Retour vers le passé : Le Voyage dans la Lune (1902)

 

REALISATEUR

Georges Méliès

DISTRIBUTION

Georges Méliès, Victor André, Bleuette Bernon…

INFOS

Court-métrage français
Genre : aventures/science-fiction
Année de production : 1902

En moins de 20 ans, de 1896 à 1913, le magicien Georges Méliès, véritable pionnier du grand écran dans de nombreux domaines, a tourné plus de 530 courts-métrages dans ce qui fut le premier studio cinéma de France, sa société Star Films basée à Montreuil. Mais de cette imposante filmographie, qui va de vignettes de une minute aux trente minutes de À la conquête du Pole en 1912, l’oeuvre la plus célèbre reste Le Voyage dans la Lune (1902) et son image iconique de la Lune à l’oeil crevé par une fusée en forme d’obus.

Si Méliès traita de sujets réels (comme L’Affaire Dreyfus en 1899 et Le Sacre du Roi Edouard VII en 1902), une grande partie de sa production se distingue par son caractère fantastique et féerique. C’est ce qu’il appelait ses « Voyages à travers l’impossible », ses tableaux pour lesquels il expérimentait sans cesse de nouvelles techniques, des procédés novateurs aussi bien au niveau des mouvements de caméra (il y a un plan qui peut être considéré comme l’une des premières vues subjectives de l’histoire) que des effets spéciaux…

 

 

Le périple lunaire du professeur Barbenfouillis (joué par Georges Méliès lui-même) et des membres du club des astronomes joue sur la fantasmagorie des très beaux décors peints de Méliès. La scène…ou plutôt le tableau du rêve des explorateurs apporte une certaine poésie avant la rencontre avec les Sélénites, une péripétie amusante et bondissante (car les créatures étaient interprétées par des acrobates des Folies Bergères). Bon, ces extraterrestres ne sont pas vraiment dangereux car les humains s’en débarrassent facilement à coups de parapluie !

Il n’y a pas de carton de texte dans cette extravagante virée lunaire mais ce n’est pas gênant car le déroulement est fluide et se passe aisément d’intertitres. Il existe également une version colorisée car Méliès faisait colorier ses films directement sur pellicule, un travail de longue haleine confié à un atelier parisien.

 

 

En ces temps reculés de l’histoire du cinéma, la notion de propriété intellectuelle était inexistante. Tout comme de nombreux films de Méliès, Le Voyage dans la Lune fut donc copieusement piraté, privant la Star Films d’importants revenus. Parmi ces « pilleurs », il y avait notamment Thomas Edison, qui ne s’est pas gêné pour le faire car selon lui Méliès avait contrefait la technique de perforation de la pellicule dont il avait déposé le brevet.

Mais ce piratage n’a pas eu que des conséquences négatives, car ce sont ces nombreuses copies disséminées à travers le monde qui ont permis de sauvegarder une grande partie de l’oeuvre du maître français que Charlie Chaplin appelait « l’alchimiste de la lumière ».

Commentaires (0)