était devenu "héraut de la mort et du néant" : [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=17196197VF.jpg:1q7z7u17][img:1q7z7u17]http://img15.hostingpics.net/pics/17196197VF.jpg[/img:1q7z7u17][/url:1q7z7u17] Tori.

  • Photonik
    Membre

    La distinction Darkseid / Thanos sur la base de "l'utilitarisme" du premier et du "romantisme" du second me paraît tout à fait juste. Je me rappelle avoir lu une interview récente de Starlin où il déclare regretter la représentation actuelle de Thanos de plus en plus massif et gigantesque. Il remarque d'ailleurs que Darkseid a suivi le même chemin : sous le crayon de Kirby, il est à peine plus baraqué qu'un pékin lambda, et maintenant il est plus balèze que Hulk. Dans le même entretien, son interlocuteur lui fait remarquer, toujours au sujet du parallèle avec Darkseid, que dans l'annual des Avengers en 1977 il fait dire à Warlock que Thanos est le champion de l'Anti-vie ; ça fait marrer Starlin qui ne s'en souvenait pas et qui répond en substance : ben, l'Anti-vie c'est la Mort, non ? Puis il précise que ce genre de répliques n'étaient pas si mûrement réfléchies que ça à l'époque. EDIT : c'est sur cette page. "Herald of Anti-life", sur la grande case en bas à gauche, première bulle... [img:joaoclyt]http://www.google.fr/url?source=imglanding&ct=img&q=http://www.byrnerobotics.com/forum/uploads/JohnHarris/2009-03-10_113258_Avengers_Annual_07-03.JPG&sa=X&ei=VZRwVeTgHcq5UbbkgLAN&ved=0CAkQ8wc&usg=AFQjCNHjNxY3eiMlpszfYdH7s1wHU4D5jw[/img:joaoclyt]

  • Tori
    Staff

    Sous un aspect de brute épaisse, Thanos est vraiment un personnage complexe et fascinant... Tori.

  • Nikolavitch
    Membre

    C'est tout à fait vrai : d'ailleurs, dans Thanos Quest, il lui chipe même son Giraud-siège. Pardon, son fauteuil Möbius.

  • Marko
    Membre

    [quote="n.nemo":20xb4e3j]comme souvent souligné, thanos s'il tient de darkseid, tient aussi beaucoup de metron.[/quote:20xb4e3j] Quand on voit le design original, cela confirme cette inspiration qui semble s'être estompée par la suite. [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=660205thanos4811494838529782964122143469124n.jpg:20xb4e3j][img:20xb4e3j]http://img11.hostingpics.net/pics/660205thanos4811494838529782964122143469124n.jpg[/img:20xb4e3j][/url:20xb4e3j]

  • n.nemo
    Membre

    comme souvent souligné, thanos s'il tient de darkseid, tient aussi beaucoup de metron.

  • Photonik
    Membre

    Ah super, ça va être cool, ça.

  • Blackiruah
    Membre

    [b:3bvf09rt][size=150:3bvf09rt][url=http://www.comics-sanctuary.com/news/20648/nikolavitch-cause-dans-le-poste-thanos-et-ses-freres.html:3bvf09rt]Nikolavitch cause dans le poste : Thanos et ses frères[/url:3bvf09rt][/size:3bvf09rt][/b:3bvf09rt] [img:3bvf09rt]http://www.comics-sanctuary.com/public/superpouvoir/img/Niko_cause_dans_le_poste/Thanos/6-thanos_come_and_get_me.jpg[/img:3bvf09rt]

  • Nikolavitch
    Membre

    [quote="Vik":1ssxj8oq][quote:1ssxj8oq]Pour en revenir à la petite Elsa et à ses pouvoirs, une théorie veut que si la communication dans le groupe Disney avait mieux fonctionné, elle aurait été expédiée direct à l'Institut Xavier pour Jeunes Surdoués, équipé pour gérer les jeunes ayant du mal à contrôler leurs pouvoirs. [/quote:1ssxj8oq] Je conseille pour ceux qui ne connaissent pas le HISHE (How It Should Have Ended) sur [b:1ssxj8oq]Frozen[/b:1ssxj8oq].[/quote:1ssxj8oq] Oui, on m'a aiguillé dessus l'an passé, quand j'ai déjà risqué une vanne à propos de Xavier, et oui, c'est très bon. (leur Terminator vs Back to the Future est également un grand moment)

  • Vik
    Membre

    [quote:1ta9on5x]Pour en revenir à la petite Elsa et à ses pouvoirs, une théorie veut que si la communication dans le groupe Disney avait mieux fonctionné, elle aurait été expédiée direct à l'Institut Xavier pour Jeunes Surdoués, équipé pour gérer les jeunes ayant du mal à contrôler leurs pouvoirs. [/quote:1ta9on5x] Je conseille pour ceux qui ne connaissent pas le HISHE (How It Should Have Ended) sur [b:1ta9on5x]Frozen[/b:1ta9on5x].

  • Nikolavitch
    Membre

    ah, mince. t'as sans doute raison. j'ai fait un tel blocage sur Spidey à ce moment-là (parce que je considère que c'est plus du sautage de requin, là, mais du double axel, triple lutz au-dessus d'un banc de squales) que je n'ai repris qu'avec Slott. donc il me manque des billes sur les More et New Day.

  • Jack!
    Membre

    Un grand cru (qu'il ne faut peut être pas croire), encore une fois. [quote:28e7o10y]On efface tout, cache tes pouvoirs, n'en parle pas, et même sa copine n'est plus au courant.[/quote:28e7o10y] Mary-Jane se souvient de tout après One More Day. Enfin, sauf l'histoire bien réelle qu'est pas celle de Mephisto et, accessoirement, d'avoir eu un enfant (mais ça, personne ne veut se rappeler). Mais elle se souvient bien que Peter-Man est Spider-Parker, ou l'inverse.

  • Tori
    Staff

    [quote="Nikolavitch":1lyjh86c]Insérez ici un effet de cape à la Bela Lugosi, et en piste.[/quote:1lyjh86c] Bizarrement, la première image qui m'arrive en lisant ça n'est ni un effet de cape (quoique), ni Bela Lugosi, mais Tom Mason dans [i:1lyjh86c]Grave Robbers from Outer Space[/i:1lyjh86c], le visage masqué derrière son pan de cape... Tori.

  • Blackiruah
    Membre

    [b:2srm0yf9][size=150:2srm0yf9][url=http://www.comics-sanctuary.com/news/20456/nikolavitch-cause-dans-le-poste-frozen-crisis-doc-savage-n-est-pas-mort.html:2srm0yf9]Nikolavitch cause dans le poste : Frozen Crisis (Doc Savage n'est pas mort)[/url:2srm0yf9][/size:2srm0yf9][/b:2srm0yf9] [img:2srm0yf9]http://www.comics-sanctuary.com/public/superpouvoir/img/Niko_cause_dans_le_poste/Frozen/2-icemonster.jpg[/img:2srm0yf9] [size=85:2srm0yf9][i:2srm0yf9]Elle fabrique même sa version Courchevel de la Chose ![/i:2srm0yf9][/size:2srm0yf9]

  • Zaïtchick
    Membre

    [img:bgv1on6c]http://img.photobucket.com/albums/v211/zaitchick/zaitchick%203/oooups.jpg[/img:bgv1on6c] Oh, M'sieur Nikolavitch, z'êtes trop fort.

  • soyouz
    Membre

    [quote="Jim Lainé":3ljsv64u] Mon problème avec la philosophie, c'est que je trouve ça illisible. Je ne comprends pas ce que je lis quand je le lis. Du coup, je relis la même page, sans mieux comprendre, et j'avance pas. Même des vulgarisations "pour les nuls" genre Le Monde de Sophie, ça me tombe des mains parce que je ne retiens rien. En revanche, j'aime bien quand quelqu'un qui s'y connaît me parle de philosophie, parce que là, une fois passé par un filtre, je comprends. Donc, majoritairement, la philosophie (oui oui, je sais bien que "la philosophie", ça veut rien dire en soi), je suis largué. C'est un peu comme les maths. En pire. Et dans le cas présent, le colloque auquel j'ai participé m'a vraiment éclairé sur pas mal de points. Même si je pense qu'il faudrait que j'affine (et donc que je trouve d'autres personnes qui m'expliquent avec leur filtre à eux), ça me donne quand même une sorte de prise sur le sujet. Jim[/quote:3ljsv64u] Tiens, t'as lu [i:3ljsv64u]Super-Héros & Philo[/i:3ljsv64u] de Simon Merle ?

  • Jim Lainé
    Membre

    [quote="Nikolavitch":7ezcomwx]alors, je comprends mieux, et même si j'adore Scott des débuts, Burton et Gilliam, (et là, je vais faire mon gros lourd), je trouve ballot de reprocher à Nolan de ne pas faire du Burton alors que justement, ne pas faire du Burton était sa note d'intention de départ. ce côté "documentaire", c'est précisément l'angle qu'il semble vouloir dès le début.[/quote:7ezcomwx] Ouais, enfin c'est quand même une vision bien bichrome : soit faire du Burton, soit faire du documentaire. C'est quand même dommage d'adapter Batman et de le filmer, en partie, comme un téléfilm. En partie seulement : dans le premier film, son asile Arkham m'a convaincu, son métro aérien aussi (même si l'ensemble de la ville fait un peu "Metropolis by night") et j'ai été séduit par l'idée de créer une ville. Mais sur l'ensemble de la trilogie, je ne le suis pas. Jim

  • Nikolavitch
    Membre

    alors, je comprends mieux, et même si j'adore Scott des débuts, Burton et Gilliam, (et là, je vais faire mon gros lourd), je trouve ballot de reprocher à Nolan de ne pas faire du Burton alors que justement, ne pas faire du Burton était sa note d'intention de départ. ce côté "documentaire", c'est précisément l'angle qu'il semble vouloir dès le début.

  • Photonik
    Membre

    [quote="Jim Lainé":mbzcw24q](et Photonik, lui, il n'aime pas : [i:mbzcw24q]a contrario[/i:mbzcw24q], la sécheresse d'un Ben Wheatley ou d'un Nicolas Winding Refn, il adore, je déteste… sans doute parce que je ne comprends pas…). Jim[/quote:mbzcw24q] Ah mais je crois pas du tout que ce soit une question de compréhension. C'est plutôt une affaire d'affinités avec une forme plutôt qu'une autre, et c'est un truc qui nous dépasse toujours un peu. C'est vrai ceci dit que même avec des cinéastes très très côtés comme Fellini, que l'on pourrait classer dans cette veine décorative, j'ai vraiment du mal, j'accroche à de rares moments près. Pour ce que tu dis de la photo de la trilogie en question, il y a aussi un air du temps qui est en train de passer du reste, avec cette photo aux couleurs désaturées et aux contrastes forts, qui restera un peu la marque des premiers pas du numérique. L'abandon de la pellicule se paye cher (même si j'adore Michael Mann, la photo de "Public Ennemies" vieillira vraisemblablement très mal). Actuellement, j'ai l'impression qu'on revient à quelque chose de plus clinquant (et peut-être plus à ton goût !!), par le biais d'un surcroît d'artificialité. Aujourd'hui la photo du film se joue en post-production, plus que jamais, à l'étape de l'étalonnage. C'est la conséquence logique du tout numérique. Théoriquement, jusqu'à une prochaine révolution (qui pose à chaque fois à nouveau la question : qu'est-ce qui fait réaliste ?), on devrait en avoir fini avec le genre de photos que tu décris...

