Chronique : Born to be on air 1

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Sapporo, Hokkaidô. Dans un bar, Minare Koda peste contre son ex-copain auprès d’un journaliste radio qu’elle vient tout juste de rencontrer. Le lendemain, quelle n’est pas sa surprise d’entendre sa voix enregistrée et diffusée à la radio ! Folle de rage, elle fonce à la station, mais sur place, les paroles enjôleuses du directeur d’antenne l’incitent à improviser une diatribe sur sa philosophie amoureuse. Invitée à entrer dans le monde de la radio par un tour du destin et dotée d’un caractère bien trempé, Minare va voir sa vie violemment bouleversée...

Avec sa jaquette aux couleurs très girly (du rose en majorité), on s’attendait plutôt à lire un shojo et pourtant il s’agit bien d’un seinen ! Born to be on air s’intéresse plus particulièrement à l’univers de la radio, un genre encore très peu abordé dans les mangas. Appréciant particulièrement ce domaine, c’est avec plaisir mais aussi certaines attentes que je me plonge dans cette lecture.


Namiyo Kiitekure © 2015 Hiroaki Samura /Kodansha Ltd.


Dès le départ, nous suivons Minare, une jeune femme pleine d’énergie qui n’a pas sa langue dans sa poche. Mais très rapidement, on se rend compte que le passé ne lui a pas fait de cadeau. Depuis la mort de ses parents, elle doit vivre seule et se débrouiller par ses propres moyens. Ce n’est pas toujours facile notamment dans ses relations amoureuses. Le mangaka prend soin de lui établir une histoire certes un peu dure moralement mais qui en fait un personnage intéressant à suivre. Minare travaille actuellement dans un restaurant en tant que serveuse et c’est pendant l’un de ses services qu’elle va avoir l’occasion d’entendre sa voix à la radio. Le problème, c’est que certaines scènes sont peu crédibles. Le moment où le directeur enregistre sa voix, l’irruption de Minare dans les locaux de la radio, son passage à l’antenne alors qu’elle est totalement novice. Beaucoup d’éléments ne vont pas et on a du mal à y croire.

Néanmoins, le monde de la radio est bien développé et bien expliqué. Comment passer à l’antenne, les difficultés d’apprentissage, de faire des enregistrements, la voix qu’il faut avoir à l’antenne … On voit bien que c’est un domaine très complexe et que l’auditeur ne se rend pas toujours compte du travail qu’il faut pour faire une émission. De nombreux aspects sont abordés notamment le rapport avec les concurrents et certaines réalités auxquelles la radio doit se confronter.


Namiyo Kiitekure © 2015 Hiroaki Samura /Kodansha Ltd.


Cependant, on ne s’intéresse pas qu’à la radio dans ce premier tome et Hiroaki SAMURA s’attarde également à la vie quotidienne de Minare. Certains passages sont intéressants et nous amènent à réfléchir sur la société actuelle mais ils sont malheureusement trop peu nombreux. Le rythme du récit est assez lent ce qui n’est pas une mauvaise chose en soi mais là, le lecteur s’ennuie et on a l’impression de ne pas avancer dans l’intrigue. On s’intéresse beaucoup trop à ses relations amoureuses (qui sont très stéréotypées) et ce n’est pas ce qui nous intéresse dans ce manga. L’intrigue est originale et traite le thème de la radio encore très peu abordé alors autant ne pas gâcher ce potentiel au risque de perdre l’intérêt du public.

Il reste tout de même certains atouts à ce premier volume notamment l’humour qui est plutôt efficace et les références à des films et animés assez populaires. Enfin pour dire un dernier mot sur le dessin, sachez que c’est un style aux allures vintage avec des fonds noirs très marqués et un trait assez épais. Certains noteront même une ressemblance avec les dessins de Tôru FUJISAWA, l’auteur de GTO.

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