Retour vers le passé : Amityville 3-D - Le Démon (1983)

 

REALISATEUR

Richard Fleischer

SCENARISTE

David Ambrose

DISTRIBUTION

Tony Roberts, Tess Harper, Robert Joy, Candy Clark, Lori Loughlin, Meg Ryan…

INFOS

Long métrage américain
Genre : horreur
Année de production : 1983

Suite à une dispute pendant le développement du deuxième long métrage, le producteur Dino de Laurentiis s’est retrouvé dans l’impossibilité de mentionner les Lutz, la famille dont l’expérience avec le surnaturel a servi de base au film Amityville, la Maison du Diable de Stuart Rosenberg en 1979. Amityville 3-D : Le Démon est donc le premier scénario original de la longue franchise et s’il y a bien quelques références à l’histoire de la célèbre maison, celles-ci sont très brèves (le massacre des De Feo, le fait divers concernant une malheureuse famille qui n’est donc pas désignée par son nom).

Dans Amityville 3-D, c’est la réputation de la maison qui est au coeur du récit. Elle est habitée par des faux mediums qui y organisent des séances de spiritisme. Dans la première scène, ces charlatans sont démasqués par John Baxter et son associée Melanie, deux journalistes spécialisés dans ce genre d’affaire. Pris dans un divorce coûteux, Baxter apprend du propriétaire que peu de gens sont intéressés par la demeure du 112 Ocean Avenue. Il décide alors de l’acheter pour une bouchée de pain…

 

 

Interprété par Tony Roberts (un acteur secondaire plus habitué aux films de Woody Allen), John Baxter est librement inspiré par Stephen Kaplan, un enquêteur du paranormal qui avait tenté de prouver que le témoignage des Lutz était un canular. L’idée était bonne…le résultat final nettement moins. Il y a d’abord l’utilisation de la 3-D, argument commercial revenu à la mode au début des années 80 (Vendredi 13 III : Meurtres en 3 dimensionsLes Dents de la Mer 3…) et employé le plus souvent paresseusement puisqu’il ne consiste ici qu’à diriger ou envoyer des objets à la tronche du spectateur (micro, lampe, frisbee…).

Dès que Baxter s’installe dans la maison, les manifestations commencent. Mais le vétéran Richard Fleischer (alors dans la dernière ligne droite de sa carrière…c’était juste avant Conan le Destructeur et Kalidor, La légende du Talisman) peine à insuffler une véritable intensité à son métrage. À deux exceptions près (une scène de mort visuellement accrocheuse, une apparition fantomatique empreinte d’une certaine poésie macabre), les effets soi-disant chocs alternent entre bâillements polis et rires gênés (les jump-scares ridicules, l’apparence du démon du titre français que l’on ne voit qu’à peine trois secondes à l’écran dans un final hystérique).

 

 

L’interprétation n’est également pas très relevée et le médiocre doublage français n’arrange pas les choses (dans son deuxième rôle sur grand écran, la mimi Meg Ryan est ici affublée d’une insupportable voix de crécelle). Bref, après un Amityville II - Le Possédé qui avait brièvement relevé le niveau, la saga Amityville s’est depuis ce numéro 3(D) enfoncée dans la malédiction des franchises qui ne savent pas s’éteindre quand il le faudrait avec une succession de chapitres qui alternent entre le passable et le franchement médiocre.

Amityville 3-D fut un échec à sa sortie en 1983. La série a été relancée en 1989 avec un téléfilm (Amityville 4 - The Evil Escapes) avant quatre autres films sortis directement en vidéo entre 1990 et 1996. Il aura fallu attendre 2005 pour que Amityville retourne sur grand écran avec le remake du long métrage de 1979 (avec Ryan Reynolds dans le rôle tenu auparavant par James Brolin). Et ce n’était pas encore fini pour la « maison du diable »

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