  • Jim Lainé
    Membre

    [quote="Nikolavitch":2updxp1g][quote="Jim Lainé":2updxp1g] Quand il fait sauter l'hôpital ? Pitié, c'est d'une pauvreté. Avec un éclair banal type "lumière du jour". Ah non, ça fait partie des trucs les plus laids du film. [/quote:2updxp1g] eh bien j'adore cette scène. elle raconte le truc. je vois pas ce que la notion de "banal" vient faire là-dedans. je ne te connaîtrais pas aussi bien, je serais foutu de voir du snobisme dans ton emploi de ce mot. du coup, faut que tu m'expliques où est le problème.[/quote:2updxp1g] Je ne vois pas l'intérêt de filmer des décors naturelles dans une lumière naturelle comme si on faisait un documentaire, alors qu'on adapte Batman. C'est l'un des trucs que j'ai détesté dans ce film à partir de la première image, la lumière naturelle. Je comprends que ça rentre dans la logique "réaliste" du truc, mais c'est assez insupportable par rapport au sujet. Batman n'existe pas, il évolue dans une ville qui n'existe pas, et tous les deux sont des allégories. C'est du faux, de la métaphore, du chiqué. Alors filmer Chicago (avec en plus un acteur de [b:2updxp1g]Prison Break[/b:2updxp1g], pour bien appuyer l'effet), je trouve ça dommage. D'autant plus dommage que Nolan est beaucoup plus besogneux en termes de travail de lumière, de photographie, de texture de l'image, sur plein d'autres films. Dans [b:2updxp1g]Inception[/b:2updxp1g], y a des scènes de pluie qui ont une couleur splendide. Mais quand il est sur Batman, l'endroit où il peut délirer gravement, il nous sort une image de documentaire. Ah cela, puisqu'il faut expliquer, je suis très client d'une image fausse, artificielle, maniérée, remplie à craquer. Tu me connais, j'aime le Ridley Scott des débuts, celui qui place ses acteurs entre deux couches de nuages de vapeurs, ou qui éteint un spot. J'adore Tim Burton, j'adore Terry Gilliam. J'apprécie chez eux ce que Photonik appelle une approche "décorative" (et Photonik, lui, il n'aime pas : [i:2updxp1g]a contrario[/i:2updxp1g], la sécheresse d'un Ben Wheatley ou d'un Nicolas Winding Refn, il adore, je déteste… sans doute parce que je ne comprends pas…). J'aime bien la sobriété, mais je kiffe beaucoup quand le travail de l'image me donne l'impression qu'on me fabrique un monde sous les yeux. Si je regarde un [b:2updxp1g]Batman[/b:2updxp1g], c'est que je veux aller voir Gotham, pas New York, pas Chicago. J'adore ces cinéastes qui me donne l'impression que je regarde un truc nouveau. Scott filme une cuisine avec une nana au téléphone coincée entre le four et le frigo, j'ai l'impression que tout est créé, que tout est neuf. En revanche, la scène du braquage après le zoom sur Chicago, j'ai l'impression de regarder un téléfilm du samedi soir. C'est en cela que je trouve le truc banal. Je n'ai pas envie, en regardant un [b:2updxp1g]Batman[/b:2updxp1g], de voir ce qu'un reportage télé me montrerait. Je veux voir plus. Je veux différent. Jim

  • Regulator
    Membre

    Le passage avec l’hôpital,on a le Joker qui veut le faire exploser mais ça ne fonctionne pas. Rien que pour la tête du Joker à ce moment là,ça reste inoubliable. D'accord pour Argento;je faisais référence au gimmick,pas à la mise en scène. [quote:2ckvqxdo][img:2ckvqxdo]http://25.media.tumblr.com/tumblr_le8v2mE8LZ1qe0eclo1_500.gif[/img:2ckvqxdo][/quote:2ckvqxdo] Putain,le trouillomètre quand j'ai vu qu'elle tournait les yeux vers moi...

  • soyouz
    Membre

    Oui, c'est ça (ce visage du Joker quand il tourne la tête, j'aime beaucoup !). De mémoire, la ziq monte bien aussi !

  • Marko
    Membre

    [quote="soyouz":1gmtuk4g][quote="Marko":1gmtuk4g] C'est le passage avec le "hit me" c'est ça ?[/quote:1gmtuk4g] Possible, ne me souviens pas des paroles ! :oops:[/quote:1gmtuk4g] Dans ce cas je joins l'image à la parole : [img:1gmtuk4g]http://stream1.gifsoup.com/view/162530/hit-me-o.gif[/img:1gmtuk4g]

  • soyouz
    Membre

    [quote="Marko":35amys0o] C'est le passage avec le "hit me" c'est ça ?[/quote:35amys0o] Possible, ne me souviens pas des paroles ! :oops:

  • Photonik
    Membre

    [quote="Nikolavitch":3dtusiuo]j'ai du mal à comprendre le reproche de "pas original et pas novateur" sur la mise en scène. Il y a trente six façons de raconter et de mettre en scène une histoire. et il y a des façons de mettre en scène qui font le job, et il n'y a pas besoin de plus. et d'autres qui se veulent originales et qui primo, passent par dessus la tête du public (si on ne voit pas en quoi elle est originale, quel intérêt ?), et secundo, relèvent de l'esbrouffe. [/quote:3dtusiuo] Je comprends ça, et c'est un débat que j'ai souvent avec des potes aussi si ce n'est plus branchés cinéma que moi. C'est un point qui ne se discute pourtant pas : on y voit ce qu'on veut y voir, on a le droit de considérer que la mise en scène doit "s'effacer". Je ne suis pas sûr par contre que ça passe complètement au-dessus de la tête du public. On est aussi sensibles à des trucs qu'on ne peut ou ne veut verbaliser, à plus forte raison quand on parle de cinéma. [quote="Nikolavitch":3dtusiuo] J'ai une vraie culture visuelle qui me permet de réfléchir au plan en tant qu'image, mais pas tellement au mouvement (raison pour laquelle, peut-être, je suis incapable de m'intéresser au foot ou à l'automobile). le mouvement, la temporalité, c'est une donnée du cinéma qui fait partie du truc mais à laquelle je ne suis pas plus sensible que ça (ou alors quand des mecs comme Bay essaient de me donner l'impression de m'être enfilé en dix secondes une année de conso de Keith Richards de colombienne extra pure, ce que je trouve désagréable et migraineux) raison peut-être pour laquelle j'apprécie des réals comme Kubrick. franchement, sur Nolan, je vois pas où est le problème de ce côté là.[/quote:3dtusiuo] Je comprends mieux ; moi c'est tout ce qui m'intéresse au contraire. Ou plutôt une bonne partie de ce qui m'intéresse. Après, pour lever tout malentendu, je considère aussi que font partie de la mise en scène des éléments comme le découpage, ou la composition du cadre (sources inépuisables d'enrichissement du vocabulaire d'un film) : Nolan ne me bluffe sur aucun de ces points. Je me pose toujours la question suivante : pourquoi raconter une histoire via tel medium et pas un autre ? Une idée est-elle vouée à tel ou tel mode d'expression ? Moi je crois que oui. Du coup, ça implique qu'une idée exprimée par tel ou tel medium se repose sur des éléments narratifs propres au medium en question. Nolan ne me semble pas user de "l'arsenal" à sa disposition. Et ça n'a rien à voir avec l'esbroufe ou l'envie de la contourner, pas à mon sens en tout cas.

  • Marko
    Membre

    [quote="Photonik":3ebyfifn]Malheureux ! Chez Argento, tout ça est porté par la mise en scène[/quote:3ebyfifn] Ah ça c'est sur qu'il n'y a pas photo de ce point de vue là... [img:3ebyfifn]http://25.media.tumblr.com/tumblr_le8v2mE8LZ1qe0eclo1_500.gif[/img:3ebyfifn] [img:3ebyfifn]http://media.giphy.com/media/pyGA8a3rdny00/giphy.gif[/img:3ebyfifn] [quote="soyouz":3ebyfifn]Ah non, je n'avais même pas pensé à cette scène. C'est plus celle où il titube ou fait semblant de tituber dans la rue ! [/quote:3ebyfifn] C'est le passage avec le "hit me" c'est ça ?

  • Nikolavitch
    Membre

    [quote="Jim Lainé":380hczzs][quote="soyouz":380hczzs][quote="Photonik":380hczzs]j'aimerais bien me rappeler d'un seul plan mémorable dans toute la trilogie de Nolan... [/quote:380hczzs] Roooh, le joker dans la rue quand même ![/quote:380hczzs] Quand il fait sauter l'hôpital ? Pitié, c'est d'une pauvreté. Avec un éclair banal type "lumière du jour". Ah non, ça fait partie des trucs les plus laids du film. [/quote:380hczzs] eh bien j'adore cette scène. elle raconte le truc. je vois pas ce que la notion de "banal" vient faire là-dedans. je ne te connaîtrais pas aussi bien, je serais foutu de voir du snobisme dans ton emploi de ce mot. du coup, faut que tu m'expliques où est le problème.

  • Nikolavitch
    Membre

    j'ai du mal à comprendre le reproche de "pas original et pas novateur" sur la mise en scène. Il y a trente six façons de raconter et de mettre en scène une histoire. et il y a des façons de mettre en scène qui font le job, et il n'y a pas besoin de plus. et d'autres qui se veulent originales et qui primo, passent par dessus la tête du public (si on ne voit pas en quoi elle est originale, quel intérêt ?), et secundo, relèvent de l'esbrouffe. je trouve que la mise en scène de Nolan fait le job sans me sortir du récit, et c'est tout ce que je lui demande (je ne supporte pas la mise en scène de Snider ou celle de Bay, qui font tout pour m'expédier le plus loin possible de l'histoire, à tel point que je ne suis incapable de tenir devant l'un de leur films en entier). donc ouais, Nolan, pas un metteur en scène follement original. eh bien je m'en fous. c'est peut-être le scénariste en moi qui me déforme le regard, mais du moment qu'il me raconte l'histoire d'une façon qui m'est accessible, ça me va. ou alors c'est l'auteur de BD qui bloque sur le concept. J'ai une vraie culture visuelle qui me permet de réfléchir au plan en tant qu'image, mais pas tellement au mouvement (raison pour laquelle, peut-être, je suis incapable de m'intéresser au foot ou à l'automobile). le mouvement, la temporalité, c'est une donnée du cinéma qui fait partie du truc mais à laquelle je ne suis pas plus sensible que ça (ou alors quand des mecs comme Bay essaient de me donner l'impression de m'être enfilé en dix secondes une année de conso de Keith Richards de colombienne extra pure, ce que je trouve désagréable et migraineux) raison peut-être pour laquelle j'apprécie des réals comme Kubrick. franchement, sur Nolan, je vois pas où est le problème de ce côté là.

  • soyouz
    Membre

    Ah non, je n'avais même pas pensé à cette scène. C'est plus celle où il titube ou fait semblant de tituber dans la rue ! Mais à vous lire, c'est bien ce que je disais : je n'y connais rien en plan ! (après, quand je lis inoubliable, tout de suite, je pense aux plans que je n'ai pas oubliés !)

  • Jim Lainé
    Membre

    [quote="soyouz":3gpi1phi][quote="Photonik":3gpi1phi]j'aimerais bien me rappeler d'un seul plan mémorable dans toute la trilogie de Nolan... [/quote:3gpi1phi] Roooh, le joker dans la rue quand même ![/quote:3gpi1phi] Quand il fait sauter l'hôpital ? Pitié, c'est d'une pauvreté. Avec un éclairage banal type "lumière du jour". Ah non, ça fait partie des trucs les plus laids du film. Jim

  • Photonik
    Membre

    Quoi, quand il s'éloigne habillé en infirmière et que l'hosto explose derrière ?? Ou celui avec le camion ? Dans un cas comme dans l'autre, le plan peut être techniquement abouti, il n'en est pas plus original ou novateur pour autant. Moi, j'aime bien le deuxième volet, hein : pas les deux autres. Mais même le deuxième, je le trouve très pauvre sur la mise en scène. Allez, pour être franc, y'a une ou deux idées de cinéma dans les 5 premières minutes (notamment la caméra subjective qui semble venir s'encastrer dans un immeuble : simpliste mais ça c'est un plan de cinoche) ; après y'a plus rien. Et des scènes de baston aussi indigentes, c'est pas possible à ce niveau. Les scènes d'action en général sont vraiment (et étonnamment) pauvres...

  • soyouz
    Membre

    [quote="Photonik":2dfeapzl]j'aimerais bien me rappeler d'un seul plan mémorable dans toute la trilogie de Nolan... [/quote:2dfeapzl] Roooh, le joker dans la rue quand même ! (en même temps, qu'est-ce que je connais des plans, moi, hormis de les adorer sans accroc !)

  • Photonik
    Membre

    Malheureux ! Chez Argento, tout ça est porté par la mise en scène, et on chercherait en vain un tel projet chez Nolan, qui, je me répète, s'enferme selon moi dans une réalisation purement fonctionnelle et illustrative du script. Argento produit des plans inoubliables, j'aimerais bien me rappeler d'un seul plan mémorable dans toute la trilogie de Nolan... Allez, un peut d'auto-promo : je cause ici même de ce qui me semble faire le sel du cinoche d'Argento... [url:1b3uaasz]http://hau.eklablog.com/apophenia-toutes-les-couleurs-du-giallo-p924878[/url:1b3uaasz] Mais c'est aussi là (avec des images) : [url:1b3uaasz]http://www.comics-sanctuary.com/forum/apophenia-toutes-les-couleurs-du-giallo-t72202.html[/url:1b3uaasz]

  • Regulator
    Membre

    [quote="Jim Lainé":1goyymt6] Christopher Nolan son frère co-écrivent plein de trucs depuis longtemps. J'ai pas regardé les crédits de tous les films de Nolan, mais sa filmo se caractérise souvent par une méfiance envers l'autorité qui est associée à un trouble dans la perception que le héros a du monde (la construction un peu [b:1goyymt6]Usual Suspects[/b:1goyymt6] dans [b:1goyymt6]Following[/b:1goyymt6], l'ordre non linéaire dans [b:1goyymt6]Memento[/b:1goyymt6], l'image floue dans Insomnia, le trouble identitaire sur scène dans [b:1goyymt6]Le Prestige[/b:1goyymt6], le mensonge gigogne dans [b:1goyymt6]Inception[/b:1goyymt6]…). Jim[/quote:1goyymt6] Les frères Nolan,en fait,c'est Dario Argento.

  • Jim Lainé
    Membre

    [quote="Nikolavitch":2jn4his7]Je crois que tu mets le doigts dessus : ces héros qui se débattent dans le noir sans avoir les clés, ce sont peut-être des autoportraits inconscients des frères Nolan (dont j'aime beaucoup le cinéma, de mon côté, j'ai d'ailleurs dit tout le bien que je pensais d'Interstellar).[/quote:2jn4his7] Je suis un peu mitigé sur [b:2jn4his7]Interstellar[/b:2jn4his7], que je trouve un peu téléphoné, pas super saisissant question image, un peu incompréhensible question hard-science. En revanche, je tiens Inception pour l'un des trucs les plus forts que j'ai vus depuis quinze ans, tant au niveau de la forme que des idées. [quote="Nikolavitch":2jn4his7]par contre, Usual Suspect, c'est pas Nolan, c'est Singer.[/quote:2jn4his7] Oui oui, c'est qu'est-ce que je dis : il y a quelque chose d'[b:2jn4his7]Usual Suspects[/b:2jn4his7] dans [b:2jn4his7]Following[/b:2jn4his7], notamment toute la relecture impliquée a posteriori, avec le piège qui se referme au moment où le personnage, et le spectateur, comprennent, mais trop tard. Jim

  • Nikolavitch
    Membre

    Je crois que tu mets le doigts dessus : ces héros qui se débattent dans le noir sans avoir les clés, ce sont peut-être des autoportraits inconscients des frères Nolan (dont j'aime beaucoup le cinéma, de mon côté, j'ai d'ailleurs dit tout le bien que je pensais d'Interstellar). par contre, Usual Suspect, c'est pas Nolan, c'est Singer.

  • Jim Lainé
    Membre

    [quote="Nikolavitch":31m8bglm]Eh bien, le voilà bien en verve, notre oncle Jimbo.[/quote:31m8bglm] Pas vraiment envie de bosser, aujourd'hui. L'oisiveté est mère de tous les vices, c'est bien connu… [quote="Nikolavitch":31m8bglm]Sur Nietzsche, bel éclairage. je n'allais pas si loin dans mon explication et je ne faisais qu'effleurer ce facteur-là, mais le paradoxe que tu soulèves est hyper intéressant, et sans doute très porteur de sens, comme tous ces paradoxes philosophiques.[/quote:31m8bglm] Mon problème avec la philosophie, c'est que je trouve ça illisible. Je ne comprends pas ce que je lis quand je le lis. Du coup, je relis la même page, sans mieux comprendre, et j'avance pas. Même des vulgarisations "pour les nuls" genre Le Monde de Sophie, ça me tombe des mains parce que je ne retiens rien. En revanche, j'aime bien quand quelqu'un qui s'y connaît me parle de philosophie, parce que là, une fois passé par un filtre, je comprends. Donc, majoritairement, la philosophie (oui oui, je sais bien que "la philosophie", ça veut rien dire en soi), je suis largué. C'est un peu comme les maths. En pire. Et dans le cas présent, le colloque auquel j'ai participé m'a vraiment éclairé sur pas mal de points. Même si je pense qu'il faudrait que j'affine (et donc que je trouve d'autres personnes qui m'expliquent avec leur filtre à eux), ça me donne quand même une sorte de prise sur le sujet. [quote="Nikolavitch":31m8bglm]Sur Doc Strange, c'est une piste intéressante, mais l'univers marvel commence vraiment à partir du moment où Stan Lee décide de sortir du carcan de l'épisode autocontenu, et que graduellement lui et ses auteurs font de chaque épisode une brique d'un récit plus vaste, et ça arrive assez vite, dans les trois ans qui suivent FF1. Et du coup, Ditko a quand même l'air de vite piquer au truc (et il y a un vrai voyage du héros dans son run de Doc Strange, même si son héros est donné comme initié au départ)[/quote:31m8bglm] Oui oui, c'est très très rapide. Une poignée d'histoires. Mais en filigrane, sur les toutes premières, on sent bien le rôle d'éminence grise de Strange, qui intervient quand les choses capotent. D'une certaine manière, Roger Stern fait cela. Son épisode "[i:31m8bglm]Charlatan[/i:31m8bglm]" est bâti sur ça. Et d'ailleurs, dans ce récit, Stephen Strange assiste à une sauterie dans le grand monde, et il y est présenté comme très archétypal, distant, détaché. (C'est un peu la force de la prestation de Stern : il pose quelques touches, semblant ne pas creuser le personnage mais ne s'occuper que de son rôle dans l'univers, et paf, quand il fait un épisode un peu orienté "pathos", tout ce qui a été posé fait sens.) [quote="Nikolavitch":31m8bglm]Sur les idées politiques des Nolan dans Batman, j'y vois plus une maladresse qu'une intention de nuire. n'oublions pas que dans le monde anglo-saxon, l'éducation à la réflexion politique est encore plus déficiente que chez nous : la Droite a réussi à torpiller d'emblée toute réflexion, à disqualifier toute pensée de gauche avant même qu'elle ne soit formulée, dans sa rage d'empêcher à tout jamais un nouveau New Deal, et on en voit le résultat avec les absurdités autour de l'Obamacare. Du coup, je lis cet aspect politique qui te chagrine comme les convulsions de gens pas idiots auxquels ont a refusé l'accès aux concepts. Du coup, ça me semble être un épiphénomène dans le récit, pas le cœur du discours.[/quote:31m8bglm] Christopher Nolan son frère co-écrivent plein de trucs depuis longtemps. J'ai pas regardé les crédits de tous les films de Nolan, mais sa filmo se caractérise souvent par une méfiance envers l'autorité qui est associée à un trouble dans la perception que le héros a du monde (la construction un peu [b:31m8bglm]Usual Suspects[/b:31m8bglm] dans [b:31m8bglm]Following[/b:31m8bglm], l'ordre non linéaire dans [b:31m8bglm]Memento[/b:31m8bglm], l'image floue dans Insomnia, le trouble identitaire sur scène dans [b:31m8bglm]Le Prestige[/b:31m8bglm], le mensonge gigogne dans [b:31m8bglm]Inception[/b:31m8bglm]…). Bon, la méfiance envers l'autorité, c'est pas spécifiquement de gauche. qui plus est, la critique portée envers l'autorité (la figure du flic dans [b:31m8bglm]Insomnia[/b:31m8bglm], ou [i:31m8bglm]a contrario[/i:31m8bglm] celle du voleur dans [b:31m8bglm]Following[/b:31m8bglm]) est liée à la notion d'impuissance, d'incapacité. Le héros impuissant, blessé, bancal, pas dans sa meilleure forme, qui ne perçoit pas le monde comme il devrait le percevoir, qui fait une erreur d'estimation, une approximation douloureuse. C'est ça, le héros nolanien, un homme qui se trompe, qui voit ce qu'il veut voir, dont le regard est troublé. En soi, rien de cela ne me dérange. Sauf que voilà, y a son petit frère, Jonathan. L'une des têtes pensantes de [b:31m8bglm]Person of Interest[/b:31m8bglm], qui est l'une des séries les plus à droite du moment, surfant sur une paranoïa sécuritaire qui renvoie dos à dos les tenants d'une surveillance totale et les dénonciateurs d'un fichage global (oui oui, la série devient moins bourrine et moins basse du front au fil des saisons, certes…). Je crois qu'il est en grande partie responsable du discours monolithique de la trilogie. C'est sans doute cela que je reproche le plus : il n'y a pas de contre-point, pas de son de cloche divergent, dans la trilogie. C'est frappant dans le troisième film : Gordon, Catwoman ou Batman pensent la même chose. Ils s'engagent différemment, mais ils pensent la même chose. Là où Frank Miller, même dans ses moments extrémistes (le [b:31m8bglm]Holy Terror[/b:31m8bglm] que tu as cité dans une autre chronique) parvient à faire s'exprimer des avis nuancés et à glisser de l'humour. [quote="Nikolavitch":31m8bglm]Et le discours sur Batman, ça me semble être un discours sur la névrose et l'enfermement, dont Wayne ne se libère qu'en lâchant prise, quitte à passer le flambeau.[/quote:31m8bglm] Oui, et sa névrose fait en sorte qu'il ne voit pas les choses telles qu'il devrait les voir. En cela, oui, il est complètement nolanien. Il est, sinon aveuglé, du moins aveuglé. [quote="Nikolavitch":31m8bglm](c'est marrant qu'on soit d'accord sur tant de trucs, mais que sur cette trilogie, la collision soit à ce point frontale)[/quote:31m8bglm] Si on était d'accord sur tout (et ça fait presque vingt-cinq qu'on sait que ce n'est pas le cas), ça serait chiant. Jim

  • Jim Lainé
    Membre

    [quote="Blackiruah":11x5evm1][b:11x5evm1][size=150:11x5evm1][url=http://www.comics-sanctuary.com/news/19054/nikolavitch-cause-dans-le-poste-quand-vient-la-fin.html:11x5evm1]Nikolavitch cause dans le poste : Quand vient la fin[/url:11x5evm1][/size:11x5evm1][/b:11x5evm1] [img:11x5evm1]http://www.comics-sanctuary.com/public/superpouvoir/img/Niko_cause_dans_le_poste/Fin/AP-1.jpg[/img:11x5evm1] [size=85:11x5evm1]Oui, cette semaine, ça va être un spécial « gros trucs phalliques ». [/size:11x5evm1][/quote:11x5evm1] Avec du retard, je relis les chroniques (bon, certaines, je les avais déjà lues, mais comme j'ai une mémoire de poisson rouge, j'ai à nouveau le plaisir de la découverte). Là, j'ai savouré plusieurs choses : la comparaison [b:11x5evm1]Uncanny X-Men[/b:11x5evm1] / [b:11x5evm1]New Teen Titans[/b:11x5evm1], et l'explication du pourquoi des [b:11x5evm1]Civil War[/b:11x5evm1] et consorts. Assez brillant. Jim

  • Nikolavitch
    Membre

    Eh bien, le voilà bien en verve, notre oncle Jimbo. Sur Nietzsche, bel éclairage. je n'allais pas si loin dans mon explication et je ne faisais qu'effleurer ce facteur-là, mais le paradoxe que tu soulèves est hyper intéressant, et sans doute très porteur de sens, comme tous ces paradoxes philosophiques. Sur Doc Strange, c'est une piste intéressante, mais l'univers marvel commence vraiment à partir du moment où Stan Lee décide de sortir du carcan de l'épisode autocontenu, et que graduellement lui et ses auteurs font de chaque épisode une brique d'un récit plus vaste, et ça arrive assez vite, dans les trois ans qui suivent FF1. Et du coup, Ditko a quand même l'air de vite piquer au truc (et il y a un vrai voyage du héros dans son run de Doc Strange, même si son héros est donné comme initié au départ) Sur les idées politiques des Nolan dans Batman, j'y vois plus une maladresse qu'une intention de nuire. n'oublions pas que dans le monde anglo-saxon, l'éducation à la réflexion politique est encore plus déficiente que chez nous : la Droite a réussi à torpiller d'emblée toute réflexion, à disqualifier toute pensée de gauche avant même qu'elle ne soit formulée, dans sa rage d'empêcher à tout jamais un nouveau New Deal, et on en voit le résultat avec les absurdités autour de l'Obamacare. Du coup, je lis cet aspect politique qui te chagrine comme les convulsions de gens pas idiots auxquels ont a refusé l'accès aux concepts. Du coup, ça me semble être un épiphénomène dans le récit, pas le cœur du discours. Et le discours sur Batman, ça me semble être un discours sur la névrose et l'enfermement, dont Wayne ne se libère qu'en lâchant prise, quitte à passer le flambeau. (c'est marrant qu'on soit d'accord sur tant de trucs, mais que sur cette trilogie, la collision soit à ce point frontale)

  • Jim Lainé
    Membre

    [quote="Blackiruah":2j1z45g1][b:2j1z45g1][size=150:2j1z45g1][url=http://www.comics-sanctuary.com/news/18911/nikolavitch-cause-dans-le-poste-nietzsche-et-les-surhommes-de-papier.html:2j1z45g1]Nikolavitch cause dans le poste : Nietzsche et les surhommes de papier[/url:2j1z45g1][/size:2j1z45g1][/b:2j1z45g1] [img:2j1z45g1]http://www.comics-sanctuary.com/public/superpouvoir/img/Niko_cause_dans_le_poste/Nietsche/N6.jpg[/img:2j1z45g1] [i:2j1z45g1][size=85:2j1z45g1]Le sujet de la compo de philo de la semaine : interprétez cette image en termes nietzschéens. Je relève les copies dans deux heures.[/size:2j1z45g1][/i:2j1z45g1][/quote:2j1z45g1] Je ne sais plus si j'en ai parlé, mais il y a environ trois ans, j'avais participé à un colloque sur les [i:2j1z45g1]comics[/i:2j1z45g1] à Nancy. Parmi les intervenants, il y avait un philosophe spécialiste de Nietzsche, qui définissait ainsi le surhomme : quelqu'un qui s'émancipe des déterminismes. Ces derniers constituent des carcans qui nous brident, et proviennent de choses aussi diverses que l'éducation, le milieu social, le corps, le sexe… Grosso modo, il expliquait que si vous avez soixante-huit ans et que vous apprenez le piano sans jamais avoir rien su de la musique avant, alors vous êtes nietzschéen. En fait, si j'ai bien compris sa démonstration (et ça, c'est pas dit), le surhomme en chacun de nous se manifeste dans un contexte qu'on peut qualifier de "en dépit de". Le surhomme se construit en dépit de son âge, en dépit de sa culture, en dépit de son éducation, en dépit de son milieu social, en dépit son sexe… Ainsi, par exemple, le transsexuel est nietzschéen, car il se construit en dépit de son corps et de son sexe, mais également en dépit de la place sociale que la naissance lui a attribuée. Bref, dans cette perspective, la lutte permanente dans laquelle le surhomme s'inscrit est en réalité la tentative de soulever la chape que font peser les déterminismes initiaux. Ceci s'envisageant bien entendu d'un point de vue individuel, le basculement se faisant quand cette lutte se passe au niveau collectif, au niveau de la société. Mais restons à nos super-héros. Dans la perspective tracée par l'intervenant à Nancy (et dont je ne retrouverais décidément pas le nom), Superman est-il plus ou moins nietzschéen que Batman ? Dans leur cas (comme dans le nôtre, sans doute), c'est aussi lié à l'inné et à l'acquis. Et chez ces deux personnages, c'est un peu un jeu de miroir inversé. En tant que super-héros, Superman est Superman de naissance, il n'a pas à devenir Superman (c'est la théorie de Tarantino dans Kill Bill). Mais Batman naît Bruce Wayne et doit devenir Batman. En cela, il se dresse face au déterminisme (le destin, le trauma, l'ordre social, autant d'oppressions qui pèse sur lui depuis l'enfance). Il se fabrique à contre-courant de ce que le monde lui propose, et s'avère plus nietzschéen que son collègue kryptonien. Mais si l'on regarde l'homme, à savoir Clark Kent et Bruce Wayne, c'est un peu l'inverse. Bruce dispose de la fortune familiale, sa Batcave, sa Batmobile et son Batcostume, il n'a pas eu à soulever des montagnes pour les acquérir. Clark Kent, en bonne relecture du Golem et du Juif Errant qu'il est, et en bonne incarnation du Rêve Américain, s'est construit en gros seul. Il a lutté contre le déterminisme social (l'enfant du Kansas, zone rurale sans doute moins éduquée), culturel (il quitte la ferme et donc l'héritage, il est en rupture avec la famille, même s'il l'aime et s'y accroche), professionnel (il se lance dans une carrière qui ne lui est pas destinée et y réussit), affectif (il courtise Lois Lane, qui lui est théoriquement inaccessible), tout en bâtissant autour de lui la [i:2j1z45g1]persona[/i:2j1z45g1], le masque, du journaliste reconnu mais timide. Si l'on applique une lecture sartrienne, il joue le rôle de Clark Kent, rôle qu'il a construit "en dépit" de tout. Et en cela, il serait plus nietzschéen que Bruce Wayne. Si l'on regarde les X-Men, en revanche, on pourrait presque penser qu'ils ne sont pas nietzschéens (toujours dans la perspective énoncée plus haut), en ce sens qu'ils ne cherchent pas à construire autre chose que ce que la nature a déterminé en amont. Pour reprendre une métaphore classique, ils jouent les cartes qu'on leur a distribuées. Au mieux essaient-ils de maîtriser les pouvoirs avec lesquels ils sont nés, mais ils ne cherchent pas à devenir Cyclops ou Iceman ou Angel, ils [u:2j1z45g1]sont[/u:2j1z45g1] Cyclops et Iceman et Angel. Quand Roy Thomas a tenté de faire sortir la première fournée d'étudiants de Westchester, c'était intéressant parce que la rupture orchestrée énonçait que les héros voulaient devenir autre chose. Marvel Girl voulait devenir Jean, par exemple. Et voulait donc créer un personnage dans la panoplie duquel se draper. Et Claremont a en partie joué sur cet aspect de construction de soi, à plusieurs reprises : en faisant perdre leurs pouvoirs à Banshee et Storm (comment se construire quand ce qui nous définissait ne nous définit plus ?), en faisant retomber Magneto du côté obscur (le maître du magnétisme construit à ce moment la figure du méchant, il prend en main son rôle de repoussoir), en confrontant quotidiennement les mutants au regard de l'autre et donc à la pression des déterminismes sociaux (et la, le côté "perpétuel" de la lutte prend tout son sens). Mais bizarrement, je crois que l'auteur le plus nietzschéen qui soit, c'est Kirby. Chez lui, les héros se fabriquent. Le plus souvent volontairement. Steve Rogers désire la transformation. La métamorphose est souvent scientifique, chez Kirby. Les X-Men, au milieu de sa carrière, rentrent dans ce schéma, et même s'ils ne font rien pour se transformer, pour se créer eux-mêmes (ils le sont déjà), ils incarnent une évolution de sa thématique du surhomme. L'étape suivante, c'est celle qu'incarnent les Inhumans, les New Gods et les Eternals, autant de représentation de la société eugéniste avancée qui fabrique des surhommes comme d'autres font des bébés. Et d'une certaine manière, ces trois tribus de surhommes représentent une fin possible du processus d'accomplissement nietzschéen, en ce sens que la société a accepté le surhomme au point de la généraliser. De là, le surhomme existe-t-il encore, dans l'imaginaire kirbyen, une fois qu'il est dépouillé de son caractère unique et exemplaire, une fois que son exemple est généralisé ? Car le surhomme doit s'élever au-dessus de la foule. C'est là qu'interviennent des personnages comme Machine Man voire le Devil Dinosaur : ils sont uniques, précurseurs, différents, annonciateurs. Machine Man est éminemment nietzschéen : sa création relève d'un déterminisme lourd, qui lui dénie son identité (il est identifié par un numéro), sa personnalité (c'est un robot, il n'a pas de sentiment) et son existence (on essaie de le détruire, d'effacer ses traces). En perpétuelle découverte de soi, Machine Man découvre au fil des numéros de nouvelles fonctions corporelles (il est en pleine création, plastiquement infini), mais refuse d'être embrigadé ou défini par autrui (autant par l'humanité que par les Autocrons). En cela, il est en lutte perpétuelle, mais également en constante solitude. Jim

  • Jim Lainé
    Membre

    [quote="Blackiruah":1mctyv1b][url=http://www.comics-sanctuary.com/news/18788/nikolavitch-cause-dans-le-poste-etrange-et-magique.html:1mctyv1b][b:1mctyv1b][size=150:1mctyv1b]Nikolavitch cause dans le poste : Étrange et magique ![/size:1mctyv1b][/b:1mctyv1b][/url:1mctyv1b] [img:1mctyv1b]http://www.comics-sanctuary.com/public/superpouvoir/img/Niko_cause_dans_le_poste/Strange/DS1.jpg[/img:1mctyv1b] [i:1mctyv1b][size=85:1mctyv1b]Shazam dans ta face ![/size:1mctyv1b][/i:1mctyv1b][/quote:1mctyv1b] Je me faisais récemment la réflexion que le Doctor Strange était l'héritier des personnages "hôtes" de récits courts que Ditko mettait en scène, à la fin des années 1950, dans les [i:1mctyv1b]comics[/i:1mctyv1b] de Charlton. Dans [b:1mctyv1b]Tales of the Mysterious Traveler[/b:1mctyv1b], par exemple, où cet "hôte" ressemble, physiquement mais aussi dans son rôle d'observateur, au Phantom Stranger, mais également dans [b:1mctyv1b]Out of this World[/b:1mctyv1b] ou [b:1mctyv1b]Mysteries of Unexplored Worlds[/b:1mctyv1b], où il utilisen un personnage longiligne, portant une cape surannée (qui évoque un peu celle de Strange), un chapeau à large bord et une peau bleu clair. Et de fait, dans les tout premiers temps de Doctor Strange, le magicien apparaît comme une sorte d'observateur et de commentateur des ruptures de la normalité (je renvoie à l'histoire de maison hantée, par exemple). Il est certes plus actif que ces deux prédécesseurs, mais il demeure dans la même tradition. Avec l'épisode des origines, Stan Lee injecte une continuité, un feuilleton. Dans lequel se lance Ditko, bien évidemment. Mais il n'est pas idiot de se demander ce que le dessinateur en aurait fait sans l'impulsion initiale. aurait-il conservé à Strange ce recul d'observateur, au point d'en faire une sorte de Corto Maltese des [i:1mctyv1b]comics[/i:1mctyv1b] Marvel ? Jim

  • Jim Lainé
    Membre

    [quote="Nikolavitch":3bzq6z1d] après, j'aurai une critique à faire à la critique de Jim : que les films soient "de droite" ne devrait pas à ce point entrer en ligne de compte dans l'analyse, parce que ça revient à juger les oeuvres sur leur alignement, ce qui n'est pas sain, ce qui polarise inutilement le débat (surtout sous l'ère Hollande où l'on finit par ne plus savoir où se situe le curseur) et l'éloigne du coeur du sujet : quel que soit le propos de Nolan, est-il cohérent ou pas ?[/quote:3bzq6z1d] Le discours sur la libération du peuple, sur la dictature, sur la violence, sur le terrorisme, sur l'anarchie, s'appuie, dans le troisième film, sur la défense non pas seulement des valeurs américaines (le stade), mais essentiellement des valeurs du capitalisme (la bourse). Batman a l'occasion de voir le système de corruption qu'il combat s'effondrer, mais il ne prendra pas le risque d'explorer l'inconnu, non non, il préfère défendre ce système que de tenter d'en construire un autre. Se posant en dernier rempart du modèle occidental à l'américaine, le Batman de Nolan opère un contre-sens par rapport au [b:3bzq6z1d]Dark Knight Returns[/b:3bzq6z1d] dont il se réclame. Là où le justicier de Miller cherche d'autres voies (et finit par en proposer dans la dernière page, en passant par la "mort", justement, avant de repartir dans une autre direction), celui de Nolan a peur de se lancer dans l'inconnu, et choisit de pérenniser la société corrompue qu'il combat. C'est tout le discours de la trilogie : les ennemis proposent d'autres voies, que le héros refuse. Alors après, c'est facile de refuser la destruction par le feu de Ra's al Ghul, la dissolution du corps social par la folie de Scarecrow ou l'explosion de la morale du Joker. Parce que ces voies ne sont pas viables sur le long terme, parce qu'elles sont violentes, parce qu'elles ne sont pas créatrices, parce que ceci parce que cela. Mais ça positionne, sur deux films, le héros comme un véritable garant de la sécurité (pas de la justice). Et c'est dans cette perspective qu'il se place dans le troisième film. Il y a une tricherie manifeste dans la vision politique du truc, en présentant un discours de gauche nappé d'arguments terroristes. L'autre est obligatoirement agressif. La foule est obligatoirement anonyme. Ça pue. Les frangins Nolan gomment parfaitement et volontairement toute la dimension d'activiste social de Bruce Wayne, assez présente depuis les années 1970 (ne serait-ce que par Victims Inc), parfois incarnée par procuration par Leslie Thompkins. Tout ça, pouf, ils oublient. Dès lors, ils reconstituent un monde en noir et blanc, sans nuance, manichéen, que la fin du deuxième film ne rend pas plus subtil. On est soit dans la lumière, soit dans l'obscurité. Pas de grisaille. Pas d'entre-deux. Pas de "compromission", comme aurait dit Rorschach. Rajoutons à cela un personnage confit dans son passé, refusant toutes les chances de construire du neuf. La scène finale du premier film, avec la décision de reconstruire le manoir, est édifiante. Alors oui, c'est beau, c'est sympa, c'est touchant, cet héritier qui va dépenser une petite fortune à reconstruire la maison de papa à l'identique, mais ça dresse le portrait d'un homme incapable de penser à l'avenir, de s'investir, entièrement tourné vers son nombril. Certes, il faut cela pour rendre sa libération finale plus marquante, il faut bien insister sur son incapacité à faire le deuil et, pour faire court, sur son conservatisme. Mais il n'empêche que si l'on ne regarde pas le positionnement politique de la trilogie, on passe à côté de quelque chose. De même qu'il faudrait parler de l'imagerie "hiver nucléaire" qui tapisse le troisième film, et qui réinjecte un peu de paranoïa guerre froide dans cet univers qui n'en a pas besoin (bon, c'est pas le seul film à revenir sur cette sensibilité-là, mais ce troisième film tape fort). Alors certes, oui, moi, la grille de lecture campbellienne, je m'en fous un peu (j'aime quand on m'en parle, mais comme tu le dis toi-même, ça devient tellement éculé qu'il est rare que ce soit porteur de sens, comme ici), ça m'intéresse davantage de voir la sphère politique. Mais faut bien en tirer quelque chose, dans un cas comme dans l'autre. Et personnellement, je veux bien aimer des films de droite, mais encore faut-il que dans la forme, ils soient aimables. Là, des films gris, illisibles, aux bagarres mal montées, au rythme interminable, aux dialogues démonstratifs, j'ai du mal à les aimer. Jim

  • Vik
    Membre

    [quote="Marko":3twgk24i]Dire que le second est dans le top 10 IMDB... :shock: [img:3twgk24i]http://www.emoticone-gratuit.org/image/emoticone/malade//4.gif[/img:3twgk24i] [/quote:3twgk24i] Oui j'ai franchement du mal à voir pourquoi. Est-ce que la performance d'un acteur décédé en est la seule cause?

  • Marko
    Membre

    Dire que le second est dans le top 10 IMDB... :shock: [img:q20c4gn3]http://www.emoticone-gratuit.org/image/emoticone/malade//4.gif[/img:q20c4gn3] Encore heureux que Le Parrain 2 soit toujours devant.

  • Il est surtout tiède en fait. Parmi tous les trucs que je peux reprocher à cette trilogie je crois que la première c'est le fait que Nolan assume quasiment rien des actions de ses personnages et des conséquences de son récit. C'est surtout visible dans le deuxième film avec le coup des bateaux, le système de surveillance total (mais pas trop et puis hop Lucius le désactive ensuite) et un final désamorcée par les choix de troisième film (le batou à la retraite alors qu'il a même pas cotisé pour une année. Tocard !) J'ai toujours vu ces trois films comme l'approche d'une personne qui n'a rien à fait de la figure du super-héros mais qui se croit surtout capable de proposer bien mieux. Quand tu vois la tronche du résultat ca fait peur.

  • Nikolavitch
    Membre

    Mais le "réalisme", dès qu'il s'agit de super-héros, on sait ce que ça vaut. c'est un affichage, un truc qu'on met dans sa vitrine, mais qui ne fonctionne pas en soi. Rappelez-vous le temps où les comics de Stan Lee se voulaient plus "réalistes" que ceux de la Distinguée Concurrence ! après, j'aurai une critique à faire à la critique de Jim : que les films soient "de droite" ne devrait pas à ce point entrer en ligne de compte dans l'analyse, parce que ça revient à juger les oeuvres sur leur alignement, ce qui n'est pas sain, ce qui polarise inutilement le débat (surtout sous l'ère Hollande où l'on finit par ne plus savoir où se situe le curseur) et l'éloigne du coeur du sujet : quel que soit le propos de Nolan, est-il cohérent ou pas ?

  • Vik
    Membre

    [quote="Jim Lainé":10b6jwn5](ce fameux univers "réaliste" dont la trilogie se réclame)[/quote:10b6jwn5] Je préfère encore Kick-Ass tiens!

  • soyouz
    Membre

    [quote="Jim Lainé":2z7iuqf2] il aurait la palme du film de super-héros que je déteste le plus. Jim[/quote:2z7iuqf2] Ah bon ? ça ne se voyait pas ! :mrgreen:

  • Jim Lainé
    Membre

    [quote="Nikolavitch":1ciug21f]le deuxième est bien meilleur.[/quote:1ciug21f] C'est celui qui m'a été le plus douloureux. À rallonges, avec plein de prises de vue réelle (tiens, encore Chicago, super, la suite de [b:1ciug21f]Prison Break[/b:1ciug21f] !!!) qui finissent de plomber ma suspension d'incrédulité, un Joker agaçant et pas drôle, un chantage à la bombe qui tiendrait pas une minute dans la vraie vie (ce fameux univers "réaliste" dont la trilogie se réclame), et un métrage d'une longueur pas possible. Plus court d'une heure, je ne dis pas, ça aurait peut-être été intéressant, mais dans l'état, c'est pas possible. Heureusement pour Christopher Nolan qu'il y a désormais le [b:1ciug21f]Man of Steel[/b:1ciug21f], parce que sinon, il aurait la palme du film de super-héros que je déteste le plus. Jim

  • Jim Lainé
    Membre

    [quote="Blackiruah":1iae1gpj][b:1iae1gpj][size=150:1iae1gpj][url=http://www.comics-sanctuary.com/news/19818/nikolavitch-cause-dans-le-poste-le-voyage-solaire-du-chevalier-noir.html:1iae1gpj]Nikolavitch cause dans le poste : Le voyage solaire du Chevalier Noir[/url:1iae1gpj][/size:1iae1gpj][/b:1iae1gpj] [img:1iae1gpj]http://www.comics-sanctuary.com/public/superpouvoir/img/Niko_cause_dans_le_poste/dark_knight/BN-1-Bat.jpg[/img:1iae1gpj] [size=50:1iae1gpj]Ninin-ninin-ninin-ninin-Bat-Maaaaaan ![/size:1iae1gpj][/quote:1iae1gpj] Brillante analyse. Mais d'une certaine manière, ça ne fait que me conforter dans ma détestation de cette trilogie. Parce que bon, le schéma campbellien, sur un film, c'est déjà chiant, alors sur trois, même perverti, c'est insupportable. Après, comme d'ailleurs tu le soulignes en parlant de Sam dans [b:1iae1gpj]le Seigneur des Anneaux[/b:1iae1gpj] (et donc du fait que l'on puisse changer de grille de lecture et donc obtenir un tableau analytique différent), regarder la trilogie de Nolan par le prisme de Campbell, ça lustre sans doute un peu les trois films. Mais ça ne fait pas oublier qu'ils sont trop longs, qu'ils sont déséquilibrés, qu'ils sont bavards, qu'ils véhiculent une morale mièvre (le dilemme des deux bateaux dans le deuxième est tout de même consternant de bêtise et de simplification) et une idéologie capitaliste (le discours de Bane, qui mélange anarchisme, communisme et terrorisme, le tout dans une relecture de l'expropriation vue dans le [b:1iae1gpj]Docteur Jivago[/b:1iae1gpj], c'est intellectuellement crapoteux), et qu'ils présentent des acteurs en général plutôt bons dans des rôles qu'ils interprètent soit en cabotinant soit en jouant comme des briques. C'est quand même trois films insupportables, de droite, aussi gris que laids, puant d'une idéologie crasseuse sans doute due au frangin Nolan. L'intelligence du détricotage du mythe campbellien n'y changera pas grand-chose, pas plus que la lourdeur des symboles. Jim

  • Photonik
    Membre

    [quote="Nikolavitch":n9byar9p]y a plein de trucs très forts dans le 3. Ce qui le plombe, ce sont ses raccourcis un peu violents.[/quote:n9byar9p] Narrativement, c'est probable, mais je l'ai vu qu'une fois, en salles (j'en suis sorti en riant et en pleurant en même temps, c'est pas bon signe). Faudrait que je me le refasse, mais dans mon souvenir, malgré tout le pognon, la forme cinématographique est assez indigente à mon goût (Nolan illustre platement ses scripts). Et je ne supporte pas cette écriture en "saynètes", très en vogue à Hollywood. Autant ça marchait quand même sur le deuxième, très ramassé dans le temps et donc tendu, autant ça plombe complètement la volonté "épique" visée ici. Les ellipses que tu évoques achèvent de plomber la "temporalité" du film, qui respire pas du tout je trouve.

  • soyouz
    Membre

    [quote="Blackiruah":12fkn7lc][b:12fkn7lc][size=150:12fkn7lc][url=http://www.comics-sanctuary.com/news/19818/nikolavitch-cause-dans-le-poste-le-voyage-solaire-du-chevalier-noir.html:12fkn7lc]Nikolavitch cause dans le poste : Le voyage solaire du Chevalier Noir[/url:12fkn7lc][/size:12fkn7lc][/b:12fkn7lc] [img:12fkn7lc]http://www.comics-sanctuary.com/public/superpouvoir/img/Niko_cause_dans_le_poste/dark_knight/BN-1-Bat.jpg[/img:12fkn7lc] [size=50:12fkn7lc]Ninin-ninin-ninin-ninin-Bat-Maaaaaan ![/size:12fkn7lc][/quote:12fkn7lc] Ah, excellent billet ! J'apprends toujours des choses dans ces textes (bon, en même temps, c'est pas dur de m'apprendre des choses :mrgreen: ), mais au moins, je mets un nom derrière un format d'histoire ! Et l'analyse du Batou Nolan est pas mal. C'est là qu'on voit qu'un texte doit être bien construit : une belle introduction pour une démonstration des plus explicites !

  • soyouz
    Membre

    [quote="Blackiruah":27l43niz][size=150:27l43niz][b:27l43niz][url=http://www.comics-sanctuary.com/news/19690/nikolavitch-cause-dans-le-poste-super-vilains.html:27l43niz]Nikolavitch cause dans le poste : Super-vilains ![/url:27l43niz][/b:27l43niz][/size:27l43niz] [img:27l43niz]http://www.comics-sanctuary.com/public/superpouvoir/img/Niko_cause_dans_le_poste/supervilains/Vil-6-Gorilla_3.jpg[/img:27l43niz] Le Nazi a toujours été un méchant cool. Alors le gorille nazi, c'est cool surmultiplié.[/quote:27l43niz] Tiens, je n'avais pas lu celui-ci. Et je regrette de ne pas avoir vu la conférence, c'est un poil plus accessible pour moi que celle d'Angoul' (c'est ça de trainer dans des lieux fréquentés par des pointures, faut assumer après. Et c’est pas facile tous les jours ! :mrgreen: ). Je me demande si je ne commence pas à remarquer certaines fixettes de construction et de références (ce n'est pas une critique) ! En revanche, je m'inscris en faux : l'universelle aragne n'est pas un vilain, nom d'une toile !

  • soyouz
    Membre

    [quote="Nikolavitch":2icfxml8]y a plein de trucs très forts dans le 3. Ce qui le plombe, ce sont ses raccourcis un peu violents.[/quote:2icfxml8] Ouais, mais quand on n'a pas de cerveau analytique (ou de cerveau tout court), ça passe quand même ! :mrgreen:

  • Nikolavitch
    Membre

    y a plein de trucs très forts dans le 3. Ce qui le plombe, ce sont ses raccourcis un peu violents.

  • soyouz
    Membre

    J'ai revu le deuxième y a pas longtemps, il est vraiment terrible !

  • Photonik
    Membre

    Pour moi, c'est le seul qui vaille vraiment le coup. Le premier se regarde une fois, et le dernier aucune, si possible...

  • Nikolavitch
    Membre

    le deuxième est bien meilleur.

  • Tori
    Staff

    [quote="Nikolavitch":38x7b8nq]c'est l'occasion de les revoir, les Nolan ![/quote:38x7b8nq] Euh... Pour deux d'entre eux, le "re" est de trop, en fait : je n'ai vu que le premier, que je n'ai pas tellement aimé... Du coup, je n'ai pas regardé les deux suivants... Un jour, peut-être, si je suis motivé. Tori.

  • Blackiruah
    Membre

    [quote="Nikolavitch":3pl04870]sinon, t'as raison sur les coquilles ! Blackie, tu peux corriger ?[/quote:3pl04870] C'est fait ^^

  • Nikolavitch
    Membre

    Disons que sur Batman, Nolan a un propos, des choses à dire, qu'on y adhère ou pas. sur Superman, tout porte à croire que le propos, c'est "oh, ils ont trouvé un moyen de rendre Batman sexy, on va faire pareil avec Superman", ce qui est très con, et dénote une vraie méconnaissance de ce que peut représenter le personnage.

  • Vik
    Membre

    Non mais le Man of Steel, c'est le fond du gouffre là, même si je n'aime pas la trilogie de Nolan, c'est pas comparable. Au moins, la trilogie de Nolan, je ne lui conteste pas certaines qualités, même si je n'aime pas le résultat, c'est une affaire de goût ensuite.

  • Nikolavitch
    Membre

    justement, ce que j'explique c'est que Nolan détourne le schéma de façon très intelligente. perso, je les aime bien, les Batman de Nolan (alors que j'ai détesté le Man of Steel de Snyder, sur lequel je n'ai même pas tenu jusqu'au bout)

  • Vik
    Membre

    [quote="Nikolavitch":3emxuqt7]c'est l'occasion de les revoir, les Nolan ! [/quote:3emxuqt7] Euh.... non! :mrgreen: Mais c'est vrai que ce schéma est beaucoup trop souvent utilisé, ce qui fait qu'à force, on baille un peu devant l'écran, car il n'y a aucune surprise.

  • Nikolavitch
    Membre

    c'est l'occasion de les revoir, les Nolan ! sinon, t'as raison sur les coquilles ! Blackie, tu peux corriger ?

  • Tori
    Staff

    [quote:vlx33673]La bonne soupe de M. Campbell[/quote:vlx33673] C'est malin : en lisant cette phrase, j'ai postillonné la moitié de mon thé sur mon écran ! moralité : quand on lit un de tes articles, il ne faut pas être en train de boire ou de manger... il y a quelques coquilles... J'ai notamment relevé "il serai plus approprié" et "Batman est redevenu un héros, mais pour se faire il a dû tuer Bruce Wayne" (dans ce dernier cas, j'ai un petit doute : la phrase ainsi écrite fait sens également... Mais je pense quand même que ça devait être "pour ce faire") C'est assez intéressant, comme d'habitude, mais comme je connais mal les films de Nolan, je n'ai pas tout suivi... je pense en avoir compris les grandes lignes tout de même. Tori.

  • Nikolavitch
    Membre

    de mon côté, mon Tengu-Do, publié chez les Humanos, était une gigantesque tricherie sur le schéma, aussi, un gros détournement du truc.

  • Photonik
    Membre

    Très intéressant, je n'avais pas vu les choses sous cet angle du "retournement" du schéma campbellien, mais ça me paraît assez évident après lecture. C'est plutôt malin de la part de Nolan, même si je confesse ne pas aimer le résultat... Tiens, ça me rappelle un texte de Maurice Dantec où il explique qu'il a écrit "Babylon Babies" un peu de la même manière, en mettant au point une espèce d'anti-plan qui retourne toutes les étapes du "récit classique".

  • Blackiruah
    Membre

    [b:1bu1g77m][size=150:1bu1g77m][url=http://www.comics-sanctuary.com/news/19818/nikolavitch-cause-dans-le-poste-le-voyage-solaire-du-chevalier-noir.html:1bu1g77m]Nikolavitch cause dans le poste : Le voyage solaire du Chevalier Noir[/url:1bu1g77m][/size:1bu1g77m][/b:1bu1g77m] [img:1bu1g77m]http://www.comics-sanctuary.com/public/superpouvoir/img/Niko_cause_dans_le_poste/dark_knight/BN-1-Bat.jpg[/img:1bu1g77m] [size=50:1bu1g77m]Ninin-ninin-ninin-ninin-Bat-Maaaaaan ![/size:1bu1g77m]

  • soyouz
    Membre

    [quote="Nikolavitch":lsg3sh8e]viendez voir en live, alors, c'est encore plus fun. [/quote:lsg3sh8e] Ouais, y a même des pom pom girls bordelaises ! :mrgreen:

  • Nikolavitch
    Membre

    viendez voir en live, alors, c'est encore plus fun. (là, en relisant, j'ai l'impression qu'il manque au moins un paragraphe)

  • Tori
    Staff

    [quote="Photonik":3esfy7e4]Passionnant, érudit et pétri d'humour : que demande le peuple ?[/quote:3esfy7e4] Il en redemande ! ~____^ Tori.

  • Vik
    Membre

    Super intéressant. Merci. Et on voit également que The Mole, adversaire de Dick Tracy a donc inspiré the Mole Man, adversaire des FF! Quel vil copieur ce Stan! :mrgreen:

  • Photonik
    Membre

    Passionnant, érudit et pétri d'humour : que demande le peuple ?

  • ALEXA
    Membre

    J'avais raté la conférence au PCE (même si j'avais entendu parler du méga spoil sur Dumas ! :lol: ) et je suis contente de retrouver le contenu ici du coup ! Comme toujours très intéressant cet article.

  • Blackiruah
    Membre

    [size=150:1zoyibh5][b:1zoyibh5][url=http://www.comics-sanctuary.com/news/19690/nikolavitch-cause-dans-le-poste-super-vilains.html:1zoyibh5]Nikolavitch cause dans le poste : Super-vilains ![/url:1zoyibh5][/b:1zoyibh5][/size:1zoyibh5] [img:1zoyibh5]http://www.comics-sanctuary.com/public/superpouvoir/img/Niko_cause_dans_le_poste/supervilains/Vil-6-Gorilla_3.jpg[/img:1zoyibh5] Le Nazi a toujours été un méchant cool. Alors le gorille nazi, c'est cool surmultiplié.

  • soyouz
    Membre

    [quote="Blackiruah":267ju90g][b:267ju90g][size=150:267ju90g][url=http://www.comics-sanctuary.com/news/19054/nikolavitch-cause-dans-le-poste-quand-vient-la-fin.html:267ju90g]Nikolavitch cause dans le poste : Quand vient la fin[/url:267ju90g][/size:267ju90g][/b:267ju90g] [img:267ju90g]http://www.comics-sanctuary.com/public/superpouvoir/img/Niko_cause_dans_le_poste/Fin/AP-1.jpg[/img:267ju90g] [size=85:267ju90g]Oui, cette semaine, ça va être un spécial « gros trucs phalliques ». [/size:267ju90g][/quote:267ju90g] Eh eh eh, excellent article ! Je vous conseille donc d'aller faire tour vers [i:267ju90g]Apocalypse, une brève histoire de la fin des temps[/i:267ju90g] ! ça cause pareil, mais plus longtemps !

  • KabFC
    Membre

    [quote="Vik":3vrhpt5g][quote="KabFC":3vrhpt5g]ce sont des tendances qui changent en fonction de l'époque dans laquelle on vit.[/quote:3vrhpt5g] Et de la capacité d'innovation de certains auteurs ^^[/quote:3vrhpt5g] Pas nécessairement je pense que même les mauvais auteurs reste inspiré par notre monde. Après le 11 septembre le monde à changé sa manière de voir. Avant dans les comics NY était détruite plusieurs fois par mois, ce n'est plus le cas depuis, dans les années 70-80 il y avait les problèmes de drogues. Le sida à été abordé soit de manière ouverte comme par PAD dans Hulk dans pour moi le plus bel épisode de la série, ou à mi-mots chez les X-Men avec le virus Legacy qui ne ciblait que les mutants et ou il n'y avait pas de cure. Aujourd'hui le sida est moins dans les conscience que maintenant du coup hop plus de virus...

  • Vik
    Membre

    [quote="KabFC":3hp6yvma]ce sont des tendances qui changent en fonction de l'époque dans laquelle on vit.[/quote:3hp6yvma] Et de la capacité d'innovation de certains auteurs ^^

  • KabFC
    Membre

    [quote="Blackiruah":2tsrr01p]N'empêche on voit bien la tendance des comics à suivre l'histoire à travers ton article. C'est très intéressant. Du coup, je regarde aujourd'hui, et là dans toutes les séries principales (de Marvel) on parle de..... fin du monde. C'est juste un effet "Over the top" ou ça viendrait d'autres choses ?[/quote:2tsrr01p] C'est un "effet de mode", Lorsque Bendis était aux affaires la majorité des séries avaient une ambiance "street" avec des vilains plus terre à terre, moins haut en couleur, aujourd'hui c'est plus fin du monde, il y a eu une mode espionnage aussi. bref ce sont des tendances qui changent en fonction de l'époque dans laquelle on vit.

  • Tori
    Staff

    Très intéressant, comme d'habitude. Pour revenir sur la couv' avec Wonder Woman, c'est quand même gonflé... Lui coller un énorme phallus artificiel, tout en la faisant invoquer Sappho, ce n'est pas très subtil ! Tori.

  • Blackiruah
    Membre

    N'empêche on voit bien la tendance des comics à suivre l'histoire à travers ton article. C'est très intéressant. Du coup, je regarde aujourd'hui, et là dans toutes les séries principales (de Marvel) on parle de..... fin du monde. C'est juste un effet "Over the top" ou ça viendrait d'autres choses ?

  • Blackiruah
    Membre

    [b:1hhx0y6b][size=150:1hhx0y6b][url=http://www.comics-sanctuary.com/news/19054/nikolavitch-cause-dans-le-poste-quand-vient-la-fin.html:1hhx0y6b]Nikolavitch cause dans le poste : Quand vient la fin[/url:1hhx0y6b][/size:1hhx0y6b][/b:1hhx0y6b] [img:1hhx0y6b]http://www.comics-sanctuary.com/public/superpouvoir/img/Niko_cause_dans_le_poste/Fin/AP-1.jpg[/img:1hhx0y6b] [size=85:1hhx0y6b]Oui, cette semaine, ça va être un spécial « gros trucs phalliques ». [/size:1hhx0y6b]

  • Nikolavitch
    Membre

    [quote="soyouz":3ampa7x1] Une question (sérieuse pour une fois) : t'as pas peur que tes "pensées" et autres "analyses" soient plagiées ?[/quote:3ampa7x1] c'est déjà arrivé. Si on se donne la peine de me copier, c'est que mon travail méritait qu'on le copie. En fait, cela m'honore.

  • soyouz
    Membre

    [quote="Blackiruah":daf40gy8][b:daf40gy8][size=150:daf40gy8][url=http://www.comics-sanctuary.com/news/18911/nikolavitch-cause-dans-le-poste-nietzsche-et-les-surhommes-de-papier.html:daf40gy8]Nikolavitch cause dans le poste : Nietzsche et les surhommes de papier[/url:daf40gy8][/size:daf40gy8][/b:daf40gy8] [/quote:daf40gy8] Ah excellent article ! Bien argumenté, sérieux tout en étant nikolavitchien* et accessible tout en étant suffisamment bien jargonné ! Si ça donne pas envie de lire Mythe et Super-Héros ...

  • soyouz
    Membre

    [quote="Nikolavitch":24402cao]Au fait, je me tâte pour mettre en ligne des versions "au propre" de mes conférences. Vous me dites si ça vous intéresse, les gars. (prochaine conférence, "Les Super-vilains", au Paris Comics Expo, le dimanche 23 novembre en début d'après-midi)[/quote:24402cao] Une question (sérieuse pour une fois) : t'as pas peur que tes "pensées" et autres "analyses" soient plagiées ?

  • Nikolavitch
    Membre

    mais oui, c'est une piste à creuser, reprendre ce genre d'interventions et en faire un article. (et le format "texte" m'a toujours mieux convenu que le format "vidéo")

  • Photonik
    Membre

    Oui, j'ai vu un extrait sur Youtube, et ayant lu "Mythe et Super-héros", j'ai vu les correspondances, en effet. Je me demandais ce qu'il en était de l'émission dans son intégralité...

  • Nikolavitch
    Membre

    [quote="Photonik":zg213ozu] Et au passage, si tu mets au propre tes interventions dans le cadre des émissions très "Bogdanoff Bros.", mais aussi très alléchantes sur le papier, de Baglis TV, ça m'intéresse aussi, et pas qu'un peu.[/quote:zg213ozu] Justement, d'une certaine façon, des articles comme le "Nietzsche" sont de cet ordre. après, sur Baglis, ça correspond essentiellement à des trucs que je disais dans Mythe & Super-héros, aussi.

  • Photonik
    Membre

    [quote="Nikolavitch":1ew0bbqy]Au fait, je me tâte pour mettre en ligne des versions "au propre" de mes conférences. Vous me dites si ça vous intéresse, les gars. [/quote:1ew0bbqy] Evidemment que ça nous intéresse..!! Et au passage, si tu mets au propre tes interventions dans le cadre des émissions très "Bogdanoff Bros.", mais aussi très alléchantes sur le papier, de Baglis TV, ça m'intéresse aussi, et pas qu'un peu.

  • Nikolavitch
    Membre

    vu le boucan à la PCE, s'il n'y a pas un micro et un enregistrement séparé, c'est même pas la peine, je pense. (après, sinon, sur le principe, j'ai aucun problème)

  • Blackiruah
    Membre

    Hm ne nous enflammons pas sur l'enregistrement

  • Jeje-99
    Membre

    Bah clairement (Bon faut déjà que je lise ton dernier article au dessus^^)! En plus, si ça ne te dérange pas, on pourra filmer celle de la PCE et on publiera la vidéo avec ta version "au propre".

  • soyouz
    Membre

    Quand tu dis "au propre", tu parles du slip ?

  • Nikolavitch
    Membre

    Au fait, je me tâte pour mettre en ligne des versions "au propre" de mes conférences. Vous me dites si ça vous intéresse, les gars. (prochaine conférence, "Les Super-vilains", au Paris Comics Expo, le dimanche 23 novembre en début d'après-midi)

  • Blackiruah
    Membre

    [b:p082euq9][size=150:p082euq9][url=http://www.comics-sanctuary.com/news/18911/nikolavitch-cause-dans-le-poste-nietzsche-et-les-surhommes-de-papier.html:p082euq9]Nikolavitch cause dans le poste : Nietzsche et les surhommes de papier[/url:p082euq9][/size:p082euq9][/b:p082euq9] [img:p082euq9]http://www.comics-sanctuary.com/public/superpouvoir/img/Niko_cause_dans_le_poste/Nietsche/N6.jpg[/img:p082euq9] [i:p082euq9][size=85:p082euq9]Le sujet de la compo de philo de la semaine : interprétez cette image en termes nietzschéens. Je relève les copies dans deux heures.[/size:p082euq9][/i:p082euq9]

  • Photonik
    Membre

    Oui, "The Oath" est bien paru en VF (en librairie) et j'avais trouvé ça excellent, ouais.

  • Nikolavitch
    Membre

    Il me semble qu'on a eu The Oath en VF, par contre, et ça c'est de l'excellente came, si j'ose dire.

  • Photonik
    Membre

    [quote="Blackiruah":3il5y0j6][url=http://www.comics-sanctuary.com/news/18788/nikolavitch-cause-dans-le-poste-etrange-et-magique.html:3il5y0j6][b:3il5y0j6][size=150:3il5y0j6]Nikolavitch cause dans le poste : Étrange et magique ![/size:3il5y0j6][/b:3il5y0j6][/url:3il5y0j6] [img:3il5y0j6]http://www.comics-sanctuary.com/public/superpouvoir/img/Niko_cause_dans_le_poste/Strange/DS1.jpg[/img:3il5y0j6] [i:3il5y0j6][size=85:3il5y0j6]Shazam dans ta face ![/size:3il5y0j6][/i:3il5y0j6][/quote:3il5y0j6] Excellent article, au fait, qui a de plus le mérite de se pencher sur un perso qui a vraiment très peu bénéficié d'une exposition digne de ce nom en VF. C'est déjà plus régulier depuis les dix dernières années, mais malheureusement majoritairement sous la plume de Bendis, et c'est rien de dire que le perso n'est pas à son avantage... Bien vu pour les références, tu avais déjà évoqué la connexion avec Castaneda et son "A Separate Reality" dans une discussion sur le TPB du même nom. Je me suis bien marré tout du long, mais spéciale dédicace à la méchante vanne sur Kurt Cobain, j'ai bêtement ri, comme il se doit...

  • Tori
    Staff

    [quote="Jim Lainé":1cdp16fp]Il y a d'ailleurs plusieurs traductions.[/quote:1cdp16fp] C'est bien pour ça que j'avais mis traducteurs au pluriel... ~___^ Tori.

  • soyouz
    Membre

    Le Doc par Slott, ça risquerait d'être dangereux : j'imagine le paquet de références qui en sortirait ! :mrgreen:

  • Jim Lainé
    Membre

    [quote="Tori":2nnlhp22] Le petit passage sur [i:2nnlhp22]Alice au Pays des Merveilles[/i:2nnlhp22] me fait penser que ce titre (ainsi que sa suite) a dû également poser des problèmes aux traducteurs qui s'y sont attaqués, notamment sur les poèmes avec des mots inventés, sur les mots-valises et sur les jeux de mots (le pire étant probablement le rat qui nous parle de son histoire en disant "it is a long tail", avec le texte qui prend la forme d'une queue...). [/quote:2nnlhp22] Il y a d'ailleurs plusieurs traductions. Jim

  • Vik
    Membre

    On voit la limite de la traduction française dans le dessin animé par ailleurs où 1-2 fois, la lettre fumée de la chenille ne correspond pas à ce qu'elle dit.

  • Tori
    Staff

    Et le nom du Doc, s'il fallait le franciser, vous le transformeriez en Étienne Etrange ? Le petit passage sur [i:33wr3tbp]Alice au Pays des Merveilles[/i:33wr3tbp] me fait penser que ce titre (ainsi que sa suite) a dû également poser des problèmes aux traducteurs qui s'y sont attaqués, notamment sur les poèmes avec des mots inventés, sur les mots-valises et sur les jeux de mots (le pire étant probablement le rat qui nous parle de son histoire en disant "it is a long tail", avec le texte qui prend la forme d'une queue...). Tori.

  • Vik
    Membre

    [quote="Franck from Mars":b81tbxiq] Bien vu. Impossible à faire rentrer dans la bulle, mais bien vu quand-même.[/quote:b81tbxiq] Forcément si tu rajoutes des contraintes aussi :mrgreen: "Many Moons of Munoporr". Celle-là elle est assez balèze à restranscrire en français, c'est vachement riche au niveau des sonorités à la base. Les 3 mots se ressemblent. On peut dévier le truc par quelque chose du genre "les moultes mondes de Munoporr" (voire "multiples" pour multiples/munoporr, ça fait un rappel)?

  • Photonik
    Membre

    "les Mille et Une Lunes de Munoporr" : trois fois trop long, mais y'a de la rime riche. :wink:

  • Nikolavitch
    Membre

    Les Mille et mille Lunes, à la limite.

  • Photonik
    Membre

    "Les Flammes Furieuses de Faltine" ? "Les Maintes Lunes de Munoporr" ? Pas facile pour que ça sonne bien, en effet...

  • [quote="Vik":xelkll0j]Par les ferventes flammes de Faltine! (si après ça tu postillonnes pas!)[/quote:xelkll0j] Bien vu. Impossible à faire rentrer dans la bulle, mais bien vu quand-même.

  • Vik
    Membre

    Par les ferventes flammes de Faltine! (si après ça tu postillonnes pas!) Bon, d'accord, ça vaut ce que ça vaut. C'est sûr que par certains moments, il faut faire des choix. On ne peut pas garder j'imagine et l'alitération et le sens. Quand on y arrive, c'est bien, mais sinon, tant pis. Si c'était si facile, ce ne serait pas un métier :mrgreen:

  • Nikolavitch
    Membre

    [quote="Vik":1pjtgel2] C'est ce genre de choses où on passe complètement à côté de leur existence quand on ne connait que la VF. Ce serait vraiment intéressant de voir le boulot du traducteur. Il y aurait tellement à en dire j'imagine, tellement d'exemples. Pourquoi faire tel choix et pas un autre? Je sais que tu l'as déjà fait sur certains sujets, mais c'est toujours très instructif.[/quote:1pjtgel2] Je n'ai jamais eu le bonheur de travailler sur le Doc. Ce que je regrette profondément. Mais pour pas mal de trucs, j'essaierais de recréer la musique de la chose autant que possible. Et il y a une parlure un peu désuète qui peut bien coller aux conciliabules entre l'ancien, le Doc, Mordo, Wong... Mais l'allitération, comme la rime, ce sont des trucs hyper durs à gérer. Et l'allitération plus que la rime. Quand un texte rime, on se place d'emblée sur le terrain du poème, où l'on a le droit de bousculer l'ordre des mots ("car si pitié de nous pauvres avez", etc.) pour faire coller le bon mot à la fin du vers. Quand on doit allitérer, ça marche beaucoup moins. Et quand on doit faire alliterer un nom propre avec lequel on est coincé et un nom commun dont l'étymologie n'est pas la même dans la langue source et dans la langue destination "moon" et "lune", par exemple), c'est le cauchemar. "Shield of the Seraphim", ça marche plus en VF, et je serais tenté de rendre par "Sceau du Séraphin", au prix d'une distorsion de sens. Je me souviens d'une VF où la traductrice avait choisi de rendre "fiery flammes of Faltine" par le "brasier de Faltine". Elle perdait l'allitération, mais conservait le sens en réduisant la masse de texte (comme cela était d'usage à l'époque pour résoudre les problèmes de calibrage) tout en conservant un côté un peu précieux à l'expression. Je ne peux pas lui donner tort, très loin de là. à l'oreille, je trouve même son expression assez heureuse. Mais on perd l'allitération, et j'aurais tendance à chercher des solutions pour la retrouver (scoop : ces solutions, je ne les ai pas, pour l'instant).

  • Jim Lainé
    Membre

    Se rajoute aussi le plaisir de l'oreille combiné au respect des aînés : si je devais traduire Doctor Strange, pour ma part, je crois que je me précipiterais sur mes vieux Lug, pour voir comment ils ont rendu le truc, et je suis persuadé que j'y trouverais plein de versions françaises qui me feraient rêver… et que je garderais, même si elles sont imparfaites ! Jim

  • Vik
    Membre

    Ah ça il l'a bien fracassé le Doc le père Bendis. Entre sa perte de pouvoirs et l'absence d'utilisation du verbe (sans verbe, la sorcellerie n'est rien), au profit de références moisies aux grimoires, c'est encore un perso où il est complètement passé à côté. [quote:oy073o60]les invocations allitérantes (...) Many Moons of Munoporr, etc. qui sont un cauchemar pour le traducteur[/quote:oy073o60] C'est ce genre de choses où on passe complètement à côté de leur existence quand on ne connait que la VF. Ce serait vraiment intéressant de voir le boulot du traducteur. Il y aurait tellement à en dire j'imagine, tellement d'exemples. Pourquoi faire tel choix et pas un autre? Je sais que tu l'as déjà fait sur certains sujets, mais c'est toujours très instructif.

  • Blackiruah
    Membre

    [url=http://www.comics-sanctuary.com/news/18788/nikolavitch-cause-dans-le-poste-etrange-et-magique.html:3hpki2hz][b:3hpki2hz][size=150:3hpki2hz]Nikolavitch cause dans le poste : Étrange et magique ![/size:3hpki2hz][/b:3hpki2hz][/url:3hpki2hz] [img:3hpki2hz]http://www.comics-sanctuary.com/public/superpouvoir/img/Niko_cause_dans_le_poste/Strange/DS1.jpg[/img:3hpki2hz] [i:3hpki2hz][size=85:3hpki2hz]Shazam dans ta face ![/size:3hpki2hz][/i:3hpki2hz]

  • Nikolavitch
    Membre

    le problème avec Man of Steel, c'est le trauma du spectateur. c'est tellement mauvais qu'on a tendance à occulter. (ou à s'arrêter au bout d'une demi-heure de film, dans mon cas)

  • soyouz
    Membre

    Et pourquoi ça ne parle pas du dernier Superman, celui où on casse des villes sans que personne s'en émeut ? Parce que le trauma, je ne sais pas trop où il est dans ce film.

  • Jim Lainé
    Membre

    [quote="Photonik":j8cjxzn9]Excellent. J'ai bien cru m'étrangler de rire avec la photo du "coup fumant".[/quote:j8cjxzn9] Encore un truc à ne pas montrer à Frank Miller. Jim

  • Photonik
    Membre

    Excellent. J'ai bien cru m'étrangler de rire avec la photo du "coup fumant".

  • Tori
    Staff

    [quote:1pec245s]Pour info, l'inspiration de l'image provient d'ailleurs de dark knight returns de Miller ^^[/quote:1pec245s] Il faut vraiment que je trouve le temps pour le passer de ma liste de trucs à lire à ma liste de trucs lus... Tori. Edit : Très intéressant article, au fait.

  • Blackiruah
    Membre

    [quote="Nikolavitch":2p2lx7hi]j'ai pas dit que c'était bien, j'ai dit que c'était consubstantiel au genre. après, oui, il y a eu des générations d'auteurs qui en abusaient (Claremont, par exemple, et en effet toute une vague récente).[/quote:2p2lx7hi] Ouioui je ne faisais que donner mon avis ^^ [quote="Nikolavitch":2p2lx7hi]à l'inverse, James Robinson jouait très bien de ça dans son Starman, où le trauma de la mort du frère n'est pas traité sur le mode pathos.[/quote:2p2lx7hi] Va falloir que je le lise un de ces 4

  • Nikolavitch
    Membre

    j'ai pas dit que c'était bien, j'ai dit que c'était consubstantiel au genre. après, oui, il y a eu des générations d'auteurs qui en abusaient (Claremont, par exemple, et en effet toute une vague récente). à l'inverse, James Robinson jouait très bien de ça dans son Starman, où le trauma de la mort du frère n'est pas traité sur le mode pathos.

  • Blackiruah
    Membre

    N'empêche sur le trauma, outre le trauma colelctif /individuel, je trouve que dans les dernières oeuvres, les auteurs abusent de de traumatisme autour de la mort des héros. Ce traumatisme est, à mon sens, légèrement différent puis qu'il peut choquer les personnages mais aussi le lecteur (dans le sens, "zut, je veux encore lire des récits de ce personnage !") ce qui amène à un plus grand partage de peine avec ton récit. Mais malheureusement trop utiliser ce type de pirouette finit par banaliser cette situation....

  • Jim Lainé
    Membre

    [quote="Blackiruah":2e4zxgko]Pour info, l'inspiration de l'image provient d'ailleurs de dark knight returns de Miller ^^[/quote:2e4zxgko] C'est un peu pour ça (et pour d'autres raisons) que j'en ai parlé. Jim

  • Nikolavitch
    Membre

    Voilà. Je vais essayer d'animer ça de façon à peu près régulière. J'ai déjà deux articles bien avancés sous le coude, pour pouvoir alimenter. Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas plié à l'exercice de la rubrique (en dehors de ce que je fais dans Fiction, mais c'est tous les quelques mois, ça va, ce n'est pas astreignant).

  • Blackiruah
    Membre

    Pour info, l'inspiration de l'image provient d'ailleurs de dark knight returns de Miller ^^

  • Jim Lainé
    Membre

    [quote="Tori":3bbxynv6]Sur cette illustration, j'hésite entre ces deux images : [img:3bbxynv6]http://www.lefigaro.fr/medias/2009/06/18/14ff3640-5b85-11de-a982-ae9612fd9d31.jpg[/img:3bbxynv6] [img:3bbxynv6]http://www.asiexpo.com/club/imgs/ARTICLES/tintin_6.jpg[/img:3bbxynv6] En tout cas, j'attends ça avec impatience. Tori.[/quote:3bbxynv6] tu m'étonnes. faut pas montrer la première à Frank Miller. ;) Jim

  • \O/ Pas le temps pour le moment mais j'ai hâte d'écouter

  • Blackiruah
    Membre

    [b:1nfx8auc][size=150:1nfx8auc][url=http://www.comics-sanctuary.com/news/18689/nikolavitch-cause-dans-le-poste-super-traumas-de-destruction-massive.html:1nfx8auc]Nikolavitch cause dans le poste : Super-traumas de destruction massive[/url:1nfx8auc][/size:1nfx8auc][/b:1nfx8auc]

  • Tori
    Staff

    Sur cette illustration, j'hésite entre ces deux images : [img:1s1rn6w8]http://www.lefigaro.fr/medias/2009/06/18/14ff3640-5b85-11de-a982-ae9612fd9d31.jpg[/img:1s1rn6w8] [img:1s1rn6w8]http://www.asiexpo.com/club/imgs/ARTICLES/tintin_6.jpg[/img:1s1rn6w8] En tout cas, j'attends ça avec impatience. Tori